Ligue 1 I OL - PSG I Achraf Hakimi et Nuno Mendes blessés : Mais peut faire le Paris Saint-Germain sans eux ?

"Je ne me rappelle aucun match cette saison où on a joué avec toute l'équipe en forme." Luis Enrique dressait un constat amer mardi soir après la défaite contre le Bayern Munich (1-2) en Ligue des champions. Son PSG a perdu bien plus qu’un match. Il surtout vu son avenir s’assombrir au fur et à mesure que les blessures s’accumulaient pendant la rencontre. D’abord Ousmane Dembélé. Puis Achraf Hakimi. Et enfin Nuno Mendes. Un vrai calvaire. Et un sacré casse-tête pour les semaines à venir.

La perte du Ballon d’Or, ajoutée à celle déjà actée de Désiré Doué, est un coup dur auquel Luis Enrique avait fini par s’habituer. L’entraîneur parisien avait déjà dû composer sans les deux internationaux français durant la majeure partie du début de saison. Cela n’a pas été sans conséquence sur le rendement offensif de son équipe. Mais les défections du Marocain et du Portugais paraissent encore plus délicates à compenser.

"Je pense qu'ils sont, sans aucun doute, les deux meilleurs latéraux du monde". La phrase signée Luis Enrique date du Mondial des clubs, et l’entraîneur parisien l’a encore répétée après la victoire à Barcelone (1-2). Entretemps, Hakimi et Mendes n’ont fait que confirmer l’impact monumental déjà affiché la saison passée sur le collectif du PSG. De manière générale, et sur la production offensive en particulier tant leur importance est cruciale dans ce secteur.

Les chiffres résument le vide béant laissé par leurs absences. Mendes, directement impliqué sur 7 buts toutes compétitions confondues (4 buts et 3 passes décisives) est tout simplement l’homme le plus décisif au PSG depuis la reprise derrière Vitinha (2 buts et 6 passes décisives). Hakimi n’est pas en reste avec 2 buts et 3 passes décisives. Outre les deux Portugais, seul Bradley Barcola fait mieux avec une implication directe sur 6 buts (4 buts et 2 passes décisives).

Si Hakimi et Mendes affichent des statistiques aussi impressionnantes, en considérant qu’ils sont d’abord des défenseurs, c’est aussi dû à leurs rôles respectifs dans le plan de jeu de Luis Enrique. "Hakimi est libre, résumait l’entraîneur parisien cet été. Hakimi n'est pas un latéral. Quand on a le ballon, Hakimi peut être un avant-centre, un ailier, un joueur entre les lignes, un milieu, un pivot. Quand nous n'avons pas le ballon, c'est un défenseur latéral qui presse haut, mais il a aussi un travail défensif."

Il a nettement progressé dans ce domaine, tout comme Nuno Mendes. Le Portugais, qui semblait un temps bridé sur la première moitié de la saison passée, bénéficie depuis d’une liberté comparable à celle d’Hakimi. Sa capacité d’accélération, sa puissance et sa technique dans ses percussions balle au pied n’en sont que plus dévastatrices. Mais leur vitesse est aussi essentielle dans les phases de repli quand le pressing parisien n’a pas fonctionné. "Quand on est très haut comme nous avec deux joueurs aussi rapides, on peut préparer le match sereinement", soulignait Luis Enrique à Barcelone.

Tout le problème de l’entraîneur parisien, c’est qu’il ne dispose pas de profils similaires au sein de son effectif, même si le jeune David Boly (16 ans) figurera pour la première fois dans le groupe parisien à Lyon. A droite, Hakimi n’a tout simplement pas de doublure naturelle. Warren Zaïre-Emery, un milieu axial, est le plus souvent aligné par Luis Enrique quand il doit composer sans le Marocain. Le Français a retrouvé de l’impact, mais le poste ne lui correspond pas. João Neves s’y est montré un peu plus à l’aise, mais le Portugais revient de blessure et manque de rythme. Marquinhos, Senny Mayulu et Illia Zabarnyi peuvent dépanner. Mais malgré la meilleure volonté du monde, ils ne peuvent pas offrir le rendement d’Hakimi. L’écart est même immense.

A gauche, au moins, Luis Enrique a un joueur habitué au poste avec Lucas Hernandez. L’international français est la doublure attitrée de Nuno Mendes, mais son registre est d’abord celui d’un défenseur central. Comme Lucas Beraldo ou Willian Pacho, qui ont parfois évolué à gauche. Aucun de ses hommes n’a les qualités offensives pour compenser l’absence du Portugais dans les phases d’attaques. Dans ces conditions, ce seront justement aux attaquants parisiens de compenser. Mais dans ce secteur, Paris avait déjà un vide à combler avec les blessures de Doué et Dembélé.

C’est assez symbolique du problème auquel le PSG est confronté sans Nuno Mendes et Achraf Hakimi. Structurellement, Paris ne s’est pas doté d’une profondeur de banc à ces postes, contrairement aux autres secteurs. Luis Enrique avait des options pour compenser les blessures en attaque et au milieu. Il a su, également, travailler sur la polyvalence de ses joueurs, essentiellement axiaux, pour maintenir le rendement de son collectif dans ses conditions. Trouver cette polyvalence pour combler le vide laissé sur les côtés, c’est un nouveau défi pour Luis Enrique. Pas le plus facile à relever.