Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Thiago Alcantara, l'ex-futur Xavi devenu chef d'orchestre du Bayern

Alexandre Juillard

Mis à jour 06/05/2015 à 08:46 GMT+2

Le milieu de terrain espagnol du Bayern est l’un des joueurs cadres de Pep Guardiola. L’ex-digne héritier de Xavi au Barça s’épanouit en Bavière. Portrait.

Thiago Alcantara (Bayern)

Crédit: Panoramic

Il a vu le jour en Italie, a commencé à taquiner le cuir au Brésil, a grandi et suivi sa formation en Espagne avant de poser ses crampons en Bavière. En matière de pedigree footballistique, avouez qu’il est difficile de faire mieux. Si, en plus, vous y ajoutez une famille très sport, composée d’un père footballeur (Mazinho, champion du monde avec le Brésil en 1994), d’une mère volleyeuse (Valeria, 25 fois internationale avec le Brésil), d’un petit frère au Barça (Rafinha, milieu de terrain) et d’un cousin goleador (Rodrigo, attaquant du FC Valence), vous avez l’un des meilleurs milieux de terrain de la planète : Thiago Alcantara.
Le sport et le football en particulier coulent dans les veines de Thiago Alcantara do Nascimiento. Comment ne pas être marqué, à vie, par les exploits de son paternel ? En effet, Thiago venait de souffler ses trois premières bougies lorsque Mazinho a remporté, en 1994, le trophée le plus convoité de la planète football. Aux Etats-Unis, Mazinho portait le numéro 17 de la seleção. C’était un travailleur, pas maladroit, qui évoluait dans le couloir gauche (latéral ou milieu de terrain). Pour la petite histoire, c’est lui qui avait éjecté le grand Raï du onze titulaire à partir des huitièmes de finale et ce, jusqu’au bout du tournoi. Cette Coupe du monde a été une parenthèse enchantée dans la vie d’un joueur baroudeur qui a connu neuf clubs en 18 ans de carrière.

Le fils de Mazinho a pourtant choisi l'Espagne

Malgré l’aura de son champion du monde de paternel, Thiago Alcantara a su écrire sa propre histoire. Ses parents, qui ont tous les deux fièrement portés la tunique jaune électrique de la sélection brésilienne, rêvaient de voir leur progéniture les imiter. Si Rafinha, son jeune frère, a d'ores et déjà annoncé qu’il défendrait les couleurs du pays de ses parents, Thiago lui, a opté pour le rouge de la sélection espagnole. Un choc pour Mazinho : "La première fois qu’il a été sélectionné pour l’Espagne, en équipe de jeunes, j’ai essayé de l’en dissuader. Parce que pour moi, mes enfants sont brésiliens et ils ont toujours eu le niveau, chez les jeunes comme aujourd’hui, pour être appelés par la sélection brésilienne. Mais Thiago a préféré jouer pour l’Espagne. Il a fait son choix et je le respecte."
picture

Thiago Alcantara avec l'Espagne

Crédit: Panoramic

Pour Thiago pourtant, cette décision est d’une logique implacable : "Je vis en Espagne depuis l’âge de 3 ans, a t-il déclaré au quotidien El Pais. Mes partenaires, mes amis, ma copine, mon quotidien, tout est en Espagne. Et depuis mes 15 ans, lorsqu’on m’a sélectionné pour la première fois, j’ai toujours été heureux de porter ce maillot. J’ai joué dans toutes les catégories, c’est donc normal et logique pour moi de jouer pour l’Espagne."
Et Thiago a toujours brillé avec la sélection espagnole puisqu’il a déjà remporté deux Euro Espoirs (2011 et 2013) avec les De Gea, Javi Martinez, Juan Mata, Ander Herrera, Koke ou Isco. Et à chaque fois, il a été décisif en finale, puisque buteur contre la Suisse en 2011 (2-0) puis triple buteur en 2013 (4-2 contre l’Italie de Verratti). Et c’est cette dernière édition, qu’il a survolé de son talent, qui a fait basculer sa carrière.
Lors de cette compétition, il prouve, en effet, qu’il mérite plus qu’une place de remplaçant de luxe au FC Barcelone. Lui, que le tout Barcelone a désigné comme le digne héritier des Xavi ou Iniesta, a des fourmis dans les jambes. Car, depuis le départ de son mentor Pep Guardiola, il ne rentre pas vraiment dans les plans de Tito Vilanova. Alors, il décide de quitter le cocon catalan pour la Bavière ou le tout nouvel entraîneur du Bayern, Pep Guardiola, en a fait sa priorité des priorités.
Je ne suis pas parti fâché avec le Barça
Si le Barça a toujours su puiser dans son exceptionnel centre de formation pour alimenter son équipe première, Thiago en est finalement un contre-exemple. Et c’est un paragraphe de son contrat qui va lui permettre de changer d’air. En effet, il y est alors écrit, noir sur blanc, que si le joueur ne participe pas à au moins 60% des matches, sa clause de départ ne pourra pas excéder les 20 millions d’euros. Pep Guardiola, qui connaît bien la situation d’un joueur qu’il adore et qu’il a toujours défendu au Barça, n’a donc pas hésité une seconde pour sauter sur cette occasion. Et c’est le club bavarois qui a pu se frotter les mains puisqu’en 2013 il n’a eu besoin de dépenser "que" 25 millions d’euros pour le faire venir chez eux.
"Mais je ne suis pas parti fâché avec le Barça, bien au contraire, a affirmé Thiago à El Pais. Je suis parti pour être plus heureux, pour m’épanouir en tant que joueur. J’avais besoin de jouer, de savoir que je faisais partie des plans de l’entraîneur. J’étais prêt à partir n’importe où pour pouvoir jouer. A un moment, il faut se poser les bonnes questions et prendre des décisions. Et aujourd’hui, je peux dire que j’ai pris la bonne décision car je m’éclate au Bayern. Et avec Pep, j’apprends tous les jours quelque chose de nouveau."
picture

Thiago Alcantara sous le maillot du Barça

Crédit: Panoramic

Le protégé de Guardiola

Les deux hommes sont faits pour s’entendre car ils partagent la même vision du football. Il faut dire que Thiago est un milieu de terrain 2.0. Ses roulettes, ses dribbles dans un mouchoir de poche, ses passes courtes et ses transversales à la précision diabolique font de lui l’un des tous meilleurs milieux de terrain de la planète. Pep lui demande d’organiser le jeu avec Xabi Alonso. Et lorsque les deux sont à la manœuvre, le Bayern est imprenable au milieu de terrain.
En deux saisons, Thiago Alcantara est devenu une star en Bavière. Un joueur qui étonne et éblouit ses partenaires et ses adversaires. Et pourtant, il n’a pas vraiment eu le temps de montrer toute l’étendue de son talent. Puisque dès son arrivée au club, le destin lui a joué des vilains tours. En août 2013, il se fracture la cheville et est éloigné des terrains pendant trois mois. En mars 2014, il se déchire partiellement les ligaments du genou. Il doit déclarer forfait pour la Coupe du monde.
Mais à chaque fois, Thiago est revenu plus fort et à chaque fois, il a repris on rôle de chef d’orchestre 2.0 du Bayern de Pep. "C’est un génie, un joueur au talent exceptionnel", s’est extasié Karl-Heinz Rummenigge, le président du Bayern, après sa fabuleuse prestation contre le FC Porto. "C’est un joueur très important pour nous, a ajouté Pep Guardiola. Avec lui, tout est plus facile. Le jeu est plus fluide et il est capable de faire basculer un match sur une passe ou une action de grande classe."
Si son corps et les blessures ne lui jouent pas de mauvais tours, Thiago Alcantara devrait vite devenir un incontournable de la sélection espagnole et marquer de son empreinte l’histoire du Bayern Munich. Contre le Barça de son petit frère Rafinha et de ses nombreux amis de l’époque Masia, il va vouloir briller pour démontrer qu’il est bien plus que le fils de Mazinho ou l’ex-héritier de Xavi ou Iniesta. Car, depuis longtemps déjà, il n’a besoin de personne pour écrire sa propre histoire.
picture

Thiago Alcantara et Pep Guardiola (Bayern)

Crédit: Panoramic

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité