L'histoire tend les bras à la Juve, la légende attend le Barça

Le match d'une vie pour les uns. D'une décennie pour les autres. Samedi à Berlin, la Juventus Turin, douze ans après sa dernière apparition en finale de la Ligue des champions, va tenter de renverser une montagne, l'Everest du football européen depuis 2006, le FC Barcelone. Quand le club catalan pénétrera sur la pelouse qui a hissé Gigi Buffon, Andrea Pirlo et Andrea Barzagli sur le toit du monde il y a neuf ans, il n'aura qu'un objectif : s'asseoir de nouveau sur celui de l'Europe. Pour la quatrième fois en dix éditions. Dans l'histoire moderne de la Ligue des champions, ce serait unique et cela en dirait long sur la place de la génération Xavi – Iniesta – Messi dans le panthéon du jeu.

Mais avant d'aller soulever une cinquième C1, après 1992, 2006, 2009 et 2011, la bande dirigée par Luis Enrique va surtout devoir se débarrasser d'une Juventus caméléon. Puissante et dominatrice face aux moins forts qu’elle, capable de faire le dos rond face aux cadors, l'équipe entraînée par Massimiliano Allegri a tout pour elle, hormis Giorgio Chiellini, grand absent du raout de Berlin. Aussi, pour enrayer la fantastique machine catalane, comme elle a fait plier le Real Madrid, la Vieille Dame connait la recette. Elle est inscrite dans ses gènes. Comme la victoire l'est dans ceux du FC Barcelone.

Pour aller décrocher une troisième C1, la première depuis 1996, la Juventus Turin sera privée de Giorgio Chiellini (contracture au mollet gauche) et ça, c'est tout sauf une bonne nouvelle. Sinon pour le FC Barcelone. Le défenseur italien devrait être remplacé par Andrea Barzagli au cœur de l'arrière-garde piémontaise. A moins que ce dernier, revenu à l'entraînement mercredi, ne puisse tenir sa place. Bref, ce n'est pas gagné… Pour le reste, Allegri va faire dans le classique. 4-3-1-2 avec une attaque Tevez et Morata.

Du côté des quadruples champions d'Europe et champions d'Espagne 2015, une seule incertitude qui n'en est plus vraiment une : Andres Iniesta, touché au mollet en finale de la Coupe du Roi, tiendra plus que probablement sa place. Lui aussi a repris l'entraînement collectif. Il sera frais et dispos pour conquérir Berlin, samedi. Le reste est sans surprise. Avec une attaque que l'Europe entière craint : Messi, Suarez et Neymar. Dans un bon soir, ils sont inarrêtables. Dans un mauvais ? Presque inarrêtables.

Comme le nombre de tirs tentés par Lionel Messi depuis le début de la compétition. Personne n'a frappé plus que lui en Ligue des champions cette saison, sinon Cristiano Ronaldo (71). La Pulga a cadré 25 fois. En 12 rencontres. Buffon, qui n'a jamais croisé Messi en match officiel, peut donc s'attendre à quelque chose comme 2 tirs cadrés. Face à Leo, c'est souvent deux de trop.

Alvaro Morata a fait très mal au Real Madrid en demi-finale. Sans jamais en rajouter. Samedi, s'il arrive à mettre le FC Barcelone à genoux, il ne cachera pas sa joie, à coup sûr. Les Catalans ont intérêt à se méfier de celui qui est le meilleur buteur espagnol de la Ligue des champions 2014/2015, avec 4 buts (lors de ses six dernières apparitions).