L'antisèche : Un carton contre Porto (6-1), et revoilà le Bayern Munich épouvantail de la C1

Séduisant au match aller (3-1), Porto a affiché un visage bien moins conquérant au retour. Fini le pressing incessant qui avait si bien marché mercredi dernier, les hommes de Julen Lopetegui ont entamé la rencontre en reculant. Exactement ce qu'il ne faut pas faire contre le Bayern, surtout quand celui-ci est porté par les 70 000 spectateurs de l'Allianz Arena.

Les Bavarois ont pris le contrôle du match sans avoir besoin de lutter. Installés dans la moitié de terrain portugaise, ils ont eu besoin de dix minutes pour trouver le bon réglage, avant de dérouler et d'inscrire cinq buts en vingt-six minutes.  À 5-0 à la pause, ils ont relâché la pression sur leurs adversaires, qui en ont profité pour sauver l'honneur. Mais dans l'ensemble, il n'y avait qu'une seule équipe sur la pelouse bavaroise mardi soir.

La performance du Bayern Munich est un chef d'œuvre collectif. Mais ça n'a pas empêché certains de briller un peu plus que les autres. Thomas Müller a mis la défense de Porto au supplice toute la soirée. Chanceux sur son but, un tir lointain dévié par un défenseur puis mal négocié par Fabiano, il offre deux passes décisives à Lewandowski, qui a fait parler sa qualité de finition pour inscrire un doublé.

Thiago Alcantara avait déjà marqué à l'aller, il a récidivé avant le quart d'heure de jeu à l'Allianz Arena en coupant un centre au premier poteau de la tête. Sur les deux matches, l'Espagnol a joué à la perfection.

Du côté de Porto, il n'y a pas grand-monde à sauver. Une défense débordée sur chaque action, un duo Brahimi – Quaresma inexistant. Le seul à avoir surnagé reste le capitaine Jackson Martinez. Le Colombien n'a eu que deux actions à se mettre sous la dent. Il a marqué un but et failli doubler la mise mais sa tentative a fui le cadre de quelques centimètres.

La Bayern Munich n'a tremblé qu'une seule fois mardi soir. Et encore, cela tenait plus du frissonnement, mais tout de même. 77e minute, quatre minute après la réduction de l'écart à 5-1 par Jackson Martinez. Le Colombien prend toute la défense bavaroise de vitesse avant d'envoyer une frappe croisée qui a frôlé le montant gauche d'un Neuer battu. Si cette frappe avait fait mouche, il n'aurait plus manqué qu'un but à Porto pour réaliser un immense exploit.

Ce n'est pas la première fois que le Bayern marque cinq buts en première période en C1. Cette saison déjà, il l'avait fait face à la Roma en poule (7-1). Mais mardi soir est tout de même une première puisque c'est la première fois qu'une équipe marque 5 fois avant la mi-temps dans un match à élimination directe en Ligue des champions.

L'Allianz Arena était déchaînée mardi soir.

Difficile d'imaginer une telle question mercredi dernier après la défaite à Porto. Mais le Bayern n'a eu besoin que de 45 minutes pour se replacer en position de favori pour la victoire finale à Berlin le 6 juin prochain. De là à dire que le club bavarois est encore plus fort cette saison qu'en 2012/2013, où il avait été sacré, il n'y a qu'un pas.

Mardi soir, le Bayern compte 30 buts en dix matches de C1. En 2012/2013, comme en 2011/2012 où il avait atteint la finale, il n'en comptait "que" 22 à l'issue des quarts de finale. La saison dernière, il en avait inscrit 24 au même stade. Mais au-delà des buts, l'impression de puissance collective dégagée par cette équipe à l'Allianz Arena, notamment face au Shakhtar Donetsk en huitième (7-0) et à Porto en quart (6-1), a de quoi faire peur. 

Le Bayern n'a perdu aucun de ses matches de Ligue des champions dans son antre cette saison. Les hommes de Pep Guardiola y ont marqué 19 buts en cinq rencontres, pour un seul encaissé. S'il évite les trous d'air à l'extérieur, comme à Manchester City en poules (2-3) ou à Porto (1-3), le club bavarois sera très, très difficile à sortir.