Inter-Bayern, 9 mois après

22 mai 2010, 23 février 2011. Mêmes équipes, mêmes compétitions. Même résultat ? Au printemps dernier, l'Inter soulevait la Ligue des Champions après avoir disposé du Bayern en toute logique (2-0). Neuf mois plus tard, le rapport de force entre les deux formations a quelque peu varié. Mourinho est parti, Ribéry sera de la partie. Et ça change beaucoup de choses.

Il s'agit sans aucun doute du plus grand changement dans les rangs de l'Inter. Ultra-défensive et homogène sous les ordres de Jose Mourinho, l'Inter s'est muée en redoutable équipe portée vers l'avant dont la défense constitue désormais le talon d'Achille. Depuis l'arrivée de Leonardo, les Lombards ont tout de même encaissé 17 buts en 13 matches. "La Ligue des champions rassemble tant de grands joueurs et de grandes équipes, qu'elle engage à jouer plutôt que gérer. Les matches sont plus ouverts. Et cette mentalité plus offensive en Ligue des champions me plaît", témoigne ainsi le Brésilien, à des années lumières de Mourinho. Le Bayern du toujours aussi offensif van Gaal aura sans aucun doute beaucoup plus d'opportunités qu'en mai dernier. Le duo Ribéry-Robben n'en sera que plus précieux.

Gros point noir du côté de l'Inter, son secteur offensif. Le héros de la finale, le double buteur, Diego Milito, est sur le flanc. Victime d'un claquage à une cuisse début février, Il Principe n’est que l’ombre du serial buteur de la saison passée (5 buts en 16 matches en 2010-11). L'homme en forme côté lombard se nomme Giampaolo Pazzini, auteur de 4 buts lors des 6 derniers matches. Mais l'ancien de la Samp’ ne peut être aligné en C1 pour avoir disputé les barrages avec Gênes. L'Inter compte donc sur son arme fatale, Samuel Eto'o, 30 buts toutes compétitions et tuniques confondues (4 avec le Cameroun) cette saison, même s'il est muet depuis trois matches, ce qui ne lui était pas encore arrivé cette saison. Dans l'animation, les nouvelles sont à peine meilleures. Pandev devrait débuter mais n'a toujours pas retrouvé son niveau de la saison dernière. Quant au cerveau du onze, Wesley Sneijder, qui revient de blessure, il est loin d’être au top de sa forme.

Voilà deux énormes points d'interrogation pour ce qui constitue les secteurs faibles de chaque équipe. Des quatre défenseurs centraux présents à Madrid, seul Lucio devrait jouer ce mercredi. A Munich, la paire Demichelis-van Buyten, si lourde en finale, a cédé sa place. L'Argentin est parti à Malaga, van Buyten a lui simplement perdu sa place dans le onze. Van Gaal a imposé un choix osé : faire reculer d'un cran Anatoli Timochtchouk, et l'associer au jeune Holger Badstuber. Une option par défaut tant le Bayern manque cruellement de spécialiste du poste. Côté Inter, ce sont les blessures qui ont décimé ce secteur clé. Si la défense bat de l'aile, elle pourrait retrouver son pilier Lucio, absent depuis un mois et demi, au côté du prometteur mais inexpérimenté Andrea Ranocchia (23 ans), arrivé cet hiver. Il remplace Walter Samuel, touché au genou et absent depuis le mois de novembre.

Le principal atout du Bayern : son duo Ribéry-Robben, de retour en très grande forme. Depuis qu'il peut enfin aligner ses deux hommes, le Bayern a changé de dimension. En témoignent les deux dernières sorties de l'ogre bavarois en championnat (victoire 4-0 face à Hoffenheim et 1-3 sur la pelouse de Mayence). Ribéry, alors suspendu, n'avait pas joué la finale l'an dernier, il pourrait tout changer. "Messi et Cristiano Ronaldo savent aussi faire la différence, Ribéry et Robben sont dans cette même catégorie. Ils transforment une bonne équipe en une excellente équipe, ce sont des joueurs de classe mondiale qui n'ont rien à envier aux meilleurs", s'enthousiasme ainsi Karl-Heinz Rummenigge. Plus que son duo, le Bayern mise lui sur ses Quatre Fantastiques en y ajoutant Thomas Müller et Mario Gomez. Quatre hommes enfin en forme ensemble après moultes blessures. Pas franchement une bonne nouvelle pour l'Inter.