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Le Havre - PSG : Luis Enrique, des choix qui mettent Paris en danger

Vincent Bregevin

Mis à jour 03/12/2023 à 12:32 GMT+1

Le onze de départ mis en place par Luis Enrique mardi contre Newcastle en Ligue des champions a eu de quoi surprendre. Le résultat (1-1) n'a pas donné raison à l'entraîneur du PSG, et ce n'est pas la première fois que les choix du technicien espagnol interpellent depuis son arrivée sur le banc parisien l'été dernier. Ses prises de risque peuvent s'expliquer. Mais aussi mettre Paris en péril.

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On ne change pas une équipe qui gagne. L'adage est connu mais Luis Enrique n'est manifestement pas fermé à l'idée d'y déroger. Le onze aligné par l'entraîneur parisien contre Monaco, juste avant le rendez-vous crucial de Ligue des champions contre Newcastle, a affiché certaines imperfections. Mais il avait globalement donné satisfaction au regard du résultat (5-2). L'Espagnol avait toutes les raisons de le reconduire face aux Magpies. Il a choisi de ne pas le faire. Sans un penalty miraculeux de dernière seconde transformé par Kylian Mbappé, le PSG en aurait payé de lourdes conséquences.
Celles des risques pris par Luis Enrique. Aligner Danilo en défense centrale pour un match à haute intensité, alors que le Portugais n'avait plus joué depuis un mois. Ou titulariser Kang-in Lee dans ce rôle hybride de relayeur côté gauche que le Sud-Coréen n'avait jamais vraiment occupé à Paris. Relégués sur le banc après avoir été globalement performants contre Monaco, Nordi Mukiele et Vitinha ressemblaient à des choix plus sécurisants compte tenu de l'enjeu. Le coach parisien en a décidé autrement. Les difficultés rencontrées par Danilo et Lee lui ont plutôt donné tort.

Pas un coup d'essai

Un pari perdant, cela peut arriver. Mais la thèse de l'accident peut difficilement être avancée. Luis Enrique n'en était pas à son coup d'essai. Son onze de départ en 4-2-4 pour le match aller contre Newcastle avait déjà été contesté. Les Anglais s'étaient régalés dans un entrejeu dégarni. Ce système avait fonctionné contre l'OM (4-0), avant d'afficher ses limites à Clermont (0-0). Luis Enrique a pourtant insisté dans cette voie face à une opposition plus relevée, alors que son équipe s'était bien comportée dans un 4-3-3 modulable pour sa première sortie en C1 contre Dortmund (2-0).
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Dans une moindre mesure, l'équipe alignée au coup d'envoi de la défaite à Milan (2-1) pouvait aussi interroger. C'était le même onze que face à Dortmund. Mais depuis la réception du Borussia, Lee s'était affirmé comme un élément impactant dans l'animation offensive du PSG. La performance éclatante du Coréen contre Montpellier (3-0) juste avant le déplacement en Italie semblait appeler une titularisation à San Siro. Il avait démarré sur le banc. Le rendement de l'attaque parisienne avait souffert de son absence, même si ce n'était pas la seule raison de cette défaite.

Le processus est déjà bien avancé

Sur l'échec de sa stratégie lors du match aller contre Newcastle, le technicien espagnol pouvait éventuellement bénéficier de circonstances atténuantes. Luis Enrique n'a débarqué sur le banc parisien que l'été dernier et il faut un peu de temps pour prendre la mesure d'un effectif aussi riche que celui du PSG. Même s'il semblait avoir rapidement trouvé son système et son plan de jeu, définir les meilleurs hommes pour l'animer et optimiser ainsi le rendement de son collectif impliquait des essais et la marge d'erreur qui va avec.
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Luis Enrique lors du match face à l'AC Milan

Crédit: Getty Images

Le déplacement à St James' Park n'était que le 9e match du PSG à la tête du PSG. Le retour contre les Magpies au Parc des Princes était le 18e. Le contexte n'était plus le même. Luis Enrique a eu un échantillon de matches conséquent pour évaluer ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins, justement parce qu'il a testé beaucoup de configurations différentes jusqu'ici. Il est censé avoir suffisamment avancé dans ce processus pour aborder un match aussi crucial que celui de mardi face à Newcastle avec autre chose qu'une formule inédite.

Les absences n'expliquent pas tout

A sa décharge, il doit en effet composer avec la structure de son groupe et des contraintes conjoncturelles. L'indisponibilité de Nuno Mendes et la blessure de Marquinhos ont limité ses options dans un secteur défensif, où Lucas Hernandez reste actuellement le seul élément rodé au poste d'arrière gauche, mais aussi le plus compétitif en défense centrale. Evaluer le meilleur positionnement du Français contre Newcastle pouvait ressembler à un dilemme. Et Luis Enrique en avait un autre au milieu tant l'absence de Warren Zaïre-Emery impacte l'entrejeu parisien dans tous ses aspects.
Mais l'Espagnol est justement le premier à dire qu'il a l'effectif pour faire face à ces aléas. Ses choix n'en sont que plus troublants. Surtout sur des rendez-vous aussi importants pour Paris que ceux de la Ligue des champions. Si le PSG est dans une situation encore délicate dans la course à la qualification pour les 8es de finale, c'est en partie dû aux décisions contestables de son coach. Des changements inattendus qui peuvent expliquer les difficultés des Parisiens à afficher un niveau de jeu constant sur l'ensemble de la rencontre. Ce qui pourrait mettre en péril son avenir européen. Il dispose encore d'une marge d'erreur en L1. Mais à Dortmund, il n'aura pas le droit de se tromper.
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