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Grasshopper Zurich - Lille (0-2) : L'été n'a rien effacé des qualités du LOSC

Florent Toniutti

Mis à jour 31/07/2014 à 17:15 GMT+2

Lille a parfaitement lancé sa campagne européenne, mercredi à Zurich (0-2). Le LOSC, même incomplet, a montré qu'il n'avait rien perdu durant l'été. Analyse tactique d'une entame accomplie.

Daniel Pavlovic (Grasshopper Zurich) bien pris par Sebastien Corchia (Lille)

Crédit: Panoramic

A l’instar de l’OL la saison dernière, le LOSC a démarré sa campagne de Ligue des Champions hier soir face au Grasshopper Zurich. Appliqués et sérieux, dans la lignée de l’exercice précédent, les Lillois ont quasiment assuré leur qualification en allant l’emporter 2-0 en Suisse. Arrivé dans le Nord après le contretemps de l’hiver dernier, Sébastien Corchia a particulièrement brillé pour sa première sous le maillot lillois.
La saison dernière, le Grasshopper de Zurich avait posé beaucoup de problèmes à l’Olympique Lyonnais. Si les Gones s’étaient imposés par deux fois sur le plus petit des scores (1-0), ils avaient été aidés par les parades d’Anthony Lopes, lui-même suppléé par ses poteaux en cas de besoin. Collectivement, les Suisses avaient fait bonne impression grâce à leur excellent quadrillage du milieu de terrain, l’activité du Toko-Abrashi-Salatic. L’équipe se projetait ensuite très vite vers l’avant en jouant sur la vitesse de ses ailiers, Hajrovic et Gashi, eux-mêmes soutenus par les latéraux Pavlovic et Lang. Sur la double confrontation, elle avait toutefois manqué d’un véritable finisseur, ni Ngamukol, ni Fletscher ne parvenant à finir le travail dans la surface lyonnaise.
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La joie de Sébastien Corchia (Lille) après son but contre le Grasshopper Zurich au 3e tour préliminaire de Ligue des champions

Crédit: Panoramic

Mais depuis l’été dernier, plusieurs joueurs sont partis : Gashi (FC Bâle) et Hajrovic (Galatasaray puis Werder Brême), et Toko (Brighton). Les deux ailiers ont été remplacés par l’ancien Grenoblois Yoric Ravet, le milieu de terrain par l’ancien Sochalien Sinkala, et le 4-1-4-1 de la saison dernière est devenu un 3-5-2. C’est dans ce système que les Suisses ont joué dans leur stade du Letzigrund. En face, le LOSC - toujours privé de ses "Mondialistes" Mavuba et Enyeama notamment - se présentait en 4-3-3. La recrue Corchia évoluait sur l’aile droite, tandis que Gueye glissait devant la défense, laissant son poste de relayeur à Delaplace.

Lille a pris le ballon

Favoris de cette double confrontation, les Lillois se sont emparés rapidement du ballon. Face à la relance (Basa-Kjaer et Gueye), le premier rideau suisse (Ravet-Dabbur) bloquait l’axe afin de couper les transmissions vers Balmont ou Delaplace. Dans l’entrejeu, Abrashi et Sinkala mettaient la pression sur les deux milieux, profitant de la couverture de Salatic qui se chargeait de bloquer les décrochages de Rodelin. Ce travail dans l’axe était complété sur les côtés par les sorties de Lang et Pavlovic face aux latéraux lillois.
Ce système a permis aux Grasshoppers de s’offrir quelques séquences de pressing intéressantes dans le camp lillois. Les ballons ainsi récupérés, sous l’impulsion de Sinkala ou Abrashi, pouvaient rapidement se transformer en occasions de but. C’est d’ailleurs de cette manière que Dabbur s’est créée la première de la partie, mais son tir trop croisé a pu être récupéré sans problème par Béria (22e).

