Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Mourinho, OPA sur le Real

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 16/03/2011 à 01:13 GMT+1

Le recrutement d'Adebayor a considérablement accru le pouvoir de José Mourinho en interne, dans la complexe institution du Real Madrid. Dans la vision de l'entraîneur madrilène, il décide de tout et n'a de comptes à rendre qu'au président. Cela tiendra si le Real élimine Lyon. Sinon...

Eurosport

Crédit: Eurosport

Lors du dernier marché d'hiver, le Real Madrid a recruté deux éléments. Un avant-centre, Emmanuel Adebayor. Et un manager général aux compétences élargies, Mourinho José. Il suffit de se souvenir de la teneur de l'ambiance au Real Madrid au début du mois de janvier pour mesurer à quel point les lignes de force de l'organigramme madrilène ont bougé. Avec Mourinho sur le banc, il n'y aura pas de retour en arrière possible. A l'époque, quand il manifestait son envie d'un attaquant supplémentaire et que Florentino Perez le lui refusait, l'humeur générale était que José Mourinho, "simple" entraîneur, était en train de faire connaissance avec la toute-puissance de l'institution madrilène. Mais Florentino Perez a fini par desserrer légèrement les cordons de la bourse. Autant dire qu'il a piétiné entièrement toute l'autorité de Jorge Valdano. Entre Mourinho et Perez, il n'y a désormais plus personne dans la Maison blanche. Aucun entraîneur, à part peut-être Miguel Munoz, à une lointaine époque, n'a eu autant d'influence que lui désormais. Même Fabio Capello s'était fondu dans le moule. Mourinho a mis huit mois pour le distendre. C'était au club de s'adapter à lui et non l'inverse, défend-il ouvertement.
"Le président veut s'adapter à ma façon de travailler"
"A Chelsea, avec Roman Abramovitch et Peter Kenyon, on pouvait tout se dire. A l'Inter, c'était exactement pareil. Au Real, c'est très différent, a-t-il expliqué il y a quelques jours. La structure du club est à mes yeux trop grande pour la vision que j'ai de mon travail. Ainsi, nous en venons à changer quelques petits détails. J'ai de très bonnes relations avec le président, il veut s'adapter à ma manière de travailler, celle d'un entraîneur des temps modernes, et ça se passe très bien." Mourinho expliquait aussi : "J'ai l'habitude de dire que si les clubs me payent très cher, c'est pour que le président n'ait pas à beaucoup parler. Je souhaite préserver leur vie privée et leur épargner les soucis de la gestion quotidienne du club. Ils doivent être impliqués dans les grandes décisions, bien sûr : quand on achète (des joueurs), quand on vend. Mais le quotidien doit appartenir à l'entraîneur et à son staff."
"C'est moi qui suis responsable au final"
De fait, les sorts de Florentino Perez et de José Mourinho sont aujourd'hui liés. Réélu en 2009 sur la base d'une politique d'achat de stars et sur le mythe de la conquête de "la decima" ("la dixième" Ligue des champions du club), Perez jouera une bonne partie de son crédit auprès des socios, ce soir contre Lyon. Le recrutement de Mourinho n'allait pas de soi. Il était cher (deux fois 8 millions d'euros). Son style de jeu n'était pas jugé Galactico-compatible (notamment dans Marca par un chroniqueur nommé... Jorge Valdano). Mais il était "Monsieur Ligue des champions". Une septième élimination consécutive en huitième de finale donnerait au club et ses suiveurs une insupportable impression de surplace. Or, Mourinho n'est prêt à assumer que s'il conserve les pleins pouvoirs. "Ce n'est pas facile d'avancer avec ses convictions, dit-il. J'ai lu il y a quelques mois une interview d'un ancien entraîneur du Real Madrid. Il disait : 'Je ne pouvais rien décider'. En lisant ça, je me suis dit : 'Mais pourquoi dire ça maintenant ?' C'est quand il était là qu'il fallait le faire'. Moi je ne pourrais me retrouver dans cette position. Il me faut le pouvoir de décision. D'ailleurs, c'est moi qui suis responsable au final. Si tout s'enchaîne mal, c'est un problème qui retombera sur moi. Il y a un vrai souci quand tu ne peux pas aller au bout de ce que tu peux faire."
Restera-t-il quatre ans ? "Je ne sais pas..."
La presse madrilène assure que vendredi dernier, Perez et Mourinho se seraient mis d'accord sur le fait que le manager allait rester au moins une saison de plus même s'il ne gagne aucun trophée cette saison. Rien n'est moins sûr : la pression des socios sur le président élu pourrait en décider autrement. Pour Mourinho, les résultats compteront moins que sa liberté. Quand le journal AS lui a demandé, en février, s'il se voyait rester quatre ans, il n'a rien promis. "Je ne sais pas. A Chelsea, j'étais le plus heureux des hommes, et finalement est arrivée une personne qui n'aurait jamais dû arriver. Je pouvais envisager d'y passer ma vie et quelques mois plus tard, j'étais dehors. On ne sait jamais. A l'Inter j'ai rencontré un président incroyable, des joueurs incroyables. Mais au bout de deux ans, et alors que j'avais encore deux ans derrière, j'ai senti qu'il me fallait quelque chose de neuf. Quand je signe un contrat, c'est avec l'intention de le respecter et d'être heureux pendant toute sa durée. Si tout continue à aller dans la direction correcte, oui, je resterai." La direction correcte, c'est celle où Mourinho gagne tous ses bras de fer en interne, même contre son président.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité