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Bayern-Manchester United (3-1), l'antisèche : Pour le Bayern, le doute est permis

Martin Mosnier

Mis à jour 10/04/2014 à 08:07 GMT+2

Bousculé par un Manchester sans génie à l’aller comme au retour, le Bayern a sérieusement égratigné son statut de grand favori de la C1. Notre antisèche.

Arjen Robben Bayern Munich 2014

Crédit: AFP

Le jeu : Le 2-5-3 stérile de Guardiola

Pep Guardiola a tenté un coup de poker. Après avoir inventé le système sans attaquant à Barcelone, il a imaginé un onze en 2-5-3 sans arrières latéraux ce mercredi. Très hauts sur le terrain, Alaba et Lahm ont squatté l'axe et sur chaque centre, six Bavarois se sont pressés dans la surface. Mais aligner les joueurs offensifs n'est pas forcément synonyme de danger constant. Durant une heure, le Bayern s'est heurté à son incapacité à trouver la faille. Il s'est caricaturé avec une possession de balle stérile.
Manchester l'a attendu très bas et lui a opposé un bloc très homogène et ultra discipliné. Avec un jeu très direct, les Red Devils ont profité de chacune de leurs rares incursions pour mettre en danger une défense bavaroise déplumée. Étonnamment,  le rapport de force a basculé quand Manchester a ouvert le score. Piqué au vif, le Bayern a enfin mis de la vitesse, ses offensives sont parties de plus loin. Il s'est montré plus fringuant quand Rafinha est entré en jeu au poste de… latéral droit. MU a alors affiché ses limites du moment.

Les joueurs : Robben dans tous les coups, Evra en clair-obscur, Ronney mal inspiré

Comme à l'aller, c'est Arjen Robben qui s'est montré le plus précieux au sein de l'armada offensive du Bayern. Le Néerlandais, auteur d'un but et d'une passe décisive, a débloqué la rencontre. Chacune de ses prises de balle fut un calvaire pour des Mancuniens qui n'ont pas su le couper dans son élan. Et quand Robben est lancé… Précieux, Mandzukic a démontré que le Bayern avait besoin d'un point de fixation pour se montrer plus efficace.
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Bayern Munich's Dutch midfielder Arjen Robben (L) scores Bayern’s third (AFP)

Crédit: AFP

Ribéry, passeur décisif sur le premier but, s'est démené. Disponible, il lui reste encore à se montrer plus juste dans ses choix. Götze et Kroos ont eu du mal à exister, tout comme Müller avant son but.  
A Manchester, la défense a longtemps tenu grâce à un Smalling coriace. Mais les duels perdus sur les trois buts mancuniens ont coûté cher. Deux d'entre eux sont imputables à Evra alors que Vidic s'est fait croquer par Müller sur la deuxième réalisation allemande. Evra peut s'en vouloir car avant de précipiter la chute de son équipe, il s'était non seulement montré intraitable dans les duels durant une heure mais il a surtout ouvert le score d'une demi-volée somptueuse. Evra n'est pas le seul coupable. Rooney a eu des occasions, il les a toutes gâchées. Très emprunté, il a livré un match médiocre. Or, sans un grand Rooney, MU ne pouvait pas espérer grand-chose.

La stat : 5/5

Certes José Mourinho n'a jamais perdu en quart de finale de la Ligue des champions. Mais Pep Guardiola, son meilleur ennemi, a, lui, chaque fois qualifié son équipe pour les demi-finales de la Ligue des champions. Cinq tentatives, cinq réussites. Vivement leurs retrouvailles. Dès les demies ?

Le tweet qui nous a fait sourire :

Pourtant, David Moyes y a cru. Pas longtemps...

 La décla : Arjen Robben (Bayern)

Les dix premières minutes après la reprise furent une catastrophe; c'était de la folie, on ne peut pas se permettre ça en Ligue des champions (site de la finale).
 La question : Le Bayern a-t-il perdu son avance sur la concurrence ?
Ce devait être une formalité : le Bayern allait concasser Manchester, l'éparpiller façon puzzle. Il aura fallu attendre les trente dernières minutes du match retour pour constater la supériorité bavaroise. Pourtant, Manchester n'a pas proposé grand-chose. Une défense homogène et regroupée dans ses seize mètres, certes. Et un jeu long et direct sans génie. Voilà qui a pourtant suffi à faire douter Munich, installé dans un ronron inoffensif 150 minutes durant. Avec une attaque un peu plus inspirée et efficace, MU aurait pu créer la sensation sans qu'il n'y ait rien à redire.
Depuis qu'il a remporté le titre en Bundesliga, le Bayern semble avoir relâché ses efforts. Face à Manchester, il a trop longtemps tourné autour du pot alors qu'il a construit sa supériorité domestique et européenne depuis plusieurs mois sur sa capacité à déchirer les rideaux défensifs adverses par la vivacité et l'intelligence tactique de ses attaquants.
Peut-être que MU a montré la voie à suivre pour inquiéter ceux que l'on pensait intouchables. Ce qui est certain, c'est que, désormais, le doute est permis. En avril 2010, le Barça de Guardiola marchait sur l'eau avant de se confronter au froid réalisme et à la défense de fer de l'Inter de Mourinho. Que le Bayern se méfie, Chelsea est toujours en course et rien ne ferait plus plaisir à son coach que de piéger une nouvelle fois Guardiola.
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Enges Duell: Bayern contra Manchester

Crédit: Eurosport

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