Après Bayern Munich - Arsenal (0-2) : Arsenal bat le Bayern et passe tout près de l'exploit

Indigent et hors du coup lors du match aller, Arsenal a réussi - peut-on dire - sa sortie de cette édition 2013 de la Ligue des champions. Une sortie honorable donc mais terriblement frustrante pour une formation londonienne qui a créé le petit exploit de mettre à terre un Bayern Munich (0-2, 3-3 sur l'ensemble des rencontres, trop imprécis dans la zone de vérité (21 tirs dont 8 cadrés) et surtout trop porté dans la gestion du score en fin de rencontre. Il a donc manqué un seul but aux Gunners pour tuer la statistique qui leur était collée dans le dos (2% de chances de qualification au coup d'envoi). Bons princes, les Canonniers ont quand même rendu hommage à leur adversaire, supérieur. "On fait jeu égal avec cette équipe du Bayern qui dispose d'une belle armada offensive. On a su rivaliser avec eux mais nous n'avons pas su être précis dans la surface de réparation. Le troisième but du match aller nous fait très mal (...) C'est un peu dur" a précisé à chaud Olivier Giroud à BeIN Sport. L'international français a par ailleurs mis fin à 497 minutes de disette face au but en ouvrant le score (3e).

Face au club allemand, Arsenal n'a pas été assez incisif offensivement malgré cette ouverture du score précoce. Il y avait pourtant la place de faire plus mal que ça à un Bayern fortement prenable en phase de contres. Là a été la faute des Gunners qui n'ont pas assez profité des espaces laissés par Lahm et Alaba, très offensifs, dans les couloirs. Le trio de créateur - Walcott - Rosicky - Cazorla, n'a pas assez existé, que ce soit dans le pressing et la récupération de balle. Le secteur offensif des Gunners a finalement trop peu pesé lors de ce huitième de finale retour mais il a ouvert la voie à un improbable coup de Trafalgar après une entame de partie réussie.

Statistiquement, le score peut paraître lourd pour le Bayern car Arsenal n'a cadré que trois de ses cinq tentatives (Arsenal est l'équipe qui détient le moins de tirs au but du plateau de C1 avec 19 tentatives seulement). "On voulait mettre un pressing assez haut après le premier but. Nous étions dans de bonnes dispositions. On a essayé de produire notre jeu mais le Bayern est une équipe très forte", a analysé Laurent Koscielny, le second buteur de la soirée (86e), au micro de BeIN Sport. Pour Olivier Giroud, le problème des Gunners était physique. "Nous avons manqué de jus après ce premier but (sic)". Plus confiant, Mikel Arteta y a cru jusqu'au bout. "Si on avait eu dix minutes de plus, qui sait ?", s'est interrogé le capitaine d'Arsenal sur le site de l'UEFA.

Que retenir de cette soirée presque réussie pour le club d'Arsène Wenger ? En premier lieu cette capacité de réaction qui est propre aux Londoniens. "Ce match ressemble à la confrontation de la saison passée face à l'AC Milan (4-0, 0-3 pour le club italien). La qualification se fait au bout de 180 minutes et nous avons encore manqué la première manche", a concédé à BeIN Sport le technicien français. A coup sûr, le club anglais peut se targuer de ne pas rendre les armes aussi facilement que ça. Mais son niveau inégal le condamne pour le moment à rester dans le Top 16 européen. C'est la troisième saison consécutive qu'Arsenal termine son parcours de C1 dans l'antichambre des quarts de finale. Une série stagnante et contraignante pour une équipe qui restait sur deux quarts de finale (en 2008 et 2010) et une demi-finale (en 2009). Pour le moment, il n'y pas de conséquences directes au niveau du coefficient UEFA. Et pour cause, les équipes qui suivent - Porto, Inter, Valence et l'Atletico Madrid - n'ont pas fait mieux qu'Arsenal cette saison sur la scène européenne.

L'élimination d'Arsenal à ce stade de la compétition signifie surtout qu'il ne reste plus de clubs anglais au stade des quarts de finale de la C1. C'est une première depuis la saison 1995/1996 et l'élimination de Blackburn Rovers en phase de poules de la compétition (à l'époque seuls les champions nationaux participaient). Certains y verront un signe d'affaiblissement, d'autres un simple accident lié au hasard du tirage où du destin. Malgré son élimination Arsenal a réalisé un petit exploit mercredi soir : la formation londonienne est la deuxième équipe anglaise à s'imposer à Munich hors séance de tirs aux buts (après Norwich en 1993). Elle est surtout la première à le faire à l'Allianz Arena.

Interrogé par Be IN Sport sur son avenir prochain, Arsène Wenger, sans titre depuis 2005, a semble-t-il donné une indication non négligeable sur son futur. "Il faut tout faire pour revenir en huitièmes de finale la saison prochaine. Nous comptons trois PSG dans notre championnat ce ne sera pas facile d'y arriver. Mais l'envie est toujours là. Je suis sous contrat jusqu'en 2014 et j'ai toujours respecté mon contrat". Entre les on-dit, une seule chose demeure, du côté de Londres, après cette soirée au goût d'inachevé : la culture européenne d'Arsenal n'a pas totalement disparu.