José Mourinho (Real Madrid) ne tend pas l’autre joue

Après avoir quitté Barcelone, José Mourinho a connu une première expérience d'entraîneur à Benfica. Il a pris la succession de Jupp Heynckes au soir de la 4e journée et débuté par une défaite chez le futur champion, Boavista, lors de la 5e journée (1-0). Début novembre, sa formation a été humiliée 3-0 à Funchal, ce qui reste à ce jour la plus large victoire enregistrée par Maritimo face à Benfica. L'attaquant argentin Carlos Lagorio avait crevé l'écran ce soir-là avec un triplé.

La suite : Mourinho a enchaîné avec une série de trois victoires consécutives après cet échec, dont un brillant succès face au Sporting (3-0) le 3 décembre 2000, avant d'être  remercié deux jours plus tard, le 5 décembre, en raison de la volonté du nouveau président, Manuel Vilarinho, de travailler avec un autre entraîneur, Toni. L'entraîneur portugais n'a repris du service que la saison suivante sur le banc de l'Uniao Leiria.

Leader du championnat portugais et qualifié pour les demi-finales de la Coupe du Portugal, le FC Porto vise un triplé qui prend du plomb dans l'aile en quart de finale de la Coupe de l’UEFA 2002-2003. Les Dragons ont été surpris à domicile par le Panathinaïkos (0-1) sur un but d'Emmanuel Olisadebe (73e) synonyme de première défaite de la saison pour le FCP devant son public, toutes compétitions confondues. Et d'élimination quasi-certaine en C3. "C'est le genre de match où l'on peut jouer quatre ou cinq heures sans marquer. Heureusement, il y a encore un match à jouer", disait cependant un Mourinho plutôt confiant après la rencontre, malgré le résultat.

La suite : Après avoir battu son ancienne équipe, l'Uniao Leiria, quatre jours plus tard en championnat (2-0), Mourinho a guidé Porto vers une qualification pour les demi-finales de la Coupe de l'UEFA avec une victoire en prolongation à Athènes (0-2) grâce à un doublé de Derlei (16e, 103e). Quelques semaines plus tard, le FCP a signé le triplé en remportant le championnat, le Coupe du Portugal, et la C3 avec une victoire face au Celtic (3-2 a.p.) à la clé.

L'un des résultats les plus improbables de la carrière de José Mourinho. Avec Chelsea, le technicien portugais restait sur une série de 19 matches sans défaite, n'avait plus perdu depuis cinq mois et connu un seul revers lors de ses 54 dernières sorties au moment de se déplacer au Riverside Stadium pour y affronter la modeste équipe de Middlesbrough. Mourinho allait y subir sa plus large défaite avec les Blues, battus 3-0 sur des buts de Fabio Rochemback (2e), Stewart Downing (45e) et Yakubu Ayegbeni (68e). Il fallait remonter au 24 avril 2002 pour retrouver la trace d'une aussi large défaite de Chelsea (3-0 contre Manchester United à Stamfrod Bridge).

La suite : Chelsea a enchaîné avec une victoire contre Colchester en Cup (3-1) avant de subir une nouvelle défaite, à domicile, en 8e de finale aller de la Ligue des champions face au futur vainqueur, le FC Barcelone (1-2). Malgré un nul au Camp Nou deux semaines plus tard (1-1), les Blues seraient éliminés. En championnat, Chelsea a aligné trois victoires consécutives après sa défaite face à Middlesbrough et avait été sacré champion d'Angleterre quelques semaines plus tard, pour la deuxième année consécutive.

Chelsea a connu un début de saison poussif en 2007/2008, avant de subir sa première défaite depuis 19 matches de Premier League à Villa Park (2-0). Profitant d'une certaine maladresse dans le dernier geste de Blues dominateurs, Aston Villa s'est imposé grâce à des réalisations de Zat Knight (47e) et Gabriel Agbonlahor (88e). Ce revers a signifié le point de non-retour entre Roman Abramovich, le propriétaire de Chelsea et Mourinho, dont les relations s'étaient détériorées depuis l'hiver précédant, quand le Portugais s'était plaint du manque de recrues lors du mercato.

La suite : Lors du match suivant, après deux semaines de trêve internationale, Chelsea a concédé un nul décevant face à Blackburn (0-0) à Stamford-Bridge, puis un autre, trois jours plus tard, face à Rosenborg (1-1) toujours à Londres, pour l'entrée en lice des Blues en phase de poules de la Ligue des champions. Le lendemain, José Mourinho a quitté son poste de manager de Chelsea, officiellement à l'amiable.

