PSG - OM (4-0), l'antisèche : métamorphosés

Paris a démarré tambour battant et a terminé encore plus fort. Jamais l'équipe de Luis Enrique n'aura desserré l'étreinte, ne laissant à l'OM que des miettes mal exploitées. Avec le pari d'aligner son équipe en 4-2-4, Luis Enrique a fait suffoquer une arrière-garde phocéenne dépassée, pas aidée par un milieu inexistant. La suite, ce fut des vagues constantes, venues des côtés où les Parisiens auront fait la différence. Clairement, il n'y a jamais eu photo entre une équipe qui monte en puissance et une autre qui ne sait plus trop qui elle est.

Porté par un Achraf Hakimi absolument irrésistible, le PSG a impressionné. Pour sa première titularisation, Bradley Barcola a montré une sacrée personnalité, tandis que Randal Kolo Muani et Gonçalo Ramos ont ouvert leur compteur avec le club de la capitale. Quant à Manuel Ugarte, il continue de régner au milieu.

De Jonathan Clauss à Vitinha, de Valentin Rongier à Chancel Mbemba, les Marseillais ont vécu l'enfer au Parc. Débordés dans tous les secteurs du jeu, ils ont été pris à la gorge. A l'image d'un duo Rongier - Veretout complètement débordé par les évènements et d'un autre duo, Vitinha - Aubameyang tour à tour transparent et maladroit.

Il faut être bien audacieux pour imaginer qu'un but de l'OM aurait changé la face du match. Mais si Vitinha n'avait pas raté l'immanquable sur sa tête à bout portant (22e) alors, peut-être que la soirée aurait été un peu moins morose. Egaliser dix minutes avant la sortie sur blessure de Mbappé aurait sans doute boosté la confiance des Marseillais. Même si l'écart était abyssal, le suspense aurait au moins été relancé.

Ils avaient déjà fait le coup face à Lens mais, face à l'ennemi juré, ce n'est pas pareil. Après leur large victoire, les Parisiens ont fêté comme il se devait ce succès en allant chanter avec le Collectif Ultra Paris. Signe de sa place particulière dans le groupe, c'est encore le jeune Titi Zaïre-Emery qui fut préposé au mégaphone. Une communion aux antipodes de celles des années passées.

S'il fallait prouver qu'il y a eu un monde d'écart entre les deux équipes, il suffira de se référer aux statistiques officielles de ce match. L'OM n'a pas cadré un tir au Parc des Princes, là où Paris aura presque été parfait (5 tirs cadrés, 4 buts). La transversale de Vitinha ne suffit pas à masquer l'échec du plan phocéen.

Luis Enrique n'est là que depuis deux mois et son PSG est déjà bigrement impressionnant. Ce dimanche, l'écart le séparant de l'une des équipes qui peut être considérée comme la principale menace en L1 fut abyssal. L'OM n'a jamais existé. De la 1re à la 90e minute, ce fut une leçon d'agressivité et de pressing. Paris n'a pas eu besoin de Kylian Mbappé pour appuyer son évidente supériorité.

Alors même que, depuis des années, cette équipe reposait sur les éclairs de ses grandes stars, elle n'en a désormais plus besoin pour marcher sur son adversaire lors des grandes affiches. C'est tout le mérite de Luis Enrique qui l'a métamorphosée. Bien sûr, le casting reste tout à fait honorable. Mais le collectif semble désormais le transcender. Peu importe les individualités qui la composent, désormais cette équipe semble avoir trouvé la clé de sa réussite.

Paris n'est sans doute pas encore parfait, quoique cette soirée le fut, exception faite du pépin à la cheville de Mbappé. Il faudra une opposition plus farouche et moins timide pour juger du potentiel réel de Paris. Rappelons que Nice a percé quelques tunnels dans le coffre-fort parisien il y a un peu plus d'une semaine. Mais la cohérence de ce que propose le PSG en ce début de saison est tout de même bluffante. La spectaculaire mutation du projet sportif donne une toute autre allure à cette équipe, de toutes autres vibrations au Parc des Princes et une toute autre direction à la saison.