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Nuamah, Haraldsson, Adams, Sulemana - Sur les pépites scandinaves, "la L1 concurrence la Bundesliga ou l'Eredivisie"

Cyril Morin

Mis à jour 25/08/2023 à 16:04 GMT+2

Si l'arrivée d'Ernest Nuamah contre 23 millions d'euros, sans bonus, a fait parler, elle reflète une tendance lourde observée depuis plusieurs années en L1 : l'attrait grandissant pour les pépites évoluant en Scandinavie. Ancien agent de Daniel Wass et désormais collaborateur de Mikkel Beck, représentant notamment de Lucas Digne ou Simon Kjaer, Mikael Jakobsson décrypte le phénomène.

Nuamah à l'OL : "Malgré le flou, c'est un signal impressionnant"

Certains présentent Ernest Nuamah comme le plus gros talent passé par le championnat danois. Etes-vous de cet avis ?
Mikael Jakobsson : C'est toujours difficile de classifier comme ça car il y a beaucoup d'aspects qui peuvent désormais entrer en jeu. Mais c'est vrai que c'est un énorme talent avec une vitesse folle, un peu comme Kamaldeen Sulemana. Il a une grosse frappe, même à pleine vitesse et c'est un encore un profil très jeune à 19 ans. Un jeune qui marque autant, c'est toujours impressionnant.
Mais que Lyon en fasse la recrue la plus chère de son histoire, ça vous surprend ou c'est finalement logique ?
M.J : Ce qui est étonnant, c'est davantage que ça ne soit pas le FC Copenhague qui réalise ce genre de transferts puisque ce sont surtout eux les habitués du genre (Hákon Arnar Haraldsson a notamment rejoint Lille depuis Copenhague cet été contre 15 millions d'euros, NDLR). Là, Nuamah explose le record en venant de Nordsjaelland. Mais ce club a tellement prouvé par le passé que leurs joueurs faisaient l'affaire, notamment avec Kudus ou Sulemana, que ça a joué. Leur lien avec l'académie Right to Dream en Afrique a été vraiment très bien travaillé. En voyant les exemples passés, l'OL a dû se dire que s'il ne le prenait pas maintenant, ça serait trop tard ensuite.
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Ernest Nuamah, nouvelle recrue de l'OL

Crédit: Getty Images

Le niveau du championnat danois est-il suffisant pour être une garantie quant à l'adaptation des joueurs en L1 ?
M.J : Quand on voit le niveau du FC Copenhague en Europe depuis des années (quart de finale en C3 en 2020, NDLR) mais aussi le FC Midtjylland, je pense que les clubs français constatent par eux-mêmes que ces équipes jouent bien, que le niveau était intéressant.
Kamaldeen Sulemana (Rennes), Hakon Haraldsson (Lille), Jens Cajuste (Reims), Akor Adams (Montpellier) ou encore Ibrahima Koné (Lorient) : depuis plusieurs années, on constate une accélération des arrivées joueurs depuis la Scandinavie en L1. Comment l'expliquer ?
M.J : Je pense que les clubs danois et scandinaves travaillent aussi mieux qu'avant et l'exemple du lien avec l'académie Right to Dream est un bon exemple de ça. Il y a une vraie différence, le niveau est simplement meilleur qu'il y a quinze ans. L'autre avantage, c'est que c'est un football physique. Donc dès qu'un joueur sort du lot techniquement en plus, les clubs français sont plus enclins à acheter des joueurs. Parce qu'en L1, ça devrait faire l'affaire physiquement. L'autre facteur, c'est qu'au Danemark, c'est plus facile d'être titulaire tôt. Les clubs danois osent lancer des joueurs jeunes dans une ligue costaude, ce qui les forme encore plus vite.
La L1 est-elle le palier parfait pour ces joueurs ?
M.J : Oui, je pense. Il y a des joueurs qui partent un peu partout en Europe mais la France est vraiment devenue un énorme tremplin désormais. Le plus important pour ces joueurs, c'est le temps de jeu. Assez logiquement, en France, ils joueront plus qu'en Premier League donc les choix se font presque naturellement pour les joueurs et les agents. Et mentalement, on a eu énormément de retours positifs de clubs français sur l'apport humain, collectif des joueurs passés par les championnats nordiques.
Historiquement, les liens avec l'Eredivisie ou Allemagne plus forts, est-ce que ça change ?
M.J : Les liens sont toujours très fort mais ce n'est plus exclusif comme ça pouvait être le cas avant. Maintenant, la L1 concurrence la Bundesliga ou l'Eredivisie. Les décideurs français ont compris qu'il y avait des joueurs à trouver là-bas. D'autant que le scouting est très facile au Danemark par exemple puisque le pays est petit donc tu peux voir pleins de matches en un seul week-end. Et puis économiquement, les joueurs sont souvent accessibles. Nuamah est un peu le contre-exemple extrême mais ailleurs…
On a beaucoup loué ces derniers mois la qualité de la sélection danoise. Est-ce que cet exode des meilleurs joueurs de son championnat a participé au renouveau de la sélection ?
M.J : Oui, je pense que c'est une donnée importante. Si les transferts sont faits intelligemment, avec le temps de jeu comme premier élément de réflexion, ce n'est que bénéfique pour la sélection. Entre un joueur qui joue à Toulouse et un autre qui ne joue pas à Everton… Le physique, le rythme, l'expérience, la confiance : ça apporte beaucoup à l'équipe nationale. Combiné à un meilleur niveau du championnat local, ça booste encore le niveau.
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