"Bye bye Mourinho, tu n'es plus spécial désormais". Ce sont les chants d'Old Trafford qui ont accompagné l'élimination de l'Inter en 8e de finale de la Ligue des champions face à Manchester United. Après le nul à San Siro trois semaines auparavant (0-0), les Red Devils ont fait la différence à chaque début de période avec des buts de Nemanja Vidic (4e) et Cristiano Ronaldo (49e) pour éteindre les espoirs de sacre européen de Mourinho, arrivé l'été précédent pour redorer le blason nerazzurro en Ligue des champions. "Les journalistes italiens aiment chercher les mauvaises raisons derrière les échecs. Je préfère analyser les raisons pour lesquelles l'Inter dans les quatre ou cinq dernières années n'y arrive pas. Je ne sais pas. Et c'est mon travail de trouver la réponse", avait lancé Mourinho après le match.

La suite : L'Inter a renoué avec le succès dès le match suivant en s'imposant devant la Fiorentina (2-0). Malgré deux défaites subies à Naples (1-0) et à Cagliari (2-1) dans les six dernières journées, le club lombard a remporté son quatrième titre de champion d'Italie consécutif, le premier pour Mourinho. Le Portugais a manifestement trouvé cette réponse qu'il cherchait après l'échec face à Manchester United. La saison suivante, les Nerazzurri ont réalisé un fabuleux triplé Championnat-Coupe-Ligue des champions, avec un succès sur le Bayern à la clé (2-0).

Le premier rendez-vous de José Mourinho avec le FC Barcelone en tant qu'entraîneur du Real Madrid aura coïncidé avec la plus lourde défaite de la carrière du Special One jusqu'ici. Au Camp Nou, le club merengue avait subi l'humiliation extrême, une "manita" administrée par la formation de Josep Guardiola grâce à des buts de Xavi (10e), Pedro (18e), David Villa (55e, 57e) et Jeffren (90e+1). "C'est la pire défaite de ma carrière. Je n'avais jamais perdu 5-0", avait reconnu Mourinho. Mais c'est facile à digérer parce que nous n'avions aucune chance de gagner. On n'a que deux points de retard sur le leader, donc on doit continuer à travailler", avait-il ajouté.

La suite : Une semaine plus tard, le Real s'était ressaisi en s'imposant devant Valence (2-0) à Santiago-Bernabeu pour débuter une série de cinq victoires consécutives en championnat, dont il a finalement pris la deuxième place à quatre points du Barça au classement final. Mourinho a pris une petite revanche sur le club catalan en finale de la Coupe du Roi (1-0, a.p.), permettant ainsi au club mernegue de remporter son premier titre depuis 2008.

Onze jours après un match nul à Madrid (1-1) en Liga et une semaine après la victoire en Coupe du Roi (1-0 a.p.), le Real Madrid a retrouvé le Barça à Santiago-Bernabeu en demi-finale aller de la Ligue des champions. Le Barça s'est imposé (0-2) devant le public madrilène grâce à un doublé de Lionel Messi (76e, 87e) au terme d'un match très tendu, marqué par l'expulsion du défenseur merengue Pepe. Une décision accueillie ironiquement par José Mourinho, ce qui lui aussi valu une expulsion. En conférence de presse, l'entraîneur du Real en a rajouté une couche, estimant que le Barça était favorisé par l'arbitrage en Coupe d'Europe. Suspendu pour quatre rencontres de compétitions européennes, le Portugais ne s'est même pas déplacé au Camp Nou pour le match retour la semaine suivante, préférant assister à la rencontre devant sa télé, à l'hôtel.

La suite : Trois jours après cette défaite, le Real s'est incliné à domicile devant Saragosse (2-3), compromettant ainsi ses dernières chances de remporter le titre de champion, avant de ramener un nul insuffisant du Camp Nou (1-1) lors de la demi-finale retour de C1, synonyme d'élimination dans cette compétition. Derrière, le club merengue a bouclé sa saison par quatre victoires consécutives en championnat et un total de 19 buts inscrits sur cette série. Champion d'Espagne la saison suivante, avec une victoire au Camp Nou à la clé (1-2), Mourinho a même fini par trouver la clé pour contrer le Barça. Cette saison, en six confrontations, le Real s'est imposé trois fois contre Barcelone, pour deux nuls et seulement une défaite.