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Après Real Madrid - Galatasaray (4-1) : Arbeloa sort un match référence et mène le Real au succès

Alexandre Coiquil

Mis à jour 28/11/2013 à 17:07 GMT+1

Très souvent critiqué, sifflé et pointé du doigt par les supporters du Real Madrid ces derniers temps, Alvaro Arbeloa, buteur et passeur, a sorti une rencontre référence face à Galatasaray (4-1). Le cas du latéral droit continue de diviser à Santiago Bernabeu dont une partie des supporters ne lui a pas pardonné son parti pris envers José Mourinho.

FOOTBALL 2013 Real Madrid - Galatasaray (Arbeloa)

Crédit: AFP

Au Real Madrid, voilà une décennie, il était question de "Zidanes y pavones". Soit les "Zidanes" pour faire référence aux stars dont le Français était un des fers de lance et les "Pavones", en référence à Francisco Pavon, l'ancien défenseur formé à la Maison Blanche et hissé en équipe première au milieu des Figo, Raul et autres Roberto Carlos. Le projet de Florentino Pérez, tué par l'élimination face à Monaco en quart de la C1 en avril 2004, n'avait pas marché à l'époque. En l'espace d'une rencontre, la prestation d'Alvaro Arbeloa face à Galatasaray a fait repenser à cette déclaration mythique du président Pérez. Face à un champion de Turquie sans idées, c'est le polyvalent défenseur, qui avait rejoint les catégories de jeune du Real en 2001/2002, qui a impulsé la succès de la "Casa Blanca." La petite revanche des "Pavones" a donc eu lieu ce mercredi 27 novembre. Arbeloa a été le parfait représentant de ces joueurs du cru jamais mis en lumière mais si précieux.

Face au Galatasaray de Roberto Mancini, le Real Madrid, encore fébrile défensivement pendant tout la première période, n'a pas réussi à rester maître des évènements. L'expulsion directe de Sergio Ramos (26e) n'a pas arrangé la tâche à une arrière-garde madrilène qui continue de faire débat. C'est donc au beau milieu d'une situation d'apparence compliquée que le défenseur s'est mué en leader. C'est par un but plein d'adresse (51e) qu'il a lancé le Real sur le chemin du succès avant de devenir passeur décisif sur le but de Di Maria (63e), et d'être à l'origine de l'action, sur le dernier but d'Isco (80e). Un léger manque d'adresse l'a même privé d'un deuxième but à l'heure de jeu. Bernabeu, si exigeant, mais connaisseur, n'a pas manqué de lui rendre hommage après le troisième but des Merengue (Di Maria, 63e) en chantant à sa gloire : "Arbeloa, Arbeloa." Un fait si rare.

Régulièrement sifflé par Bernabeu, ouvertement pro-Mourinho

Voir marquer Arbeloa est assez rare. Le champion d'Europe totalise seulement quatre buts avec le Real Madrid (dont deux en C1), et deux lors de son passage à Liverpool (2007-2009). Le défenseur espagnol ne s'est pas contenté de marquer, il a surtout sorti une de ses prestations références avec le Real Madrid et fait jouer sa polyvalence après la sortie de Marcelo qu'il a remplacé dans le couloir gauche (74e). C'est d'ailleurs son profil tous-postes qui lui a permis d'avoir une carrière à la trajectoire linaire, notamment à Liverpool où Rafael Benitez le faisait jouer dans les deux couloirs. Idem pour Manuel Pellegrini, éphémère entraîneur du Real en 2009/2010, qui l'avait envoyé en mission spéciale pour contre-carrer Lionel Messi en le plaçant à gauche et en marquage individuel (sur une idée réussie de Benitez qui datait de 2007 et la double confrontation entre Liverpool et le FC Barcelone en 8e de C1). Face au champion de Turquie, c'est le Arbeloa d'il y a six ans que l'on a revu. Entretemps et malgré un statut de titulaire à Madrid et en sélection lors de l'Euro 2012 (suite au forfait de Puyol), le défenseur n'a pu se défaire de l'étiquette de joueur honnête qui lui colle au dos.

Voir le tweet d'Opta

"La seconde période a été très bonne. Le Mister a bien fait avec son choix tactique (sortie de Jesé au profit de Nacho pour épauler Pepe, passage de Bale en attaque). Nous étions vraiment bien après le retour des vestiaires(...) J'ai dit au président que lorsque Cristiano n'est pas là, je mets les buts moi-même. On ne me paye pas pour ça, mais je suis content", a réagi l'intéressé au journal AS. Une réaction d'après-match plutôt amusante. Avant d'enchaîner sur la question de l'équilibre défensif du Real, le chantier d'Ancelotti depuis son arrivée, et le rôle déterminant que tient son ami de longue date et coéquipier Xabi Alonso, dont l'entrée en jeu a permis au Real de retrouver de l'équilibre au niveau défensif. "J'ai vu comment il a célébré mon but (...) Il n'y a pas d'autre joueur comme lui. Tout le monde dit que nous dépendons de Xabi. Ce n'est pas de notre faute, mais de la sienne. Il n'y a pas d'autres joueurs comme lui dans son style. Il est fondamental car il n'y a personne d'autre qui contrôle le rythme en attaque et en défense comme lui."

Très proche du Basque avec qui il avait évolué à Liverpool, Arbeloa est du genre affectif. Son cas reste un véritable serpent de mer à Madrid. Sportivement, sa place de titulaire sur le côté droit avait été remise en question en début de saison par le retour de Daniel Carvajal, un autre produit maison. En sélection c'est la montée en puissance de Juanfran Torres, le latéral de l'Atletico, qui lui pose des soucis en vue du Mondial. Une Roja où il continue d'entretenir des rapports tendus avec les joueurs barcelonais et particulièrement avec Gérard Piqué avec qui le courant ne passe pas. L'antagonisme s'est même exacerbé fin septembre lors d'un échange indirect sur le réseau social Twitter avec le défenseur catalan. Puis lors d'un entraînement assez tendu avec la Roja, en octobre, où le Catalan, qui a publiquement reconnu ne pas l'apprécier, l'avait chambré. Plus récemment, il avait fait partie des cibles directes du public madrilène. Régulièrement sifflé depuis quelques mois pour ses prestations très inégales, particulièrement après la défaite face à l'Atletico Madrid (0-1) dans le Derby madrilène et face à Séville (7-3), fin octobre, le latéral droit a vécu un début de saison contrasté sur tous les plans.

Voir le tweet de Curro_Curro

"Contre Séville le public m'avait sifflé et j'avais adressé des remerciements à ceux qui m'avaient soutenu tout comme à ceux qui croyaient que je jouais mal. Ce public en sait beaucoup. Mais quand on fait les choses bien on est toujours récompensé", a-t-il précisé sur le sujet, sans trop vouloir en rajouter, ni d'alimenter la polémique. Pour une fois à Madrid. Ce n'était la soirée de Cristiano Ronaldo, absent mais appuyé comme jamais par le public madrilène dans la course au Ballon d'Or, c'était la soirée d'Arbeloa, le joueur, au niveau inégal, le bouche-trou par excellence, mais à l'état d'esprit irréprochable.Il reste l'un des rares Madrilènes à avoir publiquement affiché son soutient à José Mourinho, en fin de saison dernière. Une prise de position pas facile à assumer tant le climat autour du sujet Mourinho a été malsain. Avec un tel profil, Arbeloa est un homme qui divise forcément à Santiago Bernabeu. Un endroit où la vérité du jour n'est pas celle du lendemain.
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