Ligue 1 - Début de saison manqué : faut-il être inquiet pour Lens avant le choc contre Monaco ?

Le dauphin de la saison dernière tire déjà la langue. Après son excellent exercice 2022-2023, le RC Lens a raté ses trois premiers matches et jouera gros dans le choc face à Monaco, samedi (21 heures), lors de la 4e journée de Ligue 1, la dernière avant la trêve internationale de septembre. Face à l'actuel leader du classement, les Sang et Or doivent retrouver leurs vertus comme le réclame leur coach Franck Haise. Cela vaut pour le championnat mais aussi pour la Ligue des champions.

Avec trois déplacements dont deux affiches sur les quatre premières journées, le RC Lens n'a pas franchement été favorisé par le calendrier. Meilleure équipe à domicile la saison dernière, il avait pris 20 points de plus à Bollaert (52) qu'hors de ses bases (32) et cette tendance s'est déjà confirmée au mois d'août. Contrairement à l'an dernier, les Lensois ont loupé leur entrée en matière avec un revers 3-2 sur la pelouse de Brest malgré deux buts d'avance. De quoi déjà faire mal aux têtes.

Le match nul 1-1 contre Rennes s'est révélé plus rassurant mais pas franchement convaincant. La semaine dernière, dans le choc chez le PSG, les Sang et Or se sont encore montrés d'abord volontaires mais ont craqué les premiers puis baissé la tête et sont apparus en manque de ressources physiques. Face à des Monégasques en pleine forme avec une place de leader et notamment déjà 10 buts inscrits, il faudra tenir la distance.

Franck Haise réfute pourtant cette impression. "Ce n'est pas une dimension athlétique, a assuré le technicien en conférence de presse avant le match à Monaco. Paris a fait par exemple un gros, gros match et nous était supérieur". Le coach estime plutôt que son groupe se repose un peu trop sur certains acquis qui l'ont mené à la deuxième place. "Je pense qu'on n'a pas complètement tourné la page de la saison dernière, regrette-t-il. On est restés un peu sur ce qui allait très bien en 2022-2023 et des choses vous rattrapent. On doit tourner la page. Il y a un vrai travail à faire, pas totalement fait".

"J'avais quelques inquiétudes et ça les confirme, a poursuivi Franck Haise, conscient de certains manques. On a les mêmes principes de jeu, les mêmes valeurs mais on a du mal à switcher. C'est mon discours le plus important de la semaine. Car je suis sûr de la qualité des gars et de ceux qui arrivent. Défensivement, on doit retrouver un meilleur visage et gagner en agressivité pour résister au pressing ou récupérer le ballon ".

Les carences ne seraient donc pas physiques mais mentales avec un groupe mois désireux d'étouffer son adversaire de manière collective par un pressing haut et dense. "Ce n'est pas conscient mais on doit mettre tous les ingrédients à Lens, sinon on n'a pas une équipe pour être dans les trois premières places, même dans les cinq", met en garde celui qui a façonné et alimenté cette mentalité lensoise ces trois dernières années.

Après 16 ans d'absence sur la scène européenne et même 21 ans en ce qui concerne la Ligue des champions, Lens est de retour parmi le gratin continental mais ne doit pas oublier d'enfiler le bleu de chauffe en Ligue 1. "L'an passé, on fait deuxièmes à un point du PSG, c'était exceptionnel car les comportements étaient exceptionnels, explique Haise. C'était évidemment le talent des joueurs mais avec une addition de relations humaines. Et si on est moins bons dans ce domaine, on devient une équipe beaucoup plus moyenne. Mais on refera mal, j'en suis certain, si on met tous les ingrédients."

Cet été, Lens a perdu son capitaine Seko Fofana et son avant-centre Loïs Openda soit ses deux joueurs les plus impactants l'an dernier. Le club artésien a pu remplir ses caisses avec les 62 millions d'euros récoltés en échange de ces deux éléments et s'est offert deux remplaçants prometteurs avec Andy Diouf et Elye Wahi qui font partie de la première liste des Espoirs de Thierry Henry. "On a eu dix départs, huit arrivées, plus deux jeunes, le groupe a donc changé, quoi qu'on en pense, a souligné Franck Haise. On doit intégrer ces nouveaux joueurs mais les intégrer, ce n'est pas déconner dans le vestiaire, faire une fête un soir".

Les dirigeants lensois ont fait le pari de la jeunesse avec Diouf qui a coûté 15 millions et Wahi, arrivé pour 30 millions. Diouf apparaît encore tendre et peu porté sur les statistiques pour le moment avec 3 buts et 7 passes décisives en 57 apparitions avec le FC Bâle la saison dernière. Titulaire lors des trois premières journées de L1, il a été victime de douleurs aux adducteurs et est incertain face à Monaco.

Wahi, lui, sort d'une superbe saison à 19 buts en L1 avec Montpellier mais manque logiquement de référence. Il va devoir digérer son transfert et la pression qui va avec tout en se fondant dans le système collectif artésien alors qu'il est le dernier maillon sur le terrain. "Un grand joueur, c'est un grand partenaire, il amène les autres à être meilleur, je leur ai dit, n'a pas caché l'entraîneur des Sang et Or. C'est la responsabilité de ceux qui étaient là, et moi le premier. On n'a pas été assez bons sur ce sujet". Les Lensois font face à de nouveaux défis mais peuvent toujours compter sur la lucidité et la poigne de Franck Haise pour les relever.