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Real Madrid - Juventus Turin (2-1), analyse tactique : Ancelotti a fait défendre Benzema

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 24/10/2013 à 14:57 GMT+2

L'analyse tactique de Real Madrid - Juventus (2-1) montre comment Carlo Ancelotti a su contenir Pirlo, grâce notamment à Benzema et Illarramendi.

FOOTBALL 2013 Real Madrid - Juventus (Benzema et Ronaldo)

Crédit: Eurosport

Ce choc au sommet dans le groupe B a répondu aux attentes pendant une cinquantaine de minutes, le temps de voir Carlo Ancelotti asphyxier son ancien protégé Andrea Pirlo et la Juve composer sans lui grâce aux mouvements de Carlos Tevez. Plutôt équilibrée, l’opposition de style a ensuite basculé sur deux fautes de Chiellini, le défenseur concédant d’abord un penalty avant de se faire expulser. Après ça, le match était plié… ou presque.
Au coup d’envoi, une surprise de taille était à signaler côté Juventus avec l’abandon du 3-5-2 pour un nouveau système. Avec Tevez, Llorente, Marchisio, Pogba et Vidal sur le terrain devant Pirlo, le 4-4-2 en losange apparaissait comme la solution la plus probable. Mais c’est pourtant organisés en 4-5-1 que les Turinois ont foulé la pelouse du Bernabeu. Dans le coeur du jeu, Pirlo était encadré par Vidal et Pogba, tandis que Tevez et Marchisio étaient sur les ailes (Buffon – Caceres, Barzagli, Chiellini, Ogbonna – Marchisio, Vidal, Pirlo, Pogba, Tevez – Llorente).
Côté madrilène, Carlo Ancelotti décidait lui de ressortir son 4-3-3 personnel avec un trio Modric-Illarramendi-Khedira dans l’entrejeu (Casillas – Arbeloa, Pepe, Ramos, Marcelo – Khedira, Illarramendi, Modric – Di Maria, Benzema, Ronaldo).
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Fernando Llorente en el partido Real Madrid-Juventus de Champios League

Crédit: EFE

Le Real Madrid prend le meilleur départ : 
Dès le début de la rencontre, la Juve a adopté une attitude très attentiste, allant de pair avec son système de jeu. Seul en pointe, Llorente se positionnait dans l’axe, entre Illarramendi et les défenseurs centraux adverses. Dans l’entrejeu, Pogba et Vidal s’opposaient naturellement aux prises de balle de Khedira et Modric tandis que, sur les côtés, Marchisio et Tevez se repliaient en fonction des montées de Marcelo et Arbeloa. Les Turinois se repliaient d’abord dans leurs 40 mètres, laissant dès lors le champ libre à Modric, Khedira ou aux latéraux adverses lorsqu’ils préparaient les actions au niveau du rond central.
Sur le papier, la Juve avait des solutions pour gêner la construction madrilène en bloquant ses relais principaux. Mais dans les faits, elle s’est heurtée à la mobilité des trois attaquants du Real. Capables de tout faire ou presque (redescendre à hauteur des milieux, demander le ballon dans les intervalles, prendre le dessus en un-contre-un), Ronaldo, Di Maria et Benzema ont fait exploser les marquages turinois en début de partie.
C’est cette domination qui a permis aux Madrilènes de faire très vite la différence. Sur un mouvement classique côté droit, lancé par Arbeloa, Di Maria se défait d’Ogbonna en décrochant pendant que Khedira attire Pogba sur l’aile en partant dans le dos du latéral gauche. L’Allemand retrouve ensuite dans l’axe l’Argentin à l’entrée de la surface madrilène, éliminant Ogbonna sur sa passe. Di Maria se charge ensuite d’effacer Pirlo pour servir Ronaldo dans le dos de la défense (Chiellini, déjà). A l’opposé de l’action, Caceres couvre le Portugais qui s’en va tromper Buffon tranquillement (4e).
Au-delà de ce circuit qui a amené au premier but, les Madrilènes se sont largement appuyés sur Modric pour orienter le jeu dans les 40 derniers mètres. La présence de Ramos et Pepe en couverture permettait au Croate de se défaire du pressing de Vidal, si pressing il y avait, afin de continuer à tenir le ballon. Le Croate redescendait ainsi régulièrement à hauteur d’Illarramendi. Soit le ballon filait vers Ronaldo côté gauche, soit il pouvait être envoyé côté opposé à destination de Di Maria.
Benzema-Illarramendi, la prise à deux sur Pirlo : 
En plus d’encaisser très rapidement l’ouverture du score, la Juve a subi le contrecoup de son choix d’attendre son adversaire : sa relance s’est retrouvée sous pression et, en premier lieu, Pirlo. Ancelotti avait annoncé avant la rencontre qu’il mettrait en place une prise à deux sur son ancien protégé et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Alors que Modric et Khedira contenaient les montées de Vidal et Pogba, Pirlo s’est retrouvé entre deux adversaires directs, Benzema et Illarramendi.
Le principe était simple : face à la relance turinoise, le Real opposait ses trois attaquants et Benzema coupait la relation entre les défenseurs et Pirlo. A ses côtés, Ronaldo et Di Maria se déplaçaient en fonction du ballon, entre Barzagli et Caceres d’un côté, Chiellini et Ogbonna de l’autre.
Lorsque la Juve parvenait à franchir ce premier rideau, et qu’elle tentait de revenir dans l’axe pour retrouver Pirlo, Illarramendi entrait en scène en quittant sa position axiale dans le milieu à trois pour mettre le capitaine de la Juve sous pression. Ce dernier se retrouvait alors pris entre le pressing d’Illarramendi et le repli de Benzema, forcé de lâcher rapidement le ballon sous peine de risquer une perte de balle dangereuse (Di Maria et Ronaldo étant capables de prendre rapidement la profondeur devant).
En bloquant ainsi Pirlo, le Real Madrid a forcé son adversaire à faire descendre un milieu supplémentaire à sa hauteur afin d’assurer la relance -Vidal ou Pogba n’étaient pas pressés lorsqu’ils revenaient dans leur camp-, entraînant une diminution des solutions à l’avant et un certain déséquilibre dans l’occupation du camp madrilène par les Turinois.
FOOTBALL 2013 Real Madrid - Juventus - Benzema (tactique
Tevez, l’homme-clé : 
Il a fallu un quart d’heure, et un but encaissé, pour voir enfin la Juve faire surface dans ce match. A ce niveau, le rôle de faux-ailier de Tevez a été déterminant pour "casser" la prise à deux sur Pirlo. Dominant Arbeloa, qui tentait pourtant de le suivre de près, l’Argentin repiquait dans l’axe afin de prendre l’espace dans le dos d’Illarramendi. Plus vif que son vis-à-vis, il bénéficiait ensuite des solutions offertes par Llorente devant (relais dos au but) ou Pogba à sa gauche, qui prenait de vitesse Khedira pour s’engouffrer sur l’aile (dans l’espace abandonné par Arbeloa). Proche d’égaliser suite à un superbe mouvement entre ce trio, la Juve a lancé un premier avertissement.
Le Real a alors reculé afin de pouvoir gérer les déplacements de Tevez dans l’axe avec ses milieux de terrain. Illarramendi sortait moins sur Pirlo, ce dernier trouvant ainsi ses premiers espaces dans le camp madrilène pour orienter le jeu. Il insistait côté droit, où les montées de Caceres, pour soutenir Marchisio et Vidal face à Marcelo et Modric, n’étaient pas compensées par le repli de Ronaldo. En l’espace de quelques minutes, l’Uruguayen a envoyé plusieurs centres dans la surface de Casillas, jusqu’à ce que Pogba en reprenne un… A la réception de sa remise, Llorente remettait les deux équipes à égalité (22e).
Chiellini tue la rencontre : 
Cette égalisation a eu le don de réveiller les attaquants madrilènes. A partir de là, Benzema et Ronaldo ont beaucoup plus participé à l’effort défensif : le premier revenait dans sa moitié de terrain pour harceler Pirlo, qu’il suivait aussi dans ses déplacements sur la largeur. Ronaldo lui redescendait dans le couloir gauche afin de compenser les montées de Caceres. Le Portugais est même allé jusqu’à récupérer un ballon à hauteur de sa surface de réparation.
Cette aide bienvenue des attaquants a permis au Real de maîtriser à nouveau la construction adverse, les milieux se chargeant de limiter les solutions dans l’axe (Tevez désormais mieux contenu, Marchisio invisible). Offensivement en revanche, les Madrilènes peinaient à retrouver le rythme du début de partie, alors que les Turinois semblaient enfin en place. Il a suffi d’un coup-franc a priori anodin, obtenu par Ronaldo après un nouveau duel gagné à 40 mètres des buts de Buffon, pour faire basculer la rencontre : à la retombée, Chiellini accroche Ramos. Penalty et le Real reprend l’avantage. Toujours Ronaldo (29e).
Côté Juventus, le dernier quart d’heure de la première mi-temps a confirmé que la prise à deux sur Pirlo n’était qu’un mauvais souvenir. En revanche, les Bianconeri ne parvenaient pas à trouver à nouveau du rythme en attaque, la faute à la disposition madrilène et à leur 4-5-1 qui ne pouvaient pas aller disputer le ballon aux Madrilènes dans l’entrejeu. Au retour des vestiaires, l’expulsion de Chiellini a quasiment mis fin à leurs espoirs de résultats (49e).
Baroud d’honneur de la Juve (et enseignements pour la suite ?) : 
Son équipe réduite à 10 et orpheline d’un défenseur central, Antonio Conte devait réagir et faire un changement : étonnamment, il a fait le choix de se séparer de Llorente, afin de faire rentrer Bonucci. Ce dernier a complété la défense aux côtés de Barzagli, complétant un 4-4-1 avec Pirlo et Vidal encadré par Pogba et Marchisio au milieu de terrain. Sans véritable "énergie" dans l’axe pour aller gêner la distribution adverse (Vidal averti, Pirlo n’est pas fait pour ça), les Bianconeri ne pouvaient que faire le dos rond en attendant un nouveau changement.
Celui-ci est intervenu huit minutes plus tard avec la sortie de Pirlo pour l’entrée d’Asamoah (59e). Pogba a alors glissé dans l’axe aux côtés de Vidal et la Juve a immédiatement affiché un meilleur visage. Beaucoup plus actifs face à Modric, Khedira ou Illarramendi, les Turinois ont gagné en agressivité grâce aux sorties de Pogba, Vidal mais aussi Asamoah au pressing, le Ghanéen ayant la fraîcheur nécessaire pour aller ensuite fermer le couloir aux côtés d’Ogbonna (face à Di Maria et Khedira). Résistant aux assauts madrilènes venant de ce côté du terrain, les Turinois ont enfin pu sortir de leur camp pour approcher les buts de Casillas.
Laissant Pogba et Vidal gérer la circulation de balle dans l’entrejeu, Marchisio et Asamoah se déplaçaient librement entre les lignes adverses en tournant autour de Tevez. Ce trio était complété par les montées des latéraux, Caceres à droite et Ogbonna à gauche jusqu’à ce que ce dernier soit remplacé par Giovinco (69e). La Juve a alors pris sa dernière forme de la soirée, Asamoah redevenant latéral pour laisser son poste offensif au dernier entrant. Très percutant, Giovinco s’est créé quelques situations intéressantes, bien accompagné par Pogba qui se livrait désormais en attaque en laissant le seul Vidal en couverture.
L’entrée en jeu d’Isco à la place d’Illarramendi (72e) a tout de même permis aux Madrilènes de négocier plus sereinement la fin de partie, le jeune Espagnol apportant une touche technique et une solution offensive supplémentaire capable de passer dans le dos de Pogba et Vidal pour faire le lien avec ses attaquants. Finalement peu inquiété derrière malgré quelques ballons dangereux "gâchés"  par les Turinois (Giovinco dans la profondeur, Marchisio sur l’aile droite), le Real a pu savourer son troisième succès de la compétition et se tourner vers le choc à venir face à Barcelone.
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