Lyon - Toulouse - Lopes, Caqueret, Cherki, Tolisso, Lacazette : Faut-il tous les mettre à la porte cet hiver ?

Personne n'incarne mieux l'Olympique Lyonnais que ses enfants. Ils en sont à la fois la fierté et l'ADN d'un club qui a construit ses succès sur la performance de son centre de formation. Mais, depuis le rachat de John Textor, leur statut s'est fragilisé en équipe première. Les Gones ne font plus la loi à Lyon. S'ils restent nombreux dans le onze de départ, leur présence est contestée.

Alors, Lyon doit-il se séparer de ses anciens protégés pour sauver sa peau en Ligue 1 ? Anthony Lopes, Maxence Caqueret, Rayan Cherki, Corentin Tolisso et Alexandre Lacazette doivent-ils mettre les voiles en janvier ? Le Progrès annonce que les deux derniers sont déjà sur la liste des transferts. Réduire leur influence pourrait permettre à un nouveau coach d'avoir les coudées franches dans ce qui reste l'un des vestiaires les plus difficiles à manoeuvrer.

La bande des Lyonnais formés au club est un puissant contre-pouvoir qui peut faire obstacle à l'autorité de l'entraîneur. Demandez donc à Fabio Grosso qui en a payé le prix. Mais croire que s'en séparer résoudrait tous les problèmes, c'est se bercer d'illusions. La variété des profils et des états de forme obligent à nuancer la réponse en fonction de chaque individu et il n'est pas certain que les mettre tous dans le même panier rende service au club.

Pour prendre un exemple concret, aujourd'hui, Anthony Lopes est le joueur le plus fiable de l'effectif. Pourtant, l'OL aurait prévu de le mettre en concurrence avec Luca Perri, l'actuel portier de Botafogo. Pourquoi prendre le risque de déstabiliser l'une des rares valeurs sûres lyonnaises cet hiver ? Le gardien de l'OL, taulier du poste depuis dix ans, est, aujourd'hui, le leader le plus important du groupe. Par le modèle qu'il incarne et l'état d'esprit qu'il diffuse. Le fragiliser, c'est mettre en péril l'équipe.

Corentin Tolisso, lui, n'est plus irréprochable depuis bien longtemps. Son retour miné par les blessures en tous genres n'est pas une réussite. Il aurait dû apporter expérience et fiabilité au milieu lyonnais, il l'a fragilisé par ses absences et ses prestations inabouties. Se séparer de son salaire, lourd à l'échelle du club, aurait aujourd'hui un sens même si le manque de solutions dans son secteur rendrait le recrutement de deux milieux absolument impératif. L'équation est la même pour Maxence Caqueret. En deçà des attentes, il reste malgré tout incontournable dans un entrejeu où il ne surnage plus mais Skelly Alvaro et Mahamadou Diawara n'ont pas encore le cuir assez épais et Paul Akouokou déçoit franchement. Dans le désert absolu, difficile de se passer de Caqueret.

Rayan Cherki est un cas beaucoup plus épineux. Si efficace lors des six premiers mois de l'année, il a complètement disparu des radars et il n'est pas certain que son profil colle avec la mission maintien qui préside désormais la destinée à court terme de Lyon. Le meneur lyonnais s'est écroulé en même temps que son collectif et il n'a pas montré qu'il était capable de sortir le onze du trou. Bien au contraire, cette semaine, il l'a enfoncé par des pertes de balle fatales et une inspiration offensive proche du néant. Cherki est l'un des rares membres de l'effectif à conserver une valeur marchande. Les finances de l'OL restent fragiles et une vente à hauteur de 15 millions d'euros cet hiver pourrait être un précieux levier pour renforcer une équipe moribonde.

S'il traverse une grande période de troubles, Alexandre Lacazette reste beaucoup plus fiable que son jeune coéquipier. Mais avec trois buts au compteur, il a aussi sa part de responsabilités dans la saison noire de son club. Faut-il pour autant s'en séparer ? Bien sûr l'ancien buteur d'Arsenal n'a jamais joué le maintien mais Lyon pourrait-il trouver un meilleur avant-centre que lui cet hiver ? Difficile d'y croire. Il manque de la confiance, et quelques bons ballons aussi, à Lacazette pour sortir du trou. Lyon n'est pas en situation de se passer d'un homme à 130 buts en Ligue 1. L'OL ne doit pas se tromper d'ennemi. La situation est suffisamment périlleuse comme cela.