Arsenal braque le Barça

On en attendait monts et merveilles. Et peut-être même un peu plus. On n'a pas été déçu. Mercredi, Arsenal et Barcelone ont offert un spectacle de haut standing au public de l'Emirates Stadium, en 8e de finale aller de la Ligue des Champions. Comme l'an passé. A ceci près que, cette fois, Arsenal vire en tête à la fin de la première manche. Les Gunners se sont imposés 2-1 après avoir été menés 1-0 et longtemps largués par des Catalans qui leur étaient supérieurs mais qui ont eu un tort, celui de ne pas savoir tuer le match. L'an passé, Barcelone menait 2-0 et était reparti de l'Emirates avec un nul (2-2). Cette saison, c'est une défaite qui a sanctionné la prestation - longtemps remarquable - des champions d'Espagne.

Après un premier quart d'heure où les Gunners ont fait illusion et auraient pu trouver la faille grâce à Van Persie (6e), le collectif catalan a mis le pied sur le ballon et longtemps maitrisé les débats. Les champions d'Espagne ont confisqué le cuir durant l'essentiel du match (61% de possession). Et lorsqu'ils ont daigné le rendre à Arsenal, c'était pour le reprendre dans la foulée, grâce à une organisation bien rodée. Demandez donc à Samir Nasri ou ses partenaires du milieu, longtemps étouffés par la toile d'araignée catalane.

Cette toile d'araignée, orchestrée par la triplette Busquets-Iniesta-Xavi, a permis aux trois de devant de faire la pluie et le beau temps. Lionel Messi a lancé la première banderille mais l'Argentin a trop croisé un ballon piqué qui avait laissé Wojciech Szczesny sur son postérieur (15e). Le Polonais, auteur de quelques parades décisives devant Pedro (29e et 38e), n'a ensuite rien pu faire devant David Villa qui, bien lancé par Messi, s'en est allé le battre de près (0-1, 26e). Il aurait dû s'incliner une deuxième fois si Messi n'avait pas été injustement privé d'un second but pour un hors-jeu hautement discutable. Mais que le Barça n'a pas tellement discuté. Question de culture. Et de quiétude.

Il faut dire qu'à ce moment-là du match, Pep Guardiola et ses copains étaient à des années-lumière de s'imaginer quitter Londres avec une défaite dans leurs bagages. Et pourtant, sur une ouverture de Clichy (peu en vue), van Persie est allé percer la muraille catalane d'une frappe puissante du gauche qui est passée entre le premier poteau et un Valdes quelque peu coupable sur le coup (1-1, 78). Cinq minutes plus tard en revanche, le portier barcelonais n'a rien pu faire face à Arshavin. Du droit et bien servi par Nasri, le Russe a donné l'avantage aux siens (2-1, 83e) et fait chavirer de bonheur un Emirates Stadium qui se souviendra longtemps de ce braquage à domicile. Au moins jusqu'au 8 mars, date d'un match retour qui s'annonce tout aussi somptueux.