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Ligue 1 | Monaco - Lens (3-0) | Lens, la peur du vide : "Sans cette flamme, on n’est pas une équipe de haut niveau"
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Publié 02/09/2023 à 23:59 GMT+2
On ne reconnaît plus le RC Lens. Si solide la saison passée, la formation entraînée par Franck Haise est en grande difficulté depuis le début de la Ligue 1 cuvée 2023/2024. La faute à une défense dépassée, encore plus samedi soir à Monaco (3-0). Avec un seul point après quatre journées, les Artésiens tombent dans la zone rouge, 17e. L’état d’urgence n’est plus très loin.
Franck Haise lors de la défaite de Lens à Monaco (0-3), match de la 4e journée de Ligue 1 2023/2024
Crédit: Getty Images
Le contraste est saisissant. Meilleure défense de Ligue 1 la saison passée (29 buts encaissés), Lens n’affiche plus du tout la même solidité depuis l’entame du nouvel exercice. Après quatre journées et une défaite cinglante à Monaco (3-0), le club artésien accuse le coup, pire défense du championnat (9 buts concédés) et provisoirement relégable (17e, 1 point). A Louis-II, les hommes de Franck Haise ont laissé poindre des lacunes rares dans l’animation défensive, avec un manque criant de liant entre les lignes.
Affamés, les Monégasques ne se sont pas fait prier pour punir des Lensois méconnaissables. Autrefois secteur phare des Sang et Or, l’arrière-garde a complètement plongé samedi soir, dans le prolongement d’un début de saison raté. Menés par le bout du nez dans une valse à trois temps, les défenseurs artésiens ont d’abord manqué de tranchant au marquage. Sur l’ouverture du score de Wilfried Singo (24e), Massadio Haïdara a laissé l’Ivoirien asséner son coup de casque sans lui offrir la moindre résistance.
Une défense en perdition, un collectif absent
Même scénario ou presque sur le troisième but monégasque, avec une apathie totale du marquage lensois, encore sur corner. Absolument libre malgré une forêt de joueurs artésiens, Guillermo Maripan n’a eu aucun mal à tromper Philipp Köhn (59e). Plus globalement, l’absence de réactivité des Nordistes, dépassés, a sauté aux yeux. Souvent en retard, les joueurs de Franck Haise ont également péché dans la communication.
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Qui peut être le RC Lens de la saison ?
Video credit: Eurosport
En atteste ces espaces béants laissés entre les lignes, dont Aleksandr Golovin s’est fait un malin plaisir à exploiter, auteur du but du break (36e) devant une défense centrale tétanisée. Constamment à reculons, le trio Medina-Danso-Gradit a livré une prestation bien loin des performances abouties de la saison passée. Un constat glaçant qu’évoque avec lucidité Wesley Saïd. "On n’a pas montré le bon visage ce soir de Lens, regrette-t-il au micro de Canal +. Ce qui faisait notre force, l’union. On a manqué d’unité et ça s’est ressenti sur le terrain. La cohésion, c’était vraiment ce qui faisait notre force, sur le terrain et en dehors. Des matches, on peut accepter d’en perdre, mais pas de n’importe quelle manière."
Il faut dire que le trio n’a pas été aidé, abandonné sur les transitions adverses par un milieu totalement perdu sur le pré de Louis-II (Abdul Samed-Spierings). Dans ce contexte, l’absence de Seko Fofana résonne avec fracas, tant l’international ivoirien arrivait à multiplier les courses. Sur le banc au coup d’envoi, Andy Diouf affiche des qualités certaines, mais pas forcément le volume ni la polyvalence de son prédécesseur. L’ex-capitaine Lensois était également le garant de cette fameuse âme combative chevillée aux corps nordistes.
Un manque d'allant et de flamme comme principale source du mal lensois selon Franck Haise. "Quand on enchaîne les défaites (…), évidemment qu’il y a des motifs d’inquiétude, souffle le technicien du Racing. D’autant plus quand je ne retrouve pas assez mon équipe. Il faut être en action dès le départ. On n’a pas bien débuté cette rencontre, avec trop de latitude pour les animateurs adverses. Il faut qu’on redevienne nous-mêmes. Ça manque de flamme, c’est certain. On n’a pas le choix de l’avoir du début jusqu’à la fin du match. Sinon, on n’est pas une équipe pour le haut niveau. Il faut retrouver cette flamme."
Rebâtir un état d'esprit évaporé sans crier gare réclame de la patience. En ce sens, la trêve internationale arrive à point nommé. Haise a du travail, à trois semaines du premier match de Ligue des champions. Il le sait : sans ce cocktail d’intensité et de synergie, Lens n’ira pas bien loin, et pourrait même tomber très bas. Comme quoi, une épopée, si fiévreuse soit-elle, tient parfois à peu de choses.
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