Barcelone est renversant

Barcelone a remporté la Ligue des Champions en battant Arsenal (2-1). Menés au score mais en supériorité numérique suite à l'expulsion précoce de Jens Lehmann, les Blaugrana ont fait la différence lors du dernier quart d'heure. Quatorze ans après Wembley,

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BARCELONE - ARSENAL : 2-1Buts : Eto'o (76e) et Belletti (81e) pour Barcelone - Campbell (37e) pour Arsenal
Quatorze ans après un coup franc de Ronald Koeman, le FC Barcelone se hisse une nouvelle fois sur le toit de l'Europe. Comme en 1992, la tâche n'a pas été aisée et il a fallu que les Catalans, au jeu si léché, au football si propre en temps normal, se fassent mal pour venir à bout d'Arsenal et de sa défense d'acier (2-1). Celle-ci aura finalement tenu 995 minutes avant de craquer deux fois en cinq minutes. Cruel pour Arsène Wenger et ses hommes qui, réduits à dix depuis la dix-neuvième minute, avaient jusqu'alors tenu le choc de manière héroïque face à une équipe barcelonaise qui n'a pas réussi sa meilleure prestation de sa saison. Loin de là.
Mais qu'importe. Ludovic Giuly et compagnie ont remporté la Ligue des Champions 2006 au terme d'une finale haletante et passionnante. Même avec leur maillot blaugrana, celui qui avait toujours porté malheur aux Catalans en finale de C1, les champions d'Espagne ont imposé leur football offensif et leur talent à l'Europe. Frank Rijkaard, descendant direct de Johan Cruyff, a réussi son pari et remporté sa quatrième Ligue des Champions. La première en tant qu'entraîneur. Arsène Wenger, lui, devra patienter avant de devenir le premier coach français titré en C1. Mais ses jeunes pousses peuvent lui faire rêver du meilleur dans les années à venir.
Première période : Un rouge qui change tout
Petit Poucet de cette finale de gala, Arsenal entre dans la rencontre tambour battant. Les Londoniens mangent le ballon et ne laissent que quelques miettes aux Barcelonais. Dès la 3e minute de jeu, Thierry Henry est d'ailleurs à deux doigts d'ouvrir la marque. Sur un centre venu de la droite, le Français passe devant Marquez et, de l'extérieur du droit, force Valdes à s'employer. Moins de trente secondes plus tard, le capitaine des Gunners remet ça de loin. Et le portier catalan répond une nouvelle fois présent (4e).
Echevelée, l'entame de la partie est plaisante comme on l'espérait. Les beaux gestes succèdent aux tentatives. Giuly (8e) et Deco (17e) testent un Jens Lehmann solide, mais qui a quasiment terminé sa soirée sur la verte pelouse dionysienne. Sur un appel de Samuel Eto'o, le gardien allemand plonge dans les pieds du Camerounais et le fauche sans qu'il n'y ait matière à discussion. Giuly a bien suivi et ouvre la marque... Malheureusement pour le Barça (et peut-être pour Arsenal), l'arbitre M. Hauge avait sifflé la faute quelques secondes auparavant. Et logiquement, il expulse Jens Lehmann (19e). La mort dans l'âme, celui qui fut portier du Milan AC durant quelques mois quitte la pelouse. Tout comme Robert Pires, qui laisse sa place à Almunia.
Amputée de l'un de ses acteurs, la finale perd en intensité. Les champions d'Espagne décident de tourner autour de leur proie blessée. Sans réellement la saisir. Une proie qui va finir par s'affranchir de son prédateur. A la suite d'un raid d'Emmanuel Eboué, les hommes d'Arsène Wenger obtiennent un bon coup franc côté droit. Thierry Henry pose le cuir, ajuste la mire et le dépose sur le front de Sol Campbell. Le défenseur central s'élève aux six mètres et, d'un coup de tête décroisé, fait trembler les filets de Barcelone (0-1, 37e). Les fans des Gunners exultent. Barcelone accuse le coup mais, au prix d'un dernier coup de rein, passe à un cheveu de l'égalisation. Eto'o trouvant le poteau sur une frappe en pivot déviée par Almunia (45+2).
Seconde période : Cinq minutes de folie
Remplaçant au coup d'envoi, l'excellent Iniesta prend la place d'Edmilson. Le métronome apporte son écot au jeu catalan et tente sa chance. Mais Almunia se montre impeccable (53e). Menés, les Blaugrana ne paniquent pas. Bien au contraire. Appliqués et respectueux de leur schéma de jeu, les joueurs de Frank Rijkaard continuent à réciter leur leçon. Seul Ronaldinho commence à tenter des coups solitaires. Malheureusement pour l'ancien Parisien, ses tentatives ne font pas la différence. A l'image d'une frappe du plat du pied dévissée qui file bien loin du but londonien (62e).
Sous une pluie qui redouble d'intensité à mesure que les minutes s'égrènent, les futurs pensionnaires de l'Emirates Stadium n'ont guère l'occasion d'inquiéter Valdes mais commencent à trouver quelques espaces à l'heure de jeu. A l'image de Ronaldinho, le FC Barcelone ne semble pas dans un grand soir. Thierry Henry n'est pas loin d'en profiter. Mais face à Valdes, il perd son duel et l'occasion de mettre les Gunners définitivement à l'abri (70e). Il va s'en mordre les doigts. A onze contre dix, le Barça finit plus frais. Et Larsson, entré au cours de la seconde période, va faire très mal aux Anglais.
Sur une déviation bien sentie, le Suédois trouve Eto'o. De près, le Camerounais contrôle du gauche et frappe du droit. Almunia met un genou à terre (1-1, 76e). Arsenal aura finalement tenu 995 minutes sans encaisser de but en C1. En cinq minutes, ils vont en prendre deux. Pour son dernier match avec le Barça, Henrik Larsson est une nouvelle fois à l'origine d'un excellent ballon pour Belletti. L'angle est fermé mais le Brésilien tente tout de même sa chance. Le ballon file entre les jambes d'Almunia (2-1, 81e). Auteur d'un bon tiers de ses buts en Ligue des Champions lors du dernier quart d'heure, Barcelone passe devant au meilleur moment possible. Ereinté, Arsenal ne reviendra pas. Au plus grand plaisir de Barcelone, roi d'Europe pour la deuxième fois son histoire.
LA DECLA : Arsène Wenger (Manager d'Arsenal)
"C'est très dur à avaler mais ça fait partie du sport. On a eu le malheur de jouer à dix contre onze pendant très longtemps. Il y a eu deux tournants, le premier, on a eu deux occasions de but lorsqu'on menait, et puis je pensais que leur premier but était hors jeu, et s'il l'était, c'est dommage. On a joué la régularité, mais quand tu cours après le ballon pendant longtemps, à dix contre onze, tu sais que les vingt dernières minutes... On a fait une campagne extraordinaire. Malheureusement, il faut un vainqueur et un vaincu. Je suis depuis assez longtemps dans ce métier pour le savoir. Il faut vivre avec, avec des bons et des mauvais moments. Ce soir, c'est un très mauvais moment. Et c'est un très gros regret de ne pas avoir pu jouer à onze contre onze."
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