OM - Le Havre : La défense, ce mal qui mine Marseille

Il n'y avait donc pas que du négatif à retenir du nul face à Toulouse il y a trois semaines (0-0). Un match qui avait pourtant plongé l'OM dans une crise sans précédent. Mais qui avait cependant vu le club olympien préserver son but inviolé. Depuis, la défense marseillaise a pris l'eau. Même la marée avec trois buts encaissés face à l'Ajax (3-3), quatre contre le PSG (4-0), trois autres à Monaco (3-2) et encore deux jeudi face à Brighton (2-2). Douze buts encaissés en quatre matches, soit une moyenne de trois par rencontre, c'est un problème qui a de quoi alarmer Gennaro Gattuso.

L'entraîneur de l'OM en a pleinement conscience. "Ce n'est pas facile de corriger la ligne défensive en peu de temps, et ce n'est pas seulement le problème de la ligne défensive, c'est celui de toute l'équipe", disait-il après la défaite contre Monaco. Le match contre Brighton n'a pas forcément été de nature à le rassurer. Les plus optimistes verront une forme de progrès puisque l'OM n'a encaissé "que" deux buts. Mais l'équipe phocéenne a aussi concédé 14 tirs et 11 occasions nettes à la formation anglaise, et ce sont surtout ces deux chiffres qui interpellent.

Marseille manque de solidité, c'est peu de le dire. Ce n'est pas illogique pour un club qui vit dans l'instabilité depuis le début de la saison, avec un entraîneur nommé cet été, Marcelino, qui a déjà cédé sa place à Gattuso au début de l'automne. Comme l'Espagnol, l'Italien doit gérer l'héritage laissé par Igor Tudor. Le technicien croate avait mis en place un plan de jeu et un système défensif atypiques, auxquels ses joueurs avaient fini par s'habituer, avant de quitter la Canebière en fin de saison.

Revenir à une philosophie plus classique n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Gattuso a d'ores et déjà pu le mesurer. "L'année dernière, c'était du un-contre-un partout, expliquait l'entraîneur marseillais cette semaine. Il n'y avait que deux choses à penser, courir pour suivre son joueur et ne pas perdre son duel. Ensuite, c'était un chaos travaillé. Puis Marcelino est arrivé et a essayé autre chose. Les joueurs n'ont pas encore effacé tout ça et c'est normal, il faut du temps. Ils doivent effacer le jeu de l'année dernière".

La tâche est d'autant plus délicate qu'elle repose sur différents paramètres. Une cohésion collective qui fait fatalement défaut compte tenu des multiples changements d'entraîneur ces derniers mois. Mais aussi une condition physique optimale. Dans ce domaine, la préparation estivale des Olympiens a été pointée du doigt. "Je pense qu'on parle beaucoup de condition physique ces derniers temps, a reconnu Gattuso samedi. Je sais que les joueurs lisent la presse et je ne veux pas qu'on se focalise sur ce point. Il y a une marge de progression, il faut qu'on amène cette intensité plus longtemps au sein d'un match."

Cet enjeu est de taille, car il conditionne aussi la lucidité des joueurs. L'OM a concédé trop de buts sur des erreurs, individuelles ou collectives, pour que ce problème ne soit pas mis en avant. "Quand on travaille avec beaucoup d'intensité à l'entraînement, l'attention s'améliore, a avancé Gattuso. Tout le monde travaille sur l'aspect mental, la concentration, c'est important pour obtenir de bons résultats pour la suite de la saison. On parle beaucoup de physique, mais le premier but que l'on encaisse contre Brighton est à mettre sur le compte de la concentration aussi."

Les deux sont peut-être liés. Et ils ne sont pas forcément étrangers au rendement aléatoire des individualités marseillaises dans le secteur défensif. Pau Lopez et Chancel Mbemba avaient ainsi été critiqués ces derniers temps. Le gardien espagnol et le défenseur congolais ont bien réagi face à Brighton, mais l'OM a besoin qu'ils soient performants sur la durée pour trouver cette stabilité défensive qui lui fait défaut. D'autant plus que Samuel Gigot, peut-être l'élément le plus fiable de l'arrière-garde marseillaise cette saison, s'est blessé et sera indisponible face au Havre.

La réception du HAC sera l'occasion pour Marseille de fermer les vannes en défense. Un test à ne pas prendre à la légère. Déjà parce que le promu a affiché de bonnes dispositions à l'extérieur pour son retour au sein de l'élite avec des nuls à Montpellier (2-2), Rennes (2-2) et Lyon (0-0). Surtout parce que l'OM se doit de renouer avec une victoire qui le fuit depuis le 26 août dernier et son succès face à Brest (2-0). L'autre match que Marseille a bouclé sans prendre de but avec celui de Toulouse. Un exemple à suivre.