Ligue des champions - OL : La dernière chance de Fournier ? Une mission (quasi) impossible

Jean-Michel Aulas doit répondre tellement souvent aux interrogations concernant l'avenir d'Hubert Fournier qu'il finit par le prendre avec humour. Alors que l'OL vient d'enchaîner cinq défaites sur les six derniers matches, et qu'il entame une semaine particulièrement délicate avec deux déplacements à Valence et à Paris, son président a manié le second degré, dans les colonnes du Parisien, pour poser les conditions du maintien de Fournier à son poste d'entraîneur.

Une pointe d'ironie qui en dit quand même suffisamment. Si Aulas a dédouané Fournier après la défaite à Gerland face à Montpellier il y a dix jours (2-4), le président lyonnais n'a pas tenu tout à fait le même discours depuis, notamment sur notre site. Et la défaite samedi face à Angers (0-2) a placé l'entraîneur des Gones sur la sellette comme jamais jusqu'ici. Juste avant une semaine où l'OL devra faire face à une très forte adversité avec un effectif diminué. C'est ce qui donne l'impression d'une mission impossible pour Fournier, alors que le temps est compté pour l'entraîneur lyonnais s'il veut sauver sa tête.

Difficile de situer Valence tant le club Che a été irrégulier cette saison, encore davantage en tenant compte de son changement récent d'entraîneur. Le départ de Nuno Espirito, remplacé par le novice Gary Neville, n'a manifestement pas déboussolé le VCF, puisque celui-ci a signé une forme d'exploit en tenant le FC Barcelone en échec samedi dernier (1-1). Un Barça qui restait sur sept victoires consécutives toutes compétitions confondues, et qui avait marqué 20 buts lors de ses quatre sorties précédentes.

La performance de Valence face aux Catalans ne doit pas être sous-estimée. Mais c'est surtout l'écart de motivation entre le club espagnol, troisième du groupe H et encore en course pour une qualification en 8e de finale de la Ligue des champions, et un OL meurtri et d'ores et déjà éliminé de toutes compétitions européennes, qui rend la tâche particulièrement délicate pour Fournier. Jean-Michel Aulas n'attend pas forcément un exploit dans ce contexte. Mais il attend quand même quelque chose, comme il l'a expliqué en une phrase dans Le Parisien : "redonner une image compatible avec la Ligue des champions".

C'est un euphémisme. Jamais l'écart n'a semblé aussi important entre un PSG qui survole sa première moitié de saison, avec une seule défaite toutes compétitions confondues, et cet OL sans victoire depuis plus d'un mois. Au-delà de l'écart important entre la qualité des effectifs des deux équipes, le champion de France en titre et son dauphin de la saison passée sont dans des dynamiques totalement opposées.

Jean-Michel Aulas en est bien conscient. Mais le président lyonnais, comme pour le match à Valence, a quand même des attentes pour ce choc de Ligue 1. "Personne n’a battu le PSG, on ne va pas demander à Hubert Fournier de gagner impérativement à Paris, mais de démontrer qu’on est capables de rivaliser, a-t-il dit dans Le Parisien. Lors du Trophée des champions, le PSG avait joué à sa main. On va essayer de montrer un autre visage."

Si au moins Fournier pouvait aborder cette semaine impossible avec l'ensemble de son effectif... Mais ce ne sera pas le cas. L'absence de Nabil Fekir reste celle qui fait le plus de mal à l'OL, mais son entraîneur devra aussi composer sans deux cadres de se défense à Valence et à Paris : Christophe Jallet et Samuel Umtiti. Deux défections loin d'être étrangères aux lacunes défensives affichées par Lyon ces dernières semaines, avec 11 buts concédés lors des 5 derniers matches toutes compétitions confondues.

Ce n'est pas tout. Mathieu Valbuena fera lui aussi défaut cette semaine après avoir été touché à la cuisse droite face à Angers. Fournier devra aussi composer avec les suspensions, celle de Jordan Ferri à Valence, et celle de Rafael à Paris. Au moins, l'entraîneur lyonnais enregistre le retour de Maxime Gonalons et peut de nouveau compter sur Clément Grenier, longtemps absent sur blessure cette saison. Mais l'impact des retours ne parait pas à la hauteur du poids des absences.

C'est dans ces conditions très délicates qu'Hubert Fournier doit tenter de sauver sa tête. "C'est une mission terriblement difficile, a reconnu l'entraîneur des Gones mardi en conférence de presse. Ce sont deux beaux challenges pour une équipe en quête de rachat." C'est quelque part la chance de l'entraîneur lyonnais. Relever, dans ce contexte, ce défi impossible en redressant l'OL avec des résultats face à Valence et au PSG est le meilleur moyen de convaincre Aulas de le conserver. Et c'est certainement le seul, aussi.