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Bayern - Porto : Quaresma, le ressuscité qui ne sera pas de trop pour Porto

Nicolas Vilas

Mis à jour 21/04/2015 à 09:49 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Héros à Porto face au Bayern, Ricardo Quaresma (re)vit, à bientôt 32 ans, l’une des saisons les plus abouties de sa carrière. Mais si le quart retour se renverse et que le classico de dimanche ne vire pas au bleu, la saison des Dragons s’envolera en cendres.

Ricardo Quaresma (FC Porto)

Crédit: Panoramic

Le genre de défis qu’aime relever le "Mustang"

Façonné le long du Tage, sur les terrains d’Alvalade, c’est à Porto que Ricardo Quaresma se bonifie. Les années semblent ne plus avoir d’emprises sur l’ailier de bientôt 32 ans. Au lendemain du succès face au Bayern (3-1), Madjer légende : "Quaresma a été l’homme du match. Il a été merveilleux". Guardiola en a encore la gueule de bois. Le stade du Dragon se souviendra longtemps de ce moment d’enivrement. Mais comme le rappelait Casemiro : "Le plus dur est à venir."
Les jours qui viennent, le FCP joue sa saison. Outre le quart retour à gérer en Bavière, dimanche c’est à Lisbonne que Ricardo et sa bande retournent. Un classico les opposant au Benfica qu’il faudra enflammer pour espérer remporter la Liga. Lopetegui qui doit aussi gérer les erreurs du récent passé portiste, doit éviter à la maison bleue une deuxième saison blanche de rang – ce qui serait une première depuis 1982-1984. Pour négocier cette dernière ligne droite, le Basque compte sur celui que Bölöni a surnommé le "Mustang".

Une année prolifique

Avec le doublé de Quaresma face au Bayern, le FC Porto comptabilise 24 buts en Ligue des champions, édition 2015. Une record dans l’histoire du club vainqueur en 1987 (21 buts) et en 2004 (20). L’ailier a, lui aussi, atteint un chiffre inédit : trois réalisations dans la compétition sur une saison. Son dixième, toutes compétitions confondues. Il n’est qu’à une longueur de son meilleur total (11 buts en 2008 et en 2011).
Et cela, malgré un statut de super-remplaçant. Le joueur de 31 ans n’a disputé que 60% de ses matches comme titulaire mais ses sorties renforcent son statut au sein du vestiaire et auprès de socios. Quaresma aime autant briller que tout ce qui brille. Sur les quatre derniers exercices, il a planté 35% (13/37) de ses pions sur la scène européenne. Au total, c’est avec Porto qui a le plus sévi. Le natif de Famalicão a inscrit 50 des 82 buts de sa carrière en club pour le FCP. A la question, lesquels l’ont le plus marqué, il répond, sur le site de l’UEFA : "Ceux que j’ai inscrits face au Benfica".
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Ricardo Quaresma scored twice for Porto in a 3-1 win over Bayern Munich.

Crédit: Eurosport

Un autre joueur

Face aux Allemands, Quaresma a dégainé sa spéciale : la "trivela". Il a fait goûter à Neuer, son fameux extérieur. "C’est quelque-chose que Dieu m’a donné", sourit l’artiste. Lucho qui fut son capitaine, narrait à O JOGO, fin 2014 : "Je me souviens qu’au temps de Jesualdo, aux entraînements, il s’amusait à marquer des corners de l’extérieur."
Mais Ricardo a changé. Il a épuré son jeu. "Je ne suis plus le joueur que j’étais il y a quelques années, assure-t-il. Je suis plus un joueur d’équipe." Il poursuit : "Le football change, les idées changent et soit tu changes aussi soit tu te laisses aller. J’ai donc dû changer." Lopetegui confirme à AS : "Quaresma est l’un des joueurs qui a le plus évolué cette saison. Il est devenu un joueur plus collectif, plus solidaire, plus un joueur d’équipe."

