Ligue 1 - L'Olympique Lyonnais, la fin des miracles et le dur retour à la normalité

Étincelant pendant l’été, un temps leader de Ligue 1, l’Olympique Lyonnais vit un automne plus conforme à l’austérité économique auquel il est soumis. L’heure des exploits répétés de Paulo Fonseca et ses joueurs est terminée et si l’OL reste en course pour une place en Ligue des champions, force est de reconnaître que Lyon est désormais à sa place. Tout simplement.

11 minutes au Real, promis à l’OL : que vaut vraiment Endrick ?

Video credit: Eurosport

L’Olympique Lyonnais n’est jamais là où on l’attend. Il a survolé le début de saison alors qu’on le pensait à l’article de la mort et, après avoir été encensé, à juste titre, enchaîne depuis l’automne les performances d’une neutralité à faire pâlir un Suisse.
Il est fou de se dire que l’équipe balbutiante à Auxerre était encore co-leader du championnat et meilleure défense d’Europe à l’aube du mois d’octobre. Deux mois plus tard, l’OL n’a gagné qu’une rencontre sur sept, a chuté en dehors des places européennes (7e) et compte désormais 7 points de retard sur le podium, après en avoir compté trois d’avance.

Un bilan logique, des résultats beaucoup moins

Mais cette chute à l’automne n’a rien de surprenant pour qui regardait attentivement l’équipe de Paulo Fonseca. Jusqu’à la fin septembre, Lyon surperformait clairement, à une époque où tout allait globalement dans le bon sens, à l’image de ces deux déplacements à Lens et Lille où il était finalement reparti avec 6 points alors qu’il n’en méritait qu’un. Mais à cette période-là, la défense lyonnaise était imperméable (5 victoires avec clean-sheets en 6 matches) et l’OL surfait sur son été surprenant. L'optimiste était alors de rigueur. Mais tout a changé depuis. Il aura suffi d’une fin de match renversante face à Toulouse pour que tout s’écroule.
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"Sur le classement final, la 4e place me semble tout à fait accessible à l'OL"

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Depuis, seul Strasbourg s’est incliné (2-1) face à l’OL, sur une période où Lyon n’a pris que 6 points en 7 matches. Mais Lyon a simplement le bilan qu’il est censé avoir. Si l’on se fie aux xG, Lyon aurait dû avoir 5 points de moins en début de saison, mais aurait aussi pu en avoir 4 de plus ces dernières semaines. Ce n'est simplement que la réussite du début de saison, qui lui permettait d'enchaîner les succès, a fui les joueurs de Fonseca, à l’image des deux buts toulousains, de cette défaite (3-2) à Nice malgré une domination ahurissante ou des décisions arbitrales qui tournent toutes dans le mauvais sens (rouge d’Abner au PFC, faute de Vitinha face au PSG…). On dit souvent que la réussite est l’apanage des grandes équipes et il faut bien avouer que l’OL n’a plus grand-chose, pour ne pas dire rien du tout, d’une grande équipe. Il n’en a d’ailleurs jamais eu la qualité.

L’OL rattrapé par ses faiblesses

On le sait depuis cet été : l’Olympique Lyonnais n’a pas le meilleur effectif de Ligue 1. Paris et l’OM mais aussi Monaco, Strasbourg et Lille sont clairement mieux équipés que Paulo Fonseca. On ne peut pas demander à l'entraîneur portugais de réussir les mêmes exploits avec Moreira-Satriano-Karabec qu’il ne le faisait l’an dernier avec Fofana-Lacazette-Cherki et Mikautadze en sortie de banc. Trois de ces quatre joueurs sont partis au mercato estival et leurs remplaçants n’ont pas le même niveau, voire le niveau tout court.
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Adam Karabec (OL) face au Paris FC, en Ligue 1

Crédit: Getty Images

Adam Karabec est limité à sa qualité de centre, ce qui le rend très prévisible, Rachid Ghezzal a autant d’impact sur le terrain qu’Ernest Nuamah, qui est blessé depuis le début de la saison, et si Pavel Sulc montre de belles choses en pointe, ça ne reste pas son poste. "On connaît les circonstances, on connaît le groupe qu'on a, expliquait l’adjoint de Fonseca, Jorge Maciel, après le match à Auxerre. C'est notre réalité, on doit juste s'y adapter". Mais comment s’adapter à un effectif aussi faible, soutenu certes par quelques individualités (Tolisso, Morton, Niakhaté, Tagliafico et Fofana), mais qui n’a ni le talent, ni la densité pour résister à la moindre intempérie, qu’elle soit physique ou arbitrale ? Même le gardien, Dominik Greif, est l’un des pires gardiens de Ligue 1 en termes de pourcentage d’arrêts (60% à peine).
La réussite estivale et la cohésion collective née du sauvetage miraculeux après l’appel face à la DNCG a longtemps masqué ces manques, mais ceux-ci sont revenus en plein visage des Lyonnais à l’aube de l’hiver, là où les coups font le plus mal. L’OL a été rattrapé par ses manques, notamment en attaque. "Sans marquer de but, on ne peut pas gagner, résumait pour L'Équipe Dominik Greif après Auxerre. On ne crée pas assez offensivement, il nous a manqué du poids devant". Lyon ne manque pas de poids devant avec Satriano (1,87m et 78kg). Le problème, c’est qu’il s’agit davantage d’un poids mort que d’une force offensive.
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Rudy Matondo et Marin Satriano (Auxerre-Lyon)

Crédit: Getty Images

Satriano, le maillon gênant de l’animation lyonnaise

Recruté pour être le numéro 2, l’Uruguayen est un titulaire par défaut, la faute à un recrutement défaillant, mais aussi au choix de Paulo Fonseca de le maintenir malgré ses prestations indigentes. Satriano a joué 7 matches de Ligue 1 sous le maillot lyonnais, dont 5 comme titulaire, mais n’a toujours pas marqué le moindre but. Le pire étant qu’il n’est même pas en manque de réussite (10 tirs et 1,13xG) et qu’il est difficile de lui reprocher son investissement. Mais il n’a jamais été un buteur prolifique en carrière (4 buts sur sa meilleure saison) et l’OL le savait déjà cet été.
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Martin Satriano lors de Lyon - Bâle en Ligue Europa, le 2 octobre 2025

Crédit: Getty Images

Son souci de réalisme pose un problème majeur, car c’est la seule chose qu’il puisse apporter. Son absence de déplacement, de décrochage utile, de qualité balle au pied et dans ses remises contraste avec l’animation offensive rhodanienne, qui ne crée pas assez pour se permettre un simple buteur, qui plus est inefficace. L’OL était bien meilleur dans le 4-2-4-0 du début de saison où Merah et Tolisso alternaient en « faux-neuf ». Ce n’est pas un hasard, si l’OL compte cinq victoires sans Satriano titulaire et une seule avec lui dans le onze de départ. L’équipe de Paulo Fonseca tourne à 1 point et 0,8 but de moyenne par match avec l’Uruguayen et 1,86 points et 2 buts par match sans lui. Sans avant-centre de qualité, Lyon compensait par un schéma modulable, privilégiant les joueurs techniques, sans buteur mais plus imprévisible, avec du mouvement, une certaine maîtrise et de l’envie. Tout ça a disparu.

Endrick comme nouvel espoir

Le coach portugais avait pourtant commencé à trouver un début de solution en plaçant Pavel Sulc en pointe, même si l’efficacité du Tchèque le faisait douter de son choix. Mais Fonseca est rapidement revenu à Satriano en pointe, et négligent les autres buteurs du club, Enzo Molebe et Alejandro Gomes Rodriguez. Et avec un buteur qui ne connaît pas les bases de son métier, à savoir marquer, l’OL a été rattrapé par ses errements, la faiblesse de son effectif et la pauvreté de son jeu offensif.
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Endrick a marqué contre la Real Sociedad, le 26 février 2025.

Crédit: Getty Images

L’illusion estivale que Lyon était devenu l’Atletico Madrid s’est envolée et l’espoir d’un printemps plus doux est désormais maintenu en vie par l’arrivée annoncée du Brésilien Endrick - auteur seulement de 28 buts en 120 matchs en carrière, ce qui est toujours le double de Satriano. Mais les résultats actuels rappellent l’OL à la dure réalité de ce qu’il est devenu cet été : une équipe de milieu de tableau condamnée à surperformer pour rêver d’Europe.
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