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Ligue des champions : Benfica et Monaco : mis à part leurs couleurs, tout les sépare

Nicolas Vilas

Mis à jour 22/10/2014 à 16:05 GMT+2

Le Benfica, prochain adversaire de Monaco en Ligue des champions, symbolise un projet aux antipodes de celui de l'ASM : une histoire, un public et un fonctionnement incompables.

La joie de Talisca avec le Benfica Lisbonne

Crédit: Panoramic

A l’instant T, le Benfica a de quoi envier Monaco. Derniers de leur groupe de Ligue des champions, avec deux défaites en deux matches, les Lisboètes scrutent l’ASM et ses 4 points avec envie. Mercredi, c’est une rencontre déjà décisive qui est attendue par les Lisboètes, heureux de retrouver certains de leurs compatriotes sur le Rocher. "Ce sera un match spécial pour nous parce que le club est emmené par un entraîneur portugais et qu’il possède un joueur à nous (Bernardo Silva)", souriait Nuno Gomes après le tirage au sort. Jorge Mendes a, comme souvent, joué le Zorro dans le dossier Bernardo. L’agent possède d’ailleurs autant d’éléments à Louis II (Moutinho, Ricardo Carvalho, Fabinho) qu’à la Luz (Bebé, Nélson Oliveira, Pizzi, Ruben Amorim). Les points communs s’arrêtent là. Les Aigles ne sont pas juste l’anti-Monaco, ils représentent certains des désirs des Monégasques.
Pas le même palmarès
Deux Coupes des clubs champions, dix finales européennes, 33 Ligas, 29 Coupes du Portugal, cinq Coupes de la Ligue… Voilà, entre autres, ce qui garnit le musée du SLB. Avec ses sept titres de champions de France, cinq Coupes nationales et sa Coupe de la Ligue, Monaco fait presque figue d’enfant pauvre. Parmi ses deux finales européennes, perdues, il y a la claque (0-3) prise en C1 contre Porto en 2004 et une finale de C2 en 1992, perdue face au Werder… à Lisbonne. Comme un symbole, au moment où l’ASM soulevait ses premiers titres majeurs au niveau national - Coupe de France 1960 et Championnat de France 1961 - les Aigles dominaient l’Europe (C1 1961 et 1962). Sur la forme du moment en championnat, l’écart est grand. Les Lisboètes sont leaders (19 points en 7 journées) de la Liga avec la meilleure attaque (19 buts) et la deuxième meilleure défense (4 buts). Et si Monaco fait mieux en C1, en L1 c’est poussif. L’ASM est 10e avec 14 points, 11 buts encaissés et seulement 10 marqués.
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Benfica a remporté sa cinquième Supercoupe du Portugal aux tirs au but

Crédit: AFP

Socios contre poupée russe
Côté tribunes, il y a un fossé. Avec plus de 47 000 spectateurs en moyenne à la Luz en championnat depuis le début de saison, le Benfica est (aussi) leader au classement des tribunes. Avec moins de 10 000 fidèles, Monaco est dernier de L1… Le SLB revendique fièrement son statut de club ayant le plus de socios au monde (250 000). Un marché potentiel qui rend rêveur les dirigeants de la Principauté et de ses 37 000 habitants… Mais ses socios ne sont pas que des clients. Ce sont surtout des votants. Monaco – Benfica, c’est la confrontation de deux modèles de gestion : celui d’un club populaire, qui appartient à ses abonnés et dont la société sportive, cotée en bourse a pour obligation de rendre ses comptes transparents, face à la poupée d’un riche homme d’affaires aux intentions pas toujours très claires.
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Le stade la Luz où sera disputée la finale de la Ligue des champions 2014

Crédit: Imago

Projets croisés
Avec 160 millions d’euros, les Monégasques affichent un budget plus de deux fois supérieur à celui des Portugais. Sur les cinq dernières saisons - soit à peu près depuis l’arrivée de Rybolovlev - l’ASM a injecté plus de 250 millions d’euros en acquisition de joueurs. C’est 35% de plus que le Benfica. Dans la colonne ventes, les Aigles décollent : plus de 310 millions engrangés en cinq ans. Monaco n’en dégage même pas la moitié. Mais cet été a marqué un tournant dans le projet du Russe. Les départs de James, Rivière ou Falcao ont permis à l’ASM de titiller la centaine de millions d’euros au cours du dernier mercato. Et les sommes réinvesties ont été freinées. Moins de 25 millions d’euros l’été dernier. C’est moins que le Benfica (près de 40 millions). Ce changement de cap métamorphose la Principauté en point de chute pour jeunes… dont certains proviennent du Portugal. Bernardo Silva, vient même… du Benfica.
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Bernardo Silva face aux Girondins de Bordeaux

Crédit: Panoramic

Jardim contre Jesus
Le nom de Jorge Jesus avait circulé un moment à Louis II, pour succéder à Ranieri. L’officialisation de Leonardo Jardim a mis fin aux rumeurs. Les deux techniciens ont finalement peu de points communs. A 60 ans, JJ n’a connu que le Portugal. En tant que joueur ou entraîneur. Né il y a 40 ans au Venezuela, Jardim a déjà bossé en Grèce et en France. Le "Professor", fan de biologie, de Cousteau, marié à une psy, sensible aux idées d’Edgar Morin, est loin de l’image populaire, extravertie et parfois caricaturée de Jesus. Mister Jorge connait toutefois une stabilité inhabituelle. Il enquille un sixième exercice de rang sur le banc du SLB. Dans le même temps, Leo a changé cinq fois d’employeur… Et ses souvenirs de JJ ne sont pas agréables. Jamais il ne s’est imposé contre lui (deux nuls et cinq défaites). Ni avec Chaves, ni avec le Beira-Mar, ni avec Braga… Pour tenter de terrasser Jesus, il s’inspirera peut-être de la devise de la Principauté : "Deo Juvante" (avec l’aide de Dieu).
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Jorge Jesus, l'entraîneur de Benfica, lors de la finale de Ligue Europa 2013 perdue face à Chelsea.

Crédit: AFP

Quesnel : "Le Benfica marque les joueurs qui y passent"

Champion du Portugal 2005 avec le Benfica, Yannick Quesnel a terminé sa carrière pro à Monaco (2006-2007). La rencontre de ce mercredi sera forcément "spéciale" pour lui. "J’aimerais que le Benfica réagisse dans cette Ligue des champions", confesse l’ancien gardien devenu depuis entraîneur. Et si son cœur balance pour le SLB, c’est qu’il en garde un souvenir fort : "Le Benfica marque énormément les joueurs qui y passent. L’engouement, la passion de ses supporters… Malgré le fait que je n’ai pas beaucoup joué, je sentais, même au cours des entraînements, une grande responsabilité lorsque j’étais sur le terrain. On voulait donner du plaisir à ces gens. C’est fou ce qu’ils sont capables de faire ou de donner pour ce club. Je n’ai jamais vu ça… Et c’était comme ça aux quatre coins  de l’Europe." Après un passage à Estoril et à Marseille, Yannick se posera sur le Rocher. "Monaco possède un cadre idéal pour travailler, assure-t-il. On a besoin de ça, à un moment donné de sa carrière. Rien à voir avec Lisbonne et le Benfica mais il y a une sérénité, un cadre nécessaire pour progresser. Ça reste un souvenir très agréable."
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