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PSG-Montpellier | Mamadou Sakho - La fin de carrière du défenseur décryptée par des ex-Parisiens

Clément Lemaître

Mis à jour 03/11/2023 à 12:21 GMT+1

En manque de temps de jeu depuis plusieurs mois à Montpellier, Mamadou Sakho a décidé de quitter le MHSC après une altercation avec Michel Der Zakarian. Faut-il donc s'inquiéter pour la carrière du défenseur international français de 33 ans ? Avant PSG-Montpellier vendredi, Alain Cayzac et Tripy Makonda, qui l'ont côtoyé à Paris, ont décrypté la trajectoire du héros de France - Ukraine 2013.

Mamadou Sakho, le défenseur de Montpellier.

Crédit: Imago

L'affaire a fait la Une des médias sportifs et créé la polémique sur les réseaux sociaux. Le 25 octobre dernier, L'Equipe révélait l'altercation entre Michel Der Zakarian et Mamadou Sakho à l'issue d'un entraînement. Une semaine plus tard, l'international français (29 sélections) a effectué son retour à l'entraînement mais à l'écart du groupe professionnel héraultais. Puis ce jeudi, il a annoncé son départ du club héraultais. A Paris, du côté de ses proches, la révélation de cette affaire a provoqué l'étonnement.
Quand Mamadou donne son respect, il faut que ce soit réciproque
"J'ai été surpris car Mamadou a toujours été quelqu'un de respectueux. Après, quand il donne son respect, il faut que ce soit réciproque", nous confie Tripy Makonda, désormais consultant pour Canal+ Afrique. Alain Cayzac, l'ancien président du PSG (2006-2008) qui a fait signer le premier contrat professionnel du héros de France - Ukraine 2013, estime d'abord qu'il est "difficile de se faire une opinion sur cette affaire" sans avoir été présent dans le vestiaire au moment des faits. Mais le dirigeant, qui a "une bonne image de Michel Der Zakarian", prend quand même la défense du natif de Paris.
"Je suis un inconditionnel de Mamadou Sakho. Il a une éthique formidable. C'est quelqu'un d'exceptionnel dans le monde du football. Avec moi, il a toujours été respectueux et n'a jamais posé le moindre problème, a-t-il souligné. Après, quand vous êtes insulté, ça peut arriver de perdre les pédales." Avant cette altercation, l'ancien Parisien restait sur une longue période sans jouer avec Montpellier.
Depuis son arrivée en juillet 2021 au MHSC, où il touchait quelque 150 000 euros brut par mois selon les estimations de L'Equipe, Mamadou Sakho a joué 49 matches. Titularisé à 29 reprises lors de sa première saison, sous la houlette d'Olivier Dall'Oglio (depuis remplacé par Romain Pitau puis Michel Der Zakarian), l'ancien joueur de Crystal Palace (2017-2021) a dû se contenter de miettes depuis l'été 2022 : 15 rencontres lors du dernière exercice (7 titularisations - 761 minutes) et six petites minutes cette saison lors de la victoire montpelliéraine à Lorient (0-3) le 1er octobre.
Le fait de peu jouer, ça doit sûrement le miner
Faut-il alors s'inquiéter pour la suite de la carrière de Mamadou Sakho, qui a décidé de quitter le navire montpelliérain ? Pas forcément, selon Tripy Makonda. "Il jouait moins mais c'est le jeu de la concurrence. Michel Der Zakarian estimait sûrement que Kiki Kouyaté, Becir Omeragic et Christopher Jullian étaient plus performants, explique-t-il. Mamadou a toujours accepté la concurrence dans chaque club où il est passé. Mais après, le fait de peu jouer, ça doit sûrement le miner."
Le champion de France 2013 avec le PSG "se sentait bien à Montpellier", note Tripy Makonda, avant de prendre en exemple la trajectoire d'Eden Hazard, "en retrait au Real après avoir tellement brillé à Chelsea", pour décrypter celle de son ami proche.
"C'est rare de voir des carrières linéaires, martèle-t-il. On peut avoir des blessures, une baisse de motivation, un impact psychologique lié à la famille ou à un événement sur le terrain. On ne peut pas dire : 'il aurait pu ou dû faire ça'. Non, chaque carrière est personnelle et la sienne est très belle. C'est juste qu'aujourd'hui, il n'a pas le même rôle, il est plus dans la transmission auprès des plus jeunes. Mais il aime toujours autant le jeu, il s'entretient physiquement et, avec son histoire de vie, il est toujours autant déterminé. Après, il y a aussi les à-côtés : la médiatisation, les blessures ou cette routine liée notamment aux déplacements qu'il connaît depuis l'âge de 16 ans. Mais sur le plan footballistique, il ne sera jamais lassé."
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Il peut encore apporter en tant que joueur
Alain Cayzac est formel : "l'injustice de 2016 a été un coup d'arrêt" pour celui qui a porté le brassard de capitaine du PSG à 17 ans un soir de novembre 2007 à Valenciennes. A deux mois du coup d'envoi de l'Euro en France, Mamadou Sakho, alors titulaire indiscutable avec les Bleus et Liverpool, est injustement contrôlé positif puis suspendu. Une erreur de jugement reconnue en 2020 par l'AMA (Agence mondiale antidopage), qui a publiquement présenté ses excuses avant de dédommager le Français.
Après cette suspension, Mamadou Sakho, brièvement réintégré au groupe France après la Coupe du monde 2018, a connu une succession de blessures importantes (genou en 2017, ménisque en 2019) qui l'ont peu à peu déclassé dans le paysage footballistique européen. "Être privé d'un Euro à domicile a été un gros coup dur. Moralement, cela a dû être très difficile à vivre. Tout cela a déclenché un engrenage défavorable", souligne l'ex-président du PSG.
Désormais, le dirigeant voit son ancien joueur "rebondir" après cet épisode. Même son de cloche pour Tripy Makonda qui n'imagine pas le défenseur raccrocher les crampons en 2024. "Il peut encore apporter en tant que joueur. Notamment pour encadrer les plus jeunes. Et cela peut intéresser plus d'un coach."
Peu importe son choix, Mamadou Sakho restera dans l'histoire du football français s'accordent Alain Cayzac et Tripy Makonda. "Sans ses deux buts face à l'Ukraine (3-0, barrage retour du Mondial 2014), les Bleus auraient-ils été champions du monde derrière ?", s'interroge l'ex-arrière gauche international Espoirs tricolore. "Il y a eu tellement de bons défenseurs centraux dans notre histoire : Trésor, Adams, Joncquet, Blanc, Varane, etc..., note le successeur de Pierre Blayau à la présidence du PSG. Je pense que Mamadou Sakho fait partie de ceux-là, avec son style différent." Un style et une présence qui manqueront sans aucun doute aux ultras parisiens vendredi pour l'ouverture de la 11e journée de L1.
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