Ligue des champions : PSG-Shakhtar Donetsk, un match sans enjeu ? Pas exactement…

Jusqu'ici, Laurent Blanc s'est appuyé quasiment exclusivement sur son équipe-type en Ligue des champions. Marquinhos a été titularisé deux fois avec les absences sur blessure de David Luiz face au Real (0-0) et à Malmö (0-5), où Paris était également privé de Serge Aurier et Marco Verratti. Ce qui avait permis à Gregory van der Wiel et Adrien Rabiot d'intégrer le onze de départ. Sinon, ce sont toujours les titulaires habituels qui jouent.

Face au Shakhtar, c'est l'occasion rêvée pour Laurent Blanc d'impliquer davantage les réservistes en leur donnant du temps de jeu en Ligue des champions. Notamment Layvin Kurzawa, qui n'a toujours pas joué la moindre minute en C1, Benjamin Stambouli, entré en jeu seulement à Malmö, Salvatore Sirigu, qui pourrait bénéficier d’un éventuel turnover dans les buts, