Ligue 1 - OM - Marseille, un défi qui ressemble à une mission impossible

"Au Vélodrome, on est des tigres, à l’extérieur on est des chats", a lancé Jean-Louis Gasset, jeudi dernier après la claque reçu contre l'Atalanta Bergame (3-0) en demi-finale retour de la Ligue Europa. Un constat cinglant mais tellement limpide. Alors comment réapprendre à voyager en quelques jours ? Le défi de l'Olympique de Marseille est connu pour cette dernière semaine de L1 version 2023-24. Après leur victoire dimanche contre Lorient (3-1), les Phocéens ont leur destin entre leurs mains pour aller arracher la sixième place, qualificative pour la Ligue Europa Conférence et possiblement la Ligue Europa en cas de succès du PSG en Coupe de France. Avec deux victoires, l'histoire serait réglée. Mais ce challenge est plus compliqué qu'il n'y parait.

Sur le papier, s'imposer ce mercredi à Reims (11e) qui n'a plus rien à jouer puis au Havre (15e) semble pourtant clairement à la portée d'une formation avec les ambitions de l'OM. Mais le souci, c'est que cette formation marseillaise est catastrophique loin du Vélodrome cette saison. On parle de la 17e équipe de L1 de cet opus 2023-24 avec un bilan famélique de deux victoires pour cinq nuls et surtout huit défaites, soit 11 petits points en 15 matches cette saison loin de ses bases. En comptant la Ligue Europa, les coéquipiers de Pierre-Emerick Aubameyang ont même réussi à égaler un triste record dans l'histoire du club en signant pas moins de 21 matches sans victoire cette saison à l'extérieur.

Comment expliquer ce triste bilan ? Quand ils ne sont pas portés par la ferveur de leur public bouillant, les Phocéens deviennent tout d'un coup bien timorés. Au point d'être trop souvent méconnaissables durant cet exercice. "Ce groupe manque de prise de conscience, de personnalité. C'est ce qui fait qu'il n'y a que le Vélodrome qui le transcende. Ce stade nous sublime et nous fait faire des choses inespérées", a encore reconnu Gasset. "A domicile, les supporters nous donnent de la force mais à l'extérieur on manque un peu de concentration", a confirmé Luis Henrique ce mardi.

Si l'attitude des Marseillais y est pour beaucoup alors qu'ils ne parviennent pas à mettre les ingrédients nécessaires, Laurent Batlles, l'ancien milieu de terrain marseillais, a rappelé une autre donnée dans La Provence ce lundi : "L’OM ne peut pas jouer de la même manière au Vélodrome et à l’extérieur, c’est logique. A l’extérieur, il s’agit d’une autre approche où les adversaires veulent taper ce club emblématique". Et les protégés de Gasset n'ont pas montré la force de caractère cette saison pour surpasser cela. Mais le plus fou dans tout cela, c'est que lors des dernières saisons de L1 (1ere équipe de L1 à l'extérieur en 2021-22, 2e en 2022-23), l'OM s'était à l'inverse imposé comme une force redoutable loin de ses bases.

Alors comment retrouver la recette pour soigner ce mal du voyage et réussir à faire ce que l'OM n'a encore jamais fait cette saison en signant deux victoires consécutives en déplacements ? "Il va falloir être plus déterminés à l’extérieur. Il ne reste que deux matches, domicile ou extérieur, ça ne compte plus", a annoncé Faris Moumbagna dimanche en zone mixte. "Il faut trouver le remède, la prise de conscience n'est jamais trop tard, il faut appuyer sur les bons boutons pour prendre conscience de l'importance de ce match", a complété Gasset.

Pour cela, l'OM a "changé (ses) habitudes". "On partait le matin des matches, mais là on va partir maintenant pour être à l'hôtel un jour avant le match", a expliqué le coach marseillais mardi matin. "Mercredi, on aura des entretiens individuels avec tous les joueurs pour voir qui est concerné. Car ce mercredi à 23 heures, on doit être virtuellement européens." La quête de l'Europe passe par là. Et quand on sait l'importance d'avoir une Coupe d'Europe pour l'OM, les Phocéens ont intérêt à retrouver leurs des dernières saisons. Et d'oublier leurs failles de cet exercice à l'extérieur. Des failles qui ont plombé leur saison.