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Clermont - Nice (Ligue 1) I Farioli, le paradoxe : D'un foot offensif à la meilleure défense d'Europe

Vincent Bregevin

Mis à jour 27/10/2023 à 19:42 GMT+2

Présenté comme un entraîneur prônant un football offensif, Francesco Farioli a fait de Nice la meilleure défense d'Europe avant le déplacement à Clermont vendredi (21h), en ouverture de la 10e journée de Ligue 1. Le jeune technicien italien s'affirme surtout comme un pragmatique jusqu'ici. Le Gym, dauphin de Monaco au classement, ne va certainement pas s'en plaindre.

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Il est arrivé à la surprise générale et plein de bonnes intentions. Francesco Farioli n'était pas la priorité de Nice pour succéder à Didier Digard sur le banc des Aiglons l'été dernier. Les dirigeants niçois rêvaient de Roberto De Zerbi et pensaient à Régis Le Bris. Deux entraîneurs tournés vers l'attaque. Le jeune et méconnu technicien italien semblait lui aussi entrer dans cette catégorie. "Son ADN correspond à ce qu'on veut construire, tant dans la personnalité que dans le projet de jeu, assurait Florent Ghisolfi. On veut un entraineur qui mette en place un football attractif, offensif, basé sur la possession."
Difficile de ne pas voir le contraste entre ce que le directeur sportif des Aiglons annonçait au début du mois de juillet et la réalité à la fin du mois d'octobre. Nice a seulement la 11e attaque de Ligue 1 avec 10 buts marqués en 9 matches. Ses statistiques offensives laissent plutôt à désirer avec une moyenne de 13,56 tirs par match (8e de L1) et un total de 12,2 xG (buts attendus) depuis le début de la saison (7e de L1). Ces chiffres ne vont pas vraiment dans le sens des promesses de l'été. Mais cela n'empêche pas le Gym d'être 2e du classement après avoir notamment battu Monaco, le PSG et l'OM.
Farioli n'est peut-être pas allé dans la direction annoncée, mais il n'a pas fait les choses dans le désordre pour autant. Comme la grande majorité des entraîneurs qui débarquent dans un nouveau club, le technicien italien a commencé par assurer la base défensive avant de se concentrer sur l'animation offensive. Paradoxalement, son approche pragmatique est d'une efficacité spectaculaire. Avec seulement 4 buts encaissés, Nice a non seulement la meilleure défense de Ligue 1 mais aussi la moins perméable des cinq "grands" championnats, devant l'Inter et l'Eintracht Francfort (6 buts).

Des stats défensives exceptionnelles

Si Nice affiche des statistiques offensives sans relief, ses chiffres défensifs sont en revanche exceptionnels. En Ligue 1, l'équipe de Farioli est celle qui concède le moins de tir par match (8,44) et affiche le plus faible total de xGA (buts encaissés attendus) sur l'ensemble de la saison (7). Peut-être encore plus révélateur, Nice ne laisse en moyenne que deux tirs cadrés à son adversaire par rencontre. Seul le Bayern Munich fait aussi bien en Europe, et cela en dit long sur la qualité défensive des Aiglons.
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Kylian Mbappé lors de PSG - Nice en Ligue 1

Crédit: Getty Images

Farioli avait déjà une base sur laquelle s'appuyer. Nice avait bouclé le dernier exercice avec la deuxième défense du championnat (37 buts encaissés) derrière Lens (29). L'entraîneur niçois a reconduit une ligne arrière qui a fait ses preuves, avec la charnière Jean-Clair Todibo - Dante ainsi que Melvin Bard à gauche et le plus souvent Jordan Lotomba à droite. Et derrière ce quatuor bien rôdé, le pari Marcin Bulka s'est avéré payant. Le gardien polonais affiche une moyenne de 80% de tirs arrêtés, l'une des meilleures du championnat, et a réussi 6 clean-sheets en 9 matches.

La possession… selon l'adversaire

L'entraîneur niçois s'est attaché à consolider cette base, et il l'a fait avec une efficacité qui défie toute concurrence. A-t-il renié ses principes pour autant ? Pas exactement. Nice peut difficilement être considéré comme une équipe de possession sur l'ensemble du début de saison (51,9% en moyenne), mais cela varie au cas par cas. Elle a volontiers laissé le ballon à l'adversaire face au PSG (31%) et, à un degré moindre, contre Monaco (45%), mais la formation de Farioli a aussi bouclé quatre de ses neuf matches avec au moins 58% de la possession, avec une pointe à 68% contre Metz.
Nice ne propose pas encore le football attractif promis par Ghisolfi pour autant. Du moins, pas encore. Jusqu'ici, c'est plutôt le constat inverse qui s'impose. Un paradoxe qui montre d'abord la capacitée Farioli à adapter le jeu de son équipe en fonction de l'adversaire. Un pragmatisme qui laisse surtout apparaître sa culture du résultat. Elle se traduit non seulement par cette deuxième place au classement, mais aussi par le fait que les Aiglons n'ont toujours pas concédé la moindre défaite cette saison. Les envolées offensives peuvent attendre. Nice avance, et c'est bien tout ce que sa direction souhaitait en nommant le technicien de 34 ans.
(stats : fbref.com)
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