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Juventus - FC Séville : le choc des malades, l'Europe comme remède

Hugo Guillemet

Publié 30/09/2015 à 07:18 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS – Le groupe D propose ce mercredi soir un choc Juventus-FC Séville. Les deux équipes ont brillé la saison dernière en coupe d'Europe, mais réalisent un épouvantable début de saison.

Paul Pogba (Juventus) face au Chievo - Serie A 2015/2016

Crédit: AFP

Une victoire, deux nuls, trois défaites. Cinq petits points. Pour la Juventus et le FC Séville, le bilan est pour l'instant identique dans leur championnat respectif. Le finaliste de la dernière Ligue des Champions et le tenant du titre en Ligue Europa, qui s'affrontent ce mercredi soir en phase de groupes de C1 (20h45), rivalisent de médiocrité depuis le début de la saison sur leurs terres. Pour aller plus loin dans le mimétisme, ils ont aussi tous les deux brillamment remporté leur premier match de Ligue des Champions et joueront mercredi la tête du groupe D. Alors, qu'est-ce qui cloche ?
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José Antonio Reyes, le capitaine du FC Séville.

Crédit: AFP

Juventus Turin : la Vieille Dame doit se refaire une beauté

- Pourquoi ça coince
Les cadres de la saison passée sont partis, et ils n'ont pas été remplacés par des joueurs d'un niveau équivalent, tout simplement. La Juventus devait s'y attendre : en laissant filer cet été Andrea Pirlo (New York City), Arturo Vidal (Bayern Munich) et Carlos Tevez (Boca Junior), elle s'exposait à vivre des moments compliqués. Cela n'a pas mis longtemps à arriver. Amputée de trois joueurs qui constituaient la saison dernière la majeure partie de sa colonne vertébrale, la Juve a perdu une grande part de son identité de jeu. La victoire sur la pelouse de Manchester City lors de la première journée de la Ligue des champions (1-2) n'a pas relancé la machine infernale des quadruples champions d'Italie en titre. En Serie A, ils restent sur une défaite à Naples (2-1) et un nul au goût de match perdu à domicile face au promu Frosinone (1-1)… 15es au classement, les Turinois accusent déjà dix longueurs de retard sur les co-leaders de l'Inter Milan et de la Fiorentina.
Au milieu de terrain, Paul Pogba n'y est pas. L'international français, qui a récupéré le numéro 10 à l'intersaison, semble perdu au milieu de terrain en l'absence de Vidal, Pirlo et Marchisio (blessés). Il n'a pas du tout le rendement qu'on peut attendre d'un joueur de son envergure et le jeu des champions d'Italie s'en ressent. Devant, Dybala peine à faire oublier Carlos Tevez et l'absence de Mandzukic sur blessure est handicapante. Enfin, l'entraîneur Massimo Allegri, orphelin de ses principaux rouages de la saison passée, ne parvient pas à réorganiser sa formation et à trouver un système de jeu qui puisse permettre à la Juventus d'abandonner par moment son 4-4-2 avec un milieu en losange que les nouvelles recrues turinoises peinent à assimiler et que les adversaires de la Vieille Dame parviennent de mieux en mieux à contrer.
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Paul Pogba (Juventus Turin)

Crédit: Panoramic

- Pourquoi ça peut s'arranger
Malgré les départs de l'intersaison, l'expérience est toujours là, omniprésente, au sein de l'effectif turinois. Le temps qui passe ne semble pas avoir d'emprise sur le légendaire gardien de but Gianluigi Buffon, 37 ans, qui reste un des tout meilleurs portiers de la planète. Il l'a d'ailleurs prouvé lors du déplacement à Manchester City en Ligue des champions il y a deux semaines en étant l'acteur principal de la victoire surprise de la Juve. Son influence va même au-delà du terrain. Elle est prolongée à la Juve par les monstres d'expérience que sont Chiellini, Evra ou Bonucci. La défense turinoise, le gros point fort de la formation d'Allegri, finira bien par refaire gagner des matches et des titres lorsque le reste de l'équipe se sera mis au diapason.
D'autant que la Juventus doit actuellement composer avec des absences sur blessure, et non des moindres. Marchisio, maître à jouer incontesté depuis le départ de Pirlo, ainsi que le solide international allemand et champion du monde Sami Khedira, sont blessés et manquent terriblement au milieu de terrain. Lemina, Sturaro voire Hernanes n'ont pas le même poids et la même emprise sur le jeu. Mais les cadres vont revenir et les résultats de la Juve vont bien entendu s'en ressentir. Le buteur Mario Mandzukic et le jeune attaquant Alvaro Morata, eux aussi indisponibles actuellement, devrait être remis sur pied dans les prochaines semaines. Lorsque la Vieille Dame aura récupéré tous ses blessés, nul doute qu'elle se remettra à faire peur.
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Claudio Marchisio (Juventus)