Un autre homme

RQ7 n’est donc plus le même. L’homme aussi a évolué. La nature de ses rapports avec son entraîneur traduisent cette mutation. Lorsque Lopetegui est arrivé au Dragon, accompagné de nombreux compatriotes, Quaresma s’est retrouvé dans l’ombre des "chers" Tello, Brahimi, Adrian… Lors du playoff aller de Ligue des champions face au LOSC (1-0), les journalistes ont grandement commenté l’attitude du joueur qui, après avoir disputé deux courtes minutes, s’est précipité dans le vestiaire sans saluer son coach. "Arrêtez de vous faire des films", lançait-il. Mais la polémique continuait. Lope remettait le brassard à Jackson en se contentant d’expliquer : "Il est le capitaine, point final." Le Portugais a pris sur lui. Il a su patienter, profiter des blessures (Adrian, Tello), de la CAN (Brahimi) pour s’installer.
Le Basque, qui l’a utilisé deux fois plus comme remplaçant en première partie de saison (10 contre 5), se félicite aujourd’hui : "Quaresma est l’un des joueurs dont je suis le plus fier. Il est plus complet, meilleur et c’est à lui qu’il le doit." Peut-être aussi à son coach. Jesualdo prévenait, en octobre : "Il faut savoir maintenir Quaresma motivé." Savoir l’apprivoiser. Lucho  le dépeignait comme ayant "une personnalité très spéciale." Ricardo a mis de l’eau dans son Porto. Après l’exploit contre le Bayern, il révélait qu’il allait "devenir de nouveau papa." Il est aussi le chaperon voire une inspiration pour Hernâni ou Brahimi. Un taulier qui se veut "plus heureux."
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Ricardo Quaresma bejubelt seinen Treffer

Crédit: AFP

La fin des désillusions ?

On ne compte plus les enflammades suscitées par la magie de Quaresma. "Un génie", dit Hugo Almeida de celui qui a aussi collectionné les déceptions. RQ7 a dû faire face au statut de star annoncé. Parti très jeune au Barça, recruté très cher à l’Inter (près de 25 millions d’euros), baladé très souvent de club en club, Quaresma a souvent vécu dans l’excès. Autant de titres remportés (plus d’une quinzaine) que rapportés. Une carrière avec des hauts, des bas et toujours des débats. S’il compte 40 caps (et 4 buts) avec la Seleção, Quaresma n’a vécu que deux phases finales : les Euros 2008 et 2012.
L’été dernier, Bento ne l’a pas convié au Brésil, lui préférant Vieirinha. "Je n’ai pas compris  son explication, répond l’intéressé. Je la respecte mais je ne comprends pas ce mythe selon lequel je ne défends pas. Il suffit de me voir jouer avec le FC Porto." Depuis, Fernando Santos, qui s’était étonné de ne pas le croiser au Mondial, a été nommé sélectionneur et il a rappelé Quaresma qui n’a pas tardé à se montrer décisif. Cristiano s’en réjouit : "Ça me manquait de jouer avec lui…" RQ qui aura encore côtoyé des Zlatan, Ronaldinho, Eto’o, Messi, Figo n’atteindra jamais leur égal. Et il s’est fait une raison : "N’importe quel joueur a le rêve d’être un jour le meilleur du monde mais, pour moi, ce rêve est passé." Il préfère les passes dé : "Cristiano est le meilleur du monde !"  

Enfin chez lui

A la Luz, Quaresma sera doublement haï par les supporters du Benfica. Coupable d’avoir été formé au Sporting, celui qui affirme : "Les sifflets me motivent plus encore" est devenu un emblème du FCP. Deco affirme : "Quaresma est un symbole du FC Porto." "La ville, le soutien des supporters. Il y a une volonté, une envie, une ambition qui fait que ce club est différent. Nous sommes différents", clame le Gitan.
Son premier passage (2004-2008) avait été une réussite. Et après ses aventures en Turquie et aux EAU, il a tout fait pour convaincre Pinto da Costa de le reprendre. Chouchou du Dragon, il est aussi une sorte de porte-bonheur face au Benfica. Chaque fois qu’il a été aligné titulaire face aux Aigles en championnat, son équipe n’a jamais perdu (6 victoires et 2 nuls). Lui, si. Il y a an, alors qu’il disputait un classico de Coupe de la Ligue, sa maison était cambriolée. Ce dimanche, pour sauver la saison de son Porto, il faudra plus qu’un hold-up : du haut-vol.
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Ricardo Quaresma (FC Porto)

Crédit: AFP

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