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Un mois après son arrivée, Seedorf fait gagner Milan mais tâtonne sérieusement

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 19/02/2014 à 21:28 GMT+1

D'un point de vue comptable, Clarence Seedorf a réussi des débuts plus qu'honorables à l'AC Milan. Mais sur la forme, ça reste encore très flou.

Clarence Seedorf AC Milan 2014

Crédit: Panoramic

Voilà un mois que Clarence Seedorf a pris place sur le banc du Milan AC. C'est la fin de sa période d'essai avant son premier vrai test : le huitième de finale de Ligue des champions face à l'Atlético Madrid. Que retenir de son début de carrière sur le banc des Rossoneri ? Ce sont d'abord des chiffres. En mettant de côté l'élimination en quarts de Coupe d'Italie, contre l'Udinese, cela donne trois victoires (Hellas, Cagliari, Bologne), un nul (Torino) et une défaite (Napoli), soit 10 points engrangés et une moyenne de 2 points par match contre 1,16 pour son prédécesseur Massimiliano Allegri. Sur cette période, seule la Juventus Turin a fait mieux.
Aujourd'hui 9e de Serie A, le Milan n'a pas beaucoup avancé, mais l'écart sur les qualifiés virtuels en Ligue Europa (ndlr : sachant que la 6e sera qualificative à 95 %) a été réduit de dix à quatre unités. D'un point de vue comptable, le Néerlandais a rempli sa mission car, même s'il est arrivé pour un projet à long terme, les résultats devaient suivre un minimum dans un premier temps, le calendrier le permettant également. Néanmoins, ces dix points sont plus le fruit d'exploits individuels que d'une vraie avancée collective. La victoire contre le Hellas a été glanée grâce à un penalty, celle contre Cagliari sur deux coups de pied arrêtés et la dernière grâce à un but sorti de nulle part signé Balotelli, auteur d'ailleurs de trois des cinq réalisations de "l'ère Seedorf" en championnat. Et le tout à chaque fois au-delà de la 82e minute de jeu.

4-2-3-1 et rien d'autre


D'un point de vue tactique, "Willy Wonka" (surnom affectueux donné par un journaliste de Milan Channel pour la tendance de Seedorf à distribuer des pralines) a les idées bien claires, il a fait son retour à Milanello avec un 4-2-3-1 dans les valises, seul schéma de jeu utilisé en un mois et sur lequel il insiste contre vents et marées. Les critiques visant cet immobilisme n’ont d'ailleurs pas tardé à fuser envers celui que l'on présente déjà comme un surdoué en matière de tactique.
Mais Seedorf a fait venir des joueurs correspondants à son crédo tactique afin de façonner un Milan offensif, spectaculaire et qui tient la possession du ballon, tout ce que son patron, Silvio Berlusconi, aime. Pour le moment, on est loin du compte. Certes, les Rossoneri gardent la balle et affichent d'ailleurs des statistiques impressionnantes concernant ce point précis, mais ils ont du mal à savoir quoi faire du ballon quand ils l'ont entre les pieds. Il circule d'un "trequartista" à l'autre, cette fameuse ligne de trois milieux offensifs couchée derrière Balotelli, le tout sans réellement inquiéter les défenses adverses. La faute également aux "artistes", Kakà lève le pied physiquement, confirmant qu'il ne sera plus jamais le joueur d'antan (si certains avaient encore des doutes), Honda vit une adaptation difficile avec le football italien et que dire de l'ectoplasme Robinho, hors-sujet depuis trop longtemps maintenant, et sur lequel il serait temps d'arrêter d’insister. Seul Taarabt donne satisfaction pour le moment, qui l'aurait cru après son arrivée dans le scepticisme le plus total il y a seulement deux semaines ?
Seedorf a bien bien essayé d'autres solutions comme Abate et Emanuelson, deux arrières latéraux ballotés un peu partout dans leur carrière, mais sans succès (c'était hasardeux, surtout pour le premier). Restent Birsa, El Shaarawy (blessé) et Saponara (sur lequel il ne compte pas) pour trouver la bonne formule, le matériel ne manque pas. En quantité tout au moins.
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Ricardo Kakà Milan Torino 2014 AP/LaPresse

Crédit: LaPresse

Un équilibre précaire

D'aucuns lui suggèrent de descendre Balotelli d'un cran pour faire place à Pazzini en pointe, ce dernier occupant beaucoup plus (et mieux) la surface de réparation que "Super Mario", qui a tendance à la fuir. Si le "fou" a un meilleur profil de finisseur, il participerait en revanche très peu à la manœuvre et pas sûr que cela convienne à l'entraineur néerlandais. Enfin, c'est la ligne qui avait peut-être le plus de certitudes qui en prend un coup, pour soutenir ce quatuor offensif, une défense fébrile (sur laquelle il est inutile de revenir, quoiqu'on pourrait parler d'Abbiati qui limite la casse) et surtout deux milieux défensifs clairement exposés aux contres adverses si leurs compères offensifs rechignent trop aux tâches besogneuses.
Dans cette nouvelle disposition, De Jong a par exemple vu son niveau de jeu chuter alors qu'il était peut-être l'unique certitude de la première partie de saison mouvementée. Montolivo, intermittent du spectacle par excellence, est fidèle à sa réputation. Tandis que le pimpant Poli a disparu de la circulation. D'ailleurs, pratiquement tout ce beau monde sera en partie absent face à l'Atlético puisque suspendu (Muntari, Montolivo) ou blessé (Cristante), contraignant Seedorf à titulariser un Essien sur les rotules face au Napoli, le polyvalent Poli étant probablement testé en ailier droit.

Le sang bleu

Alors comment le Milan compte aborder ce choc face à l'Atlético dans lequel il part pratiquement battu d'avance ? Comme depuis plusieurs années maintenant, on ressort le discours de l'ADN rossonero pour se rassurer, pas de midi-chloriens comme pour les Jedi mais une culture de l'Europe qui coule dans les veines rossonere. Or, cela a-t-il vraiment un sens que de miser sur un passé fusse-t-il aussi glorieux ? Et pourtant, souvent la magie opère, souvenez-vous l'an passé de cette inattendue victoire face à l'armada barcelonaise en 8e aller, un 2-0 net et sans bavures signé Boateng et Muntari. L'exploit était tout proche. Malheureusement pour l'AC Milan, les choses étaient rentrées dans l'ordre au retour. Mais le Milan, avec un Balotelli en plus, se dit qu’après tout, cet Atlético est moins fort sur le papier que le Barca et qu'il a même connu un petit coup de mou en début d'année. C'est pour cette raison qu'on tend à être plutôt confiant à Milan, beaucoup plus qu'au moment du tirage au sort en décembre. En l'espace de deux mois, beaucoup de choses peuvent changer : état de forme, blessure, dynamique et surtout l'arrivée d'un entraîneur qui peut se vanter d'avoir glané quatre trophées avec trois clubs différents dans cette compétition et 125 matches disputés. Car plus que l'ADN du Milan, c'est celui de Seedorf qui pourrait faire la différence.
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Football, Milan 2006-2007, Seedorf

Crédit: LaPresse

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