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Montpellier-Lyon 2003 a-t-il vraiment été arrangé comme le prétend Collomb ? Barbosa et Bamogo se confient à Eurosport

Clément Lemaître

Mis à jour 14/06/2023 à 17:23 GMT+2

Dans un entretien accordé mercredi à Lyon Décideurs, Gérard Collomb, ex-maire de Lyon, a sous-entendu que le match Montpellier-OL (1-1) du 20 mai 2003 avait été arrangé par Jean-Michel Aulas et Louis Nicollin. Sur le terrain de la Mosson ce soir-là, comment Cédric Barbosa et Habib Bamogo ont-ils vécu la rencontre ? Vingt ans après, ils racontent à Eurosport.

Jean-Michel Aulas avec son ex-milieu de terrain Juninho.

Crédit: Imago

Plus d'un mois après l'annonce de son départ de la présidence de l'OL, les hommages se poursuivent pour Jean-Michel Aulas. Ce mercredi, le mensuel Lyon Décideurs a publié une série de témoignages de personnalités locales et notamment Gérard Collomb, ex-maire de Lyon (2001-2017 puis 2018-2020). Son anecdote est pour le moins surprenante. Elle concerne le match Montpellier-OL (1-1) du 20 mai 2003. Celui qui a permis aux Gones de faire un très grand pas vers le deuxième titre de champion de France de leur histoire. Car après ce match, les Lyonnais avaient trois points d'avance sur Marseille (2e) mais une bien meilleure différence de buts (+25 contre +6) à une journée de la fin.
"Je me souviens d’un match en 2003 à Mont­pel­lier où l’on pouvait être cham­pion si on gagnait ou s’il y avait match nul. Mais si Mont­pel­lier perdait, ils étaient relé­gués en deuxième divi­sion. Donc les deux-là, Aulas et le président de Mont­pel­lier Louis Nicol­lin avaient convenu qu’on allait faire match nul. À la demi-heure de jeu, il y avait 1–1 et les Lyon­nais n’ont plus jamais dépassé la ligne médiane ensuite, raconte-t-il. À dix minutes de la fin du match, je me souviens que Juninho avait touché le poteau en tirant depuis sa moitié de terrain. En tribunes, Jean-Michel était fou de rage. Il a tout de suite voulu le faire sortir du terrain. Trois minutes plus tard, Juninho était sur le banc."
Louis Nicollin a grandi dans la région lyonnaise et vécu ses premiers frissons de football au Stade Gerland avant de partir à Montpellier en 1968 pour développer l'entreprise familiale. Malgré cette affection particulière pour Lyon, le dirigeant montpelliérain aurait-il arrangé ce match de la 37e journée de L1 de la saison 2002-03 avec Jean-Michel Aulas ? Cédric Barbosa et Habib Bamogo, présents sur la pelouse de la Mosson ce soir-là, sont tombés complètement des nues quand ils ont été mis au courant de cette sortie médiatique de Gérard Collomb.
"C'est archi-faux, nous confie Habib Bamogo, qui avait ouvert le score à la 14e minute de jeu. Je m'en rappelle très, très bien de ce match-là. Nous, les joueurs, on n'a jamais entendu parler de ça. Ni Gérard Bernardet, ni aucun adjoint, ne nous a dit de lever le pied. On avait joué à fond. Lyon avait la possession et c'était logique."
Pour être (quasi) champion à Montpellier avec un match nul en poche, Lyon devait espérer une contre-performance de Monaco (2e avant cette 37e journée) à Guingamp (ndlr : l'EAG de Didier Drogba s'était imposé 3-1). Les hommes de Paul Le Guen n'étaient donc pas maîtres de leur destin au coup d'envoi de la rencontre. Pareil pour Montpellier qui espérait en parallèle une défaite du Havre (19e) et de Sedan (18e) (ndlr : les deux équipes avaient été battues par Lens et Marseille). Ces différents scenarii de l'époque tordent ainsi le cou à un possible match arrangé entre le MHSC et l'OL.
"Je me souviens qu'en deuxième période, on demandait souvent les résultats dans les autres stades. Comme ils nous étaient favorables, un point nous suffisait, remarque Cédric Barbosa, l'ex-milieu montpelliérain. Je peux garantir que sur le terrain, il n'a jamais été question de quoi que ce soit. On ne nous a jamais rien dit. Aujourd'hui, ça me fait sourir d'entrendre ça. On a gagné notre maintien sur le terrain, on s'est battus comme des chiffonniers."
Egalement titulaire ce soir-là, mais du côté lyonnais, Sidney Govou est allé dans le même sens que Cédric Barbosa et Habib Bamogo. "Ce monsieur est malade, il est stupide, a-t-il lâché à So Foot. À 1-1, évidemment que ça arrangeait les deux équipes, donc on n'avait pas forcément besoin de jouer. Mais ça ne s’appelle pas 'match truqué', il faut arrêter de raconter n’importe quoi. Il suffit de regarder tous les matchs de fin de championnat, et il y a des matchs où le résultat arrange les deux équipes donc il ne se passe rien, car personne n’a envie de s’exposer. Nous, si on perdait, nous n’étions pas champions, si Montpellier perdait, ils descendaient."
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