Ligue 1 - "Des abrutis", un "rêve" : Stade Rennais - Brest, un derby fou et deux ambiances

Une douce folie s'est emparée du Roazhon Park où Brest et Rennes ont livré un derby enflammé ce dimanche. Neuf buts inscrits, un scénario hollywoodien avec des rebondissements à foison : c'était tout simplement lunaire. Mais à l'issue du match le plus prolifique de la saison en L1, le ressenti est forcément différent d'un camp à l'autre puisque Brest est parvenu à s'arracher pour l'emporter sur un but de Lilian Brassier inscrit dans les arrêts de jeu (90e+6). Mais tout le monde s'accordait sur un point : c'était fou. "Depuis quelques semaines, on fait la promotion de la L1 donc j'espère que les gens s'amusent devant leur TV", a glissé Eric Roy au micro de Canal +.

Dimanche, les téléspectateurs se sont assurément régalés. Mais ils ont aussi peut-être compris pourquoi cette équipe de Brest n'est pas en course pour la Ligue des champions par hasard. Menés 2 à 0 au but de neuf minutes de jeu, les Finistériens, pourtant moins bien depuis quelques semaines, ont fait preuve de ressources mentales incroyables pour relever la tête et aller chercher trois points qui leur assurent de conserver leur précieuse troisième place. "Si on est troisième, c'est qu'on le mérite", rappelle fièrement Brendan Chardonnet, le défenseur brestois.

Le match de dimanche l'a illustré. Les Brestois n'ont jamais baissé les bras. Et ont sorti une prestation grandiose pour venir à bout des Rennais. "Notre équipe est un peu particulière mais elle est très séduisante aussi. (…) Elle a du cœur et des qualités", note Eric Roy. Equipe-surprise du championnat, Brest s'assure en plus de jouer l'Europe la saison prochaine avec ce nouveau succès. "Nous sommes une équipe de guerriers et de compétiteurs. La fin est inexplicable mais elle résume notre saison, apprécie Jonas Martin. Troisième à trois journées de la fin : même dans nos rêves, on n'y pensait pas."

A l'inverse, Rennes s'y voyait bien à cette troisième place au début de saison. Mais depuis, le Stade Rennais a tout connu. Des hauts et des bas. Un peu comme ce dimanche. Et ça ne passe pas vraiment dans la capitale bretonne. "C'est inadmissible de prendre cinq buts à domicile. On est des abrutis, s'est agacé Benjamin Bourigeaud à la sortie du match. La saison n'est pas terminée mais aujourd'hui, on a raté quelque chose et on ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes."

Le souci pour le Stade Rennais, c'est que ce n'est donc pas l'histoire d'un match. Mais bien de la saison. "On a ces lacunes de la saison qui nous font mal, note Julien Stéphan. Il y a une forme d'inconstance et d'immaturité qui sur ce genre de match nous est préjudiciable. Il y a plein de bonnes choses réalisées, dans l'utilisation du ballon et dans les mouvements offensifs, mais dans les moments chauds, on doit être capables de dégager plus de force et plus de sérénité. Il faudra essayer d'aller chercher la septième place en espérant qu'elle soit qualificative pour l'Europe. Il n'y a pas assez de solidité pour avoir mieux."

Le constat est limpide. Et sans appel. On est loin du discours brestois. Car pendant que Rennes a revu ses ambitions à la baisse, le club finistérien se met à rêver haut. Et ne se cache d'ailleurs plus. "En étant troisième à quelques journées de la fin, on a quelques ambitions…", conclut Brendan Chardonnet, en pensant à la C1.