L'OM dans de beaux draps

ATLETICO MADRID - MARSEILLE : 2-1
Buts : Agüero (4e) et Raul Garcia (22e) pour l'Atletico - Niang (16e) pour Marseille

Loin de s'être arrangée, la mission sauvetage de l'OM s'est sérieusement compliquée à Madrid. Face à une équipe de l'Atletico très vite en jambes, les Marseillais se sont laissé surprendre d'entrée de match, avant de retrouver espoir puis de céder à nouveau, presque bêtement. Résultat, ils concèdent une deuxième défaite d'affilée dans ce groupe D et voient la qualification pour les huitièmes de finale s'éloigner. Car dans le même temps, Liverpool n'a pas manqué l'occasion d'enchaîner un deuxième succès consécutif, face au PSV Eindhioven (3-1). Alors rien n'est mathématiquement joué certes. Reste que l'écart de six points qui sépare les deux premiers de Marseille semble désormais bien difficile à combler.

Eric Gerets craignait la capacité des Madrilènes à créer du jeu en se propulsant vite vers l'avant. Il avait vu juste. Après cinq minutes de jeu à peine, son pronostic s'est d'ailleurs déjà vérifié, à son plus grand regret, suite à l'ouverture du score de Sergio Agüero, lumineuse dans sa conception (1-0, 4e). Ce qu'il n'avait en revanche pas forcément envisagé, c'est la capacité de réaction de ses hommes. Et il avait tort. Menés à la marque, les Phocéens n'ont pas paniqué. Mieux, ils ont su trouver les ressources pour revenir très vite dans la partie, grâce à Mamadou Niang (1-1, 16e), histoire de se remettre en selle. Histoire surtout de se dire que rien n'est impossible, pas même marquer un but à Leo Franco.

Mais après un, pourquoi pas deux en fin de compte ? Les Marseillais ont dû alors se le demander. Et la question était légitime. D'autant qu'à ce moment-là de la partie, Marseille faisait jeu égal avec son adversaire. Seulement voilà, un match de football tient parfois à si peu de choses. Comme à un tacle un peu trop appuyé. Celui de Taye Taiwo par exemple sur Agüero. Une intervention totalement inutile le long de la ligne de touche, qui a causé la perte des Olympiens (2-1, 22e). À partir de là, difficile de revenir une deuxième fois. Impossible même, pourtant ce n'est pas faute pas d'avoir essayé. "On a été largement à la hauteur, a d'ailleurs regretté Lorik Cana au micro de Canal + après la rencontre. On donne des buts à l'adversaire. Tant qu'on n'aura pas régler ces détails, on ne passera pas ce cap."

Difficile en effet de se remettre dans le bain après tant d'efforts fournis en début de match. Après avoir laissé passer l'orage, les hommes d'Eric Gerets ont quand même peu à peu repris leur marche en avant. Mais leur maladresse coupable dans le dernier geste les a beaucoup trop handicapés. Alors l'OM s'est inclinée. Comme il y a deux semaines. Non sans démériter mais ici le bonus défensif n'existe pas. Onze ans après leur dernière apparition en C1 à Vicente-Calderon, les Rojiblancos ont eux pu fêter comme il se doit cette victoire avec leurs supporters. Ils sont désormais en position idéale pour aller voir plus loin dans la compétition. Marseille au contraire peut avoir des regrets. Comme face à Liverpool il y a deux semaines, l'OM méritait mieux.

"C'est terriblement frustrant. Je suis fâché car il nous manque quand même des choses importantes de temps en temps, notamment un manque de maturité comme sur le deuxième but. Après deux matches convenables, nous avons zéro point. Nous sommes pratiquement éliminés. C'est triste. Tout n'est pas joué, mais je ne veux pas raconter de bêtises. Vu la qualité de Liverpool et Madrid, il faudra désormais presque un petit miracle. Ce qui est rageant, c'est que Madrid et Liverpool n'ont pas été plus forts que nous et que nous avons perdu par notre faute. Mais dans le football de haut niveau, ce sont les détails qui font la différence."