Le LOSC contourne le bloc

Serrés de près par Abrashi et Sinkala dès qu’ils touchaient le ballon dans l’axe, Balmont et Delaplace ont rapidement eu l’idée de s’excentrer pour sortir de la zone-press adverse. Les Suisses "relâchaient" en effet la pression, dès lors qu’ils repoussaient leurs adversaires au niveau de la ligne tracée par Ravet et Dabbur. Dans les couloirs, les deux Lillois offraient des solutions à leurs défenseurs. Surtout, ils avaient ensuite un peu d’espace pour avancer dans le couloir et porter le ballon vers Béria-Corchia ou Souaré-Mendes. Côté gauche, Delaplace et Souaré se retrouvaient dans la même zone et cherchaient les appuis de Mendes, dans le dos de Sinkala, pour franchir la ligne médiane et s’installer dans le camp adverse.
Mais c’est surtout à droite que le LOSC a réussi des mouvements intéressants grâce aux transmissions rapides de Balmont et au positionnement excentré de Corchia. Béria se retrouvait face à Pavlovic (latéral contre latéral), et dans le dos de ce dernier, Corchia offrait une solution le long de la ligne de touche qui obligeait Grichting à quitter sa position axiale pour aller en couverture. Peu à l’aise dans cette situation, l’ancien défenseur d’Auxerre a souffert dans les un-contre-un face à son vis-à-vis.

Du réalisme à la lilloise…

La réciproque était vraie côté opposé avec le duel opposant Mendes à Jahic. Sur l’ouverture du score lilloise, le Capverdien se retrouve d’ailleurs face à ce même adversaire avant de centrer pour Corchia, seul au second poteau. A l’origine, les Lillois étaient parvenus à ressortir rapidement le ballon de leur moitié de terrain, prenant de vitesse le repli adverse et mettant ainsi à découvert les défenseurs suisses (Rodelin en avance sur Dingsdag, Mendes plus fort que Jahic et Corchia battant Grichting au second poteau à la fin de l’action, 28e).
Intervenu juste après la pause (49e), le second but lillois a lui aussi mis à jour la faiblesse de l’arrière-garde helvétique : tout est parti d’un mauvais dégagement de Pavlovic suite à un long ballon depuis le camp lillois. Récupérant le ballon à la ligne médiane, Balmont en a profité pour servir Corchia, lançant un deux-contre-deux à jouer face à la défense adverse. En 50 minutes, les Lillois ont à la fois su déjouer le plan principal de leurs adversaires (pressing dans l’axe pour jeu rapide) et prendre l’avantage en se montrant réalistes dès lors que les Suisses n’étaient pas en place.
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Sébastien Corchia et Ryan Mendes se congratulent, ils ont été décisifs contre le Grasshopper Zurich

Crédit: Panoramic

…et de la solidité

Bien en place et solide dans les duels, notamment Kjaer et Basa derrière, les Lillois ont montré – en plus de quasiment assurer leur qualification – qu’ils étaient toujours aussi difficiles à jouer que la saison dernière. Sans être flamboyants, ils n’ont pas fait les erreurs qui auraient pu leur compliquer la tâche face à un tel adversaire. A l’inverse, le Grasshopper a été puni à partir du moment où son bloc était dépassé dans l’entrejeu.
Performant sur l’aile droite, Corchia a lui apporté une contribution intéressante grâce à son activité – offensive comme défensive – et à sa qualité de centres. Sa polyvalence dans le couloir droit apporte un vrai plus dans un effectif qui va devoir faire face à la Coupe d’Europe cette saison (en jouant latéral, il permettra notamment à Béria de couvrir d’autres postes en défense). Avec les retours à venir d’Enyeama dans les cages, Mavuba devant la défense (Gueye axial gauche, Balmont axial droit) mais aussi Kalou et Origi (à la place de Rodelin et Mendes ?) aux avant-postes, le LOSC devrait avoir les armes pour tenir son rang et lutter dans le premier tiers du classement de L1.
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