Ligue 1 I PSG - Lille I Gianluigi Donnarumma ou Lucas Chevalier : sur qui Paris doit-il parier ?
Mis à jour 01/03/2025 à 17:56 GMT+1
Gianluigi Donnarumma et Lucas Chevalier vont se croiser samedi lors du duel entre le PSG et Lille, comptant pour la 24e journée de Ligue 1. L’Italien pourrait éventuellement quitter la capitale l’été prochain et le Français serait alors pressenti pour le remplacer. Dans le cadre de son projet à long terme, sur lequel de ces deux gardiens Paris doit-il miser ? La question est délicate à trancher.
"Le PSG est devenu une vraie équipe, mais rien ne dit qu’elle a le niveau de Liverpool"
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C’est un projet qui commence sérieusement à prendre forme sur le terrain. Le PSG est irrésistible ces dernières semaines sur le terrain. Mais il s’active aussi pour préparer l’avenir. Les multiples prolongations de contrat annoncées récemment, de Vitinha à Nuno Mendes en passant par Achraf Hakimi ou Luis Enrique, confirment la volonté de sa direction d’exploiter le potentiel de son groupe actuel sur le long terme. À tous les postes, Paris a des joueurs destinés à s’inscrire sur la durée dans la capitale. Sauf un. L’identité du gardien, de celui qui tiendra le rôle crucial de dernier rempart pour la réussite de ce projet, reste encore à définir.
Il y a deux protagonistes pour ce dossier. Gianluigi Donnarumma et Lucas Chevalier. L’Italien, arrivé au PSG en 2021 et qui vient de fêter ses 26 ans, n’a pas encore prolongé un contrat qui expire en 2026. L’hypothèse de son départ l’été prochain a ainsi du sens pour permettre à Paris de récupérer une indemnité de transfert. Dans le cas d’un éventuel départ de l’ancien Milanais, les dirigeants parisiens apprécient le profil du Français de 23 ans, brillant cette saison avec Lille, pour le remplacer. Garder Donnarumma ou recruter Chevalier, c’est certainement l’une des questions majeures du prochain mercato du PSG. Et l’une des plus délicates à régler.
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Donnarumma ou Chevalier : sur qui le PSG doit-il parier ?
Crédit: Quentin Guichard
Déjà parce que les deux gardiens sont différents. "C’est une opposition de styles, résume Christophe Revel, entraîneur des gardiens de Brest, et qui a connu Chevalier durant son passage à Lille en 2021-22. Physique déjà, morphologique. On a un gardien véloce et aérien avec Chevalier, massif et terrien avec Donnarumma. On a deux profils complètement différents. La politique de Paris, c’est la mise en place d’une équipe à potentiel qui peut grandir dans le temps. Chevalier correspond peut-être plus à ce profil. L’interrogation, c’est sa capacité à quitter le club dans lequel il est né et à s’adapter à un club qui est dans une autre galaxie. C’est compréhensible."
Garder Donnarumma, c’est "un gain de temps"
Le PSG sait en effet ce qu’il a avec Donnarumma, qui a d’ores et déjà manifesté sa volonté de rester à Paris. "Je suis très bien, j’ai maintenant mes repères ici, ma priorité, c’est donc de prolonger", avait-il indiqué après la victoire contre Manchester City (4-2). "Donnarumma, avec lui, le temps d’adaptation n’existe pas, il est déjà au club depuis plusieurs saisons, souligne Guillaume Warmuz, ancien portier emblématique de Lens et qui vient de fonder GWS Academy, une académie pour le développement des jeunes gardiens. C’est un gain de temps et il est performant après avoir eu des difficultés par le passé. S’il redevient vraiment le Donnarumma de l’équipe d’Italie, il n’y aura pas de meilleur gardien que lui. Mais il faut qu’il le fasse."
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Campos, avenir en suspens au PSG : "Vu le projet, il faut le prolonger"
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C’est la tendance actuelle. L’Italien est beaucoup plus impactant sur une période dont le début semble coïncider avec le coup violent reçu à la tête qui l’avait laissé défiguré face à Monaco en décembre (2-4). "Il est plus libéré, il a la maturité et l’expérience, mais c’est un ensemble avec aussi le collectif du PSG qui prend l’ascendant, poursuit Guillaume Warmuz. Il progresse aussi parce que Luis Enrique a su le remettre en question, et sa personnalité va peut-être sortir définitivement. Sur cette deuxième moitié de saison, il bascule plus vers quelque chose qui correspond plus au Donnarumma champion d’Europe avec l’Italie. Il n'a que 26 ans et ses meilleures années sont à venir."
Pour Chevalier aussi, le meilleur est certainement à venir. Le gardien des Dogues confirme brillamment les promesses de sa première saison pleine chez les pros l’an passé et aligne les performances remarquables, notamment en Ligue des champions. "Il est formidable, reconnaît Guillaume Warmuz. Chevalier, si on regarde son histoire, il n’était pas forcément annoncé sur une carrière comme celle-ci. Il a franchi toutes ces étapes à force de travail et avec beaucoup de caractère. Cela donne déjà une idée de la personne. Mais il y a aussi un potentiel exploité au maximum, sa vitesse, sa fulgurance, il a des actions tranchantes. Il est très complet. J’ai vu peu de carences chez lui."
Le jeu au pied, cet atout majeur pour Chevalier
Le Lillois a surtout un atout qui a de quoi séduire Luis Enrique. Et qui fait défaut à Donnarumma. "Si le PSG s’interroge sur la potentialité d’intégrer Chevalier dans son projet, c’est notamment pour son jeu au pied, explique Christophe Revel. Il l’a naturellement. Il a une aisance au pied, une compréhension du jeu, et un rythme de passes qu’il a développé et qui correspond à ce que met en place PSG en termes de relance sous pression haute de la part de l’équipe adverse. Dans l’optique du PSG de passer un cap sur la scène européenne, face à ce type d’adversaire qui impose ce type de pression, Chevalier a une capacité supérieure à Donnarumma."
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"Plus on avance…" : le PSG peut-il terminer la saison invaincu ?
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L’Italien a récemment frisé la correctionnelle dans ce domaine face à Ludovic Ajorque, lors du 8e de finale aller de la Ligue des champions contre Brest (0-3). Mais il commet moins d’erreurs et le plan de jeu de Luis Enrique n’y est pas pour rien. "Il y a des moments où son équipe peut jouer dans les intervalles, entre les lignes et ça limite la prise de risque et les erreurs, notamment du gardien, avance Christophe Revel. Cette façon de jouer avantage Donnarumma. Mais ce qui coinçait, c’était dans les grands matches. Il n’en sortait pas indemne. Et je pense que l’hésitation à le prolonger vient de là. Là il y a Liverpool, c’est ce qui dira s’il a progressé sur ces phases de jeu au pied."
Si la question n’a pas encore été réglé, c’est en grande partie pour ça. Le poste de gardien du PSG reste la propriété de Donnarumma, et c’est d’abord à lui qu’il appartient de la conserver. Ses récentes performances, notamment en Ligue des champions, lui ont offert un sursis bienvenu. Mais seulement un sursis. L’Italien est là depuis bientôt quatre ans, mais ce sont bien les semaines à venir qui définiront s’il est toujours le gardien dont Paris a besoin pour mener à bien son projet. Ou si le temps est venu de miser sur Chevalier. C’est un pari crucial pour le PSG. Et en l’état, les cartes sont encore dans les mains de Donnarumma.