Ligue 1 - Avant PSG - OL : Lyon, une forme étincelante en 2024 mais peu de marge

Lyon ne profitera peut-être pas longtemps de ce statut, tant parce qu'il affronte le PSG dimanche soir, que parce que le club francilien compte un match de retard, mais le club rhodanien est bien celui qui a pris le plus de points en Ligue 1 en 2024 (25, contre 23 pour Paris). La formation de Pierre Sage, métamorphosée en ce début d'année, est même leader du championnat depuis la 20e journée.

L'OL vient de remporter quatre de ses cinq derniers matches, n'a plus à se soucier de son maintien et se met à rêver d'Europe, ce qui aurait été une hérésie en décembre. Serait-il devenu irrésistible ?

Pas exactement. La victoire contre le club breton après avoir pris trois buts en sept minutes au retour des vestiaires en est une parfaite illustration : l'OL ne maîtrise pas tout. "On prend deux buts sur coups de pied arrêtés, un but sur attaque rapide, a rappelé Pierre Sage devant la presse vendredi. On a fait des fautes évitables à l'abord de notre surface, on a perdu un ballon en attaque placée puis pris une attaque rapide. Donc on a des choses à régler dans notre jeu offensif et dans notre manière de défendre, c'est la leçon qu'on retire. Ce n'est pas qu'on avait écrit ce scénario-là, c'est qu'on l'a géré".

Le genre de scénario qu'on apprécie dans le canapé ou au stade, à n'en pas douter. Peut-être un peu moins sur le banc de touche, où l'impassible Pierre Sage met son cœur à rude épreuve depuis sa prise de fonction. Car OL-Brest n'était pas une exception. Un chiffre l'illustre parfaitement : personne n'a pris autant de points que Lyon (13) après avoir été mené au score depuis la prise de fonction du technicien de 44 ans.

Le club rhodanien gagne, mais se fait sérieusement chahuter. A Nantes (1-3), l'OL a tout renversé dans le dernier quart d'heure mais Matthis Abline et les siens ont eu plusieurs balles de break. A Toulouse (2-3), les Gones étaient encore menés 2-1 à l'entame du dernier quart d'heure. Contre Nice (1-0), Orel Mangala a marqué sur le seul tir cadré de son équipe, qui a concédé 20 tentatives et beaucoup souffert.

Poursuivre la liste ainsi serait fastidieux et il est plus simple de faire l'inverse : la victoire à Lorient (0-2) le 9 mars dernier est la seule qu’on qualifiera de sereine pour Lyon en Ligue 1 cette année. "Il y a des matches où nous pourrions être plus performants. Quand je prends l'exemple de Brest ou Toulouse où nous menions, nous aurions pu mieux gérer les matches", a reconnu Maxence Caqueret, qui n'a certainement pas oublié que son équipe a perdu trois fois depuis janvier en L1, soit en moyenne un match sur quatre.

Le milieu lyonnais et ses coéquipiers encaissent encore beaucoup de buts - 10 sur les 6 derniers matches de championnat - connaissent de vrais trous d'air comme contre Brest, et s'appuient beaucoup sur leur mentalité, leur "secret" selon Caqueret lui-même. Lyon semble ainsi surfer sur un momentum certes exceptionnel plus que sur de vraies certitudes - même si celles-ci tendent à se multiplier. "Notre jeu n'est pas tout le temps à la hauteur de ce qu'on recherche, mais on voit des choses de plus en plus régulières", analyse ainsi Sage dans les colonnes de L'Equipe.

Reste que si l’on parle de régularité, tout se résume souvent au même homme : Alexandre Lacazette, troisième meilleur buteur de Ligue 1 avec 15 réalisations. "C’est lui qui a porté l’équipe pendant longtemps et il le fait encore", admet ainsi Caqueret.

Le capitaine lyonnais a marqué dans huit des dix matches qu'il a disputés en championnat cette année et ce n'est pas un hasard s'il était absent lors du seul match de Ligue 1 dans lequel Lyon n'a pas marqué en 2024, contre Lens (0-3), le 3 mars dernier. Une défaite contre les Sang et Or qui avait autant illustré cette ultra-dépendance offensive au "Général" que les difficultés lyonnaises à suivre le rythme quand le niveau s'élève.

Face à Lens, l'OL avait été nettement dominé comme cela avait été le cas un bon mois plus tôt contre Rennes (2-3), où les Gones étaient menés 3-0 à la mi-temps devant leur public. Il y a bien eu des victoires à Monaco (0-1), contre Marseille (1-0), Nice (1-0) ou encore Brest, donc (4-3). Mais il ne serait pas exagéré d'en qualifier au moins la moitié de hold-up.

Qu'importe, au fond. L'OL avait besoin de points et en a pris, peut-être encore plus que ce qu'il espérait. Mais ce déplacement au Parc des Princes, dimanche, face à un PSG invaincu depuis 23 matches en Ligue 1, boosté par sa qualification dans le dernier carré de la Ligue des champions, et qui ne lui pardonnera pas grand-chose, sera un révélateur très intéressant de sa véritable progression. Ce Lyon, même transformé, peut être bousculé par à peu près tout le monde, y compris Valenciennes en Coupe de France. Reste à savoir si lui est capable d'embêter tout le monde, y compris Paris.