Crédit: Panoramic

FC Séville : les Andalous doivent vider leur infirmerie

- Pourquoi ça coince
Les Andalous sont eux aussi orphelins de leur Vidal : Aleix Vidal, le latéral droit offensif, est désormais un joueur du Barça. Le FC Séville a vendu son meilleur artilleur en chef, l'international colombien Carlos Bacca, à l'AC Milan. L'ancien Rennais et Marseillais Stéphane Mbia, très important dans le dispositif, a également plié bagage. Comme à la Juventus, le FC Séville a donc dû opérer un assez vaste remaniement d'effectif. Ciro Immobile n'a pas encore montré qu'il pouvait être le nouveau leader d'attaque sévillan, tandis que Fernando Llorente, arrivé de…la Juve, n'a pour le moment pas pu apporter son rendement dans un championnat qu'il connait sur le bout des doigts : il est actuellement blessé.
Les blessures s'accumulent. Il ne faut sans doute pas chercher plus loin la cause du mauvais début de saison des doubles tenants du titre en Ligue Europa. L'infirmerie est pleine. Au forfait de Llorente s'ajoutent ceux de cadres comme le gardien Beto, les défenseurs Pareja et Carriço ainsi que celui du maître à jouer, l'international argentin Ever Banega, primordial dans le déroulement du jeu andalou… Les deux Français Adil Rami et Gaël Kakuta, recrutés cet été, sont eux aussi à l'infirmerie. L'effectif du FC Séville a beau être riche, ça fait beaucoup.
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Banega, Bacca y Reyes

Crédit: Eurosport

- Pourquoi ça peut s'arranger
Au soir de la 5e journée de Liga, le FC Séville occupait la surprenante place de lanterne rouge. Une victoire, compliquée, face au Rayo Vallecano ce week-end est venue réparer cette anomalie (3-2) et les Andalous sont désormais non-relégables (16es). Comme Kevin Gameiro, les recrues N'Zonzi et Konoplyanka ont marqué face au Rayo. Eux, comme leurs coéquipiers, pourraient avoir engrangé la confiance nécessaire afin d'opérer un redressement rapide des résultats. Peu à peu, la liste des blessés va se raccourcir et le jeu du FC Séville s'en ressentira forcément. En tout début de saison, quasi au complet, les Andalous avaient livré un match d'anthologie face au Barça en Supercoupe d'Europe (défaite 5-4).
L'autre élément qui laisse croire en des jours meilleurs tient en deux syllabes : Monchi. Le super directeur sportif sévillan s'est encore occupé du recrutement de A à Z cet été. Et l'expérience montre que l'homme de 47 ans se trompe (très) rarement. Mariano, Aspas, N'Zonzi, Konoplyanka, Kakuta ou Rami, fraîchement recrutés, pourraient, une fois leur adaptation terminée, conforter cette observation. Monchi sait exactement ce qu'il fait et presque tous les joueurs qu'il choisit progressent au FC Séville et font, par ricochet, progresser le club. Il est donc probable que les résultats sévillans s'améliorent une fois le temps d'adaptation des recrues révolu. Ils auront l'occasion de franchir une nouvelle étape ce mercredi soir en Ligue des champions, une compétition où ils ont brillamment remporté leur premier match face au Borussia Moenchengladbach il y a 15 jours (3-0). Au Juventus Stadium, entre la Juve et le FC Séville, ce sont deux équipes encore malades qui vont s'affronter. Mais le vainqueur, s'il y en a un, devrait en ressortir déjà un peu guéri.
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N´Zonzi y Monchi

Crédit: AFP

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