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Arsenal-Monaco - 18 heures de route, pression et fête express: le périple des supporters monégasques

Loïc Tanzi

Publié 26/02/2015 à 10:38 GMT+1

Les joueurs de Leonardo Jardim n’étaient pas seuls, mercredi, lors de leur victoire sur la pelouse d’Arsenal (1-3) en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Plus de 2000 supporters monégasques ont fait le déplacement pour soutenir leur équipe. Nous étions dans l’un des nombreux bus qui a rallié la capitale anglaise.

Des supporters monégasques avec la statue de Thierry Henry devant l'Emirates

Crédit: Panoramic

Ils font partie de ceux que rien n’arrête. Qu’ils soient 20, 200 ou 2078 comme à Londres, mercredi, ces irréductibles de l’ASM sont toujours là. L’Esprit Monégasque Paris, branche de supporter du club princier, ne déroge pas à cette règle. Cette fois-ci, l’issue d’un déplacement, long de 18 heures en bus pour faire l'aller-retour de Porte Maillot à Paris jusqu’à l’Emirates Stadium, est heureuse. Ce n’est pas toujours le cas. Et beaucoup pensaient à ce scénario au moment de prendre la route, mardi à 23h00. " Je ne donne pas cher de nos chances", annonçait Ivan, pour qui c’était le premier déplacement avec un groupe de supporter. "Parce que c’est Arsenal, parce que c’est la Ligue des champions, mais l’ambiance est exceptionnelle, je vais en refaire."
L’ambiance, justement, n’a pas mis plus de 10 minutes à être lancée dans un bus où le confort n’a pas été "5 étoiles". "On doit s’estimer heureux, on ne fume pas, le bus est propre, ce n’est pas toujours le cas", confie Benjamin qui ne loupe jamais l’occasion d’un bon déplacement entre amis. Car c’est bien là l’essentiel de ces réunions. La foi envers son équipe est une raison importante, mais se retrouver, partager, échanger, souffrir parfois lorsqu’il faut tenter de trouver le sommeil dans 2 m2, est la première énergie du moteur qu’il faut pour se coltiner 18 heures de bus en même pas 48 heures. Le tout en pleine semaine. 
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Les supporters de l'AS Monaco à l'Emirates

Crédit: AFP

Entre la France et l’Angleterre, deux moyens sont mis en place pour les véhicules. Le train, trop peu spacieux pour un bus de 54 personnes et le ferry. Arrivés à 02h30, mercredi, sur le port de Calais, pour un départ à 04h25, nous n’avons pas eu de moment d’ennui. Un à un les participants ont dû se présenter devant la douane. Frayeur pour Sébastien qui a perdu sa carte d’identité quelques jours auparavant et qui doit se résigner à montrer un passeport périmé aux forces de l’ordre. Après quelques minutes d’attente, le verdict tombe ... "On fait une exception car vous restez moins de 24 heures sur le territoire anglais, passez monsieur", lui lance le policier britannique. Soulagement, nous serons bien au complet pour la suite du voyage. 
"Il ne faut pas que Dirar joue"
05h15 : premiers pas à Douvres, ville anglaise côtière située à deux heures de route de Londres. Le bus est calme. Beaucoup de débats. On fait le match, déjà. "Il ne faut pas que Dirar joue", lance l’un d’entre eux. "Oh non pas lui ! Elderson non plus" lui répond son voisin. Pour la petite histoire, mes yeux se sont portés sur ses individus au moment de la sortie de Nabil Dirar alors que Monaco menait 3-1. Echange de sourires. En un match, les avis peuvent changer. Encore faut-il avoir la force de le reconnaitre. 
Arrivée à Londres, le bus dépose 54 individus lessivés devant l’Emirates Stadium. "Pour ceux qui veulent, il y a une visite du stade de Millwall (Club de deuxième division anglaise) à 10h00, rappelle Julien, président de l’EMP. Les autres, quartiers libres, rendez-vous à 14h00 à King Cross, nous avons un pub réservé et ensuite on partira au stade à pied." On s’octroie alors quelques heures de repos avant de rejoindre le groupe au Bistro du Bar, petite brasserie tenue par un Français. 
"Rendez-vous est pris avec vous en quart"
17h45 : la pression monte, le pub est bondé de monde, les chants s’enchainent et les représentants des associations décident alors de lancer le cortège vers le stade. 45 minutes de marche intense très vite pris en charge par les forces de l’ordre locales, étonnamment pas au courant du rassemblement. "Merci pour ce que vous faites, explique un autre Julien à un policier. Vous nous prenez en charge, sans violence, en dialoguant avec nous, c’est appréciable." "C’est mon boulot, de rendre votre passage ici le plus agréable possible", lui répond l’homme en jaune. Dialogue hallucinant. 
Pas de débordement, pas le moindre signe de violence malgré l’alcool qui, avouons-le, a coulé à flots avant le match. Le scénario de ce dernier est bien entendu favorable aux Monégasques. Sans refaire le match, l’atmosphère qui s’est dégagée de ce stade restera à jamais inscrite dans l’histoire du football français. Les supporters peuvent alors envisager le retour plus aisément. Sans réellement faire la fête plus de 30 minutes. Les visages sont bien trop fatigués pour ça. Pendant 95 minutes, chacun a donné une partie de soi. Les joueurs leur ont bien rendu. "Rendez-vous est pris avec vous en quart de finale", nous lance alors Ivan. On n'oubliera pas qu’une qualification se joue en deux actes. 
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