Ligue 1 - Battu par Monaco (0-2), l'OL a la tête à l'envers et l'esprit ailleurs

Ce n’est pas encore l’heure de s’inquiéter gravement, mais il faut bien chercher pour cerner la moindre poussière d’optimisme sur les meubles lyonnais. Trahi par son réalisme dans les deux surfaces et tancé par l’enthousiasme rennais la semaine passée (3-0), l’OL a cette fois subi une défaite nette, sur le fond comme sur la forme, et plonge dans les tréfonds du classement (18e et bon dernier), une mauvaise habitude après le cauchemar de la première moitié de saison dernière. Les maux principaux sont toujours les mêmes, à cela rajoutez un entrejeu régulièrement dépassé, surclassé, par celui de l’AS Monaco samedi au Groupama Stadium (0-2).

Pierre Sage a pourtant tenté d’actionner des leviers, de forcer le destin. Tendu pour ses débuts en Ligue 1 avec son club de cœur, Georges Mikautadze a débuté sur le banc. Vice-champion olympique il y a quelques jours, Alexandre Lacazette a remis le bleu de chauffe. Mais ça n’a pas suffi. L’international géorgien a finalement foulé la pelouse après la blessure précoce d’Ernest Nuamah (17e). D’abord prometteur, l’ex-Messin s’est peu à peu éteint dans un poste qui n’est pas le sien, à l’image des Rhodaniens.

On le sait, derrière la scène, les coulisses ne sont pas réjouissantes chez l’Olympique lyonnais, sonné de vendre pour 75 millions d’euros (tous les joueurs seraient à vendre) et muselé par une étreinte économique étouffante. Devant le maigre spectacle proposé par les Rhodaniens, il semble évident que cela a aussi un impact sur le terrain. Il suffit d’observer la mine légère et déconnectée d’un Rayan Cherki déclassé en tribunes, pour saisir l’incongruité de la situation lyonnaise. "Aujourd’hui, on n’est pas dans les conditions optimales et je pense que ça se ressent dans nos performances," a reconnu Pierre Sage chez beIN SPORTS après la rencontre.

Sur le pré, la pauvreté et le manque d’impact des locaux a sauté aux yeux. En face, les Monégasques n’en demandaient pas tant, et ont pu franchir sans difficulté un milieu lyonnais constamment en retard au pressing. L’OL peut même s’estimer heureux, devant le manque criant de réalisme des attaquants monégasques. Sans ça, l’addition aurait pu prendre des airs d’humiliation. Un sursaut de dix minutes à peine au retour des vestiaires n’aura rien changé, cet OL est malade, exsangue, et n’avance pas (deux défaites en deux matches, aucun but marqué).

"C’est compliqué parce qu’on ne s’attendait pas à une prestation comme ça de notre part, a confié Lacazette au micro de beIN SPORTS. C’est la réalité, on n’est pas bien. On ne s’est même pas créé d’occasions. Donc il y a un gros souci à analyser. On va travailler dès lundi." A l’OL, les cadres ne se cachent pas. "C’est une défaite complètement logique, appuie Sage. Au-delà du score, la prestation n’est pas à la hauteur. On a du mal à utiliser le ballon, on a été assez fébriles en défense."

Un naufrage symbolisé par la prestation d’un homme. Déjà fautif sur le deuxième but breton la semaine passée, Moussa Niakhaté a vécu une nouvelle journée galère, face à la vivacité des attaquants du Rocher. Souvent piégé dans l’anticipation, le défenseur sénégalais a encore étalé des limites franches à la relance, à l’origine de la perte de balle menant au second but monégasque. Recruté à prix d’or (31,9 millions d’euros), Niakhaté vit des débuts tourmentés en Ligue 1. Et ce n’est pas le contexte ambiant autour de l’OL qui va l’aider à recouvrer ses moyens.

Un cadre instable qui rappelle les déboires d’un début d’exercice 2023/2024 complètement raté, avec l’épée de Damoclès de la lutte pour le maintien au-dessus des crânes lyonnais. Un véritable traumatisme pour ceux qui l’ont vécu. "Forcément ça trotte dans la tête (le scénario de l’an passé), dévoile le "Général" à beIN SPORTS. C’est à nous de trouver une solution pour ne pas revivre ces moments-là. C’était vraiment critique pour nous, pour tout le club." Propulsé sur le devant de la scène l’hiver dernier, Pierre Sage a depuis remis l’OL en selle. Il connaît la recette mieux que quiconque : "Il faut se réfugier dans le travail, rester soudés, faire en sorte que la confiance revienne, que les initiatives reviennent." Le mal est peut-être si profond que cela pourrait ne pas suffire.