Reims - PSG - "Je ne suis pas très content de Kylian" : Le triplé de Mbappé n'a pas suffi à Luis Enrique

Imaginez donc. Kylian Mbappé a marqué, après 12 journées, autant de buts qu'Elye Wahi, Pierre-Emerick Aubameyang, Vitinha, Terem Moffi, Jonathan David, Alexandre Lacazette et Amine Gouiri réunis. Mieux, l'attaquant parisien a planté plus ou autant de pions que la moitié des équipes du championnat dont Nice, le dauphin du PSG. Ce samedi, le champion du monde 2018 a inscrit les trois buts de la victoire parisienne à Reims (0-3) et porté son total à 13 buts en 12 journées, il n’avait jamais démarré une saison à de telles hauteurs.

Aucun joueur français n'a atteint un tel total après 12 journées depuis 53 ans… "En toute humilité, je n'ai pas besoin de bien jouer pour marquer, a confié le héros du soir au micro de Prime Video. Mais je veux bien jouer et marquer, aider mon équipe sur le terrain du mieux possible." Contrat rempli. Il a commencé par une volée, sœur jumelle de son chef-d'œuvre en finale de la dernière Coupe du monde. Puis un appel, contre-appel d'école pour conclure à bout portant et, pour finir, une reprise dans un fauteuil en retrait.

La parfaite panoplie de l'attaquant. Mbappé, replacé dans l'axe après la pause et une première période transparente de Gonçalo Ramos, va rouvrir le débat de son positionnement, tant il brille là où ni Ramos ni Kolo Muani n'ont convaincu. Convaincu par Mbappé, Luis Enrique ne l'a pas été ce samedi. Comme il aime le faire, le coach espagnol a surpris tout le monde en titillant son avant-centre au micro de Prime Video.

"Je ne suis pas très content de Kylian (Mbappé) aujourd’hui, a-t-il osé. Sur les buts je n’ai rien à dire. Mais je pense qu’il peut aider l’équipe davantage, d’une différente manière. Kylian est un des meilleurs au monde. Mais on a besoin de plus. On veut qu’il fasse plus encore." De quoi parle Luis Enrique ? Sans doute du rendement défensif de son joueur. Lui n'a pas voulu préciser : "Je vais lui en parler en premier, et après je ne vous dirais pas ce que je lui ai dit car c’est privé.C'est un des meilleurs joueurs du monde, sans aucun doute. Mais on a besoin qu'il fasse davantage de choses, c'est mon opinion, j'ai peut-être tort." Mais l'entraîneur parisien a précisé sa pensée plus tard en conférence de presse : "On connaît sa valeur, mais il peut mieux faire, je lui en demande encore plus, c'est un joueur du top mondial mais il a encore une marge de progression, je lui demande de ne pas se reposer sur ses lauriers."

Le technicien espagnol sait que de tels propos auraient déclenché le feu nucléaire après une défaite. Voilà pourquoi il se les permet après un triplé, une victoire et une arrivée sur les cimes de la Ligue 1. L’ancien cerveau du Barça dévoile, une fois encore, l’exigence qui l’habite. Pour les louanges, il fallait donc ce samedi écouter les Rémois. Ambitieux et saignants, ils se sont simplement heurtés au "meilleur gardien du monde" (pour Will Still) et "au meilleur joueur du monde" (pour Yunis Abdelhamid). "Je m'incline facilement devant la qualité en face", a continué le coach rémois qui, lui, n'a rien eu à redire sur la masterclass de son bourreau du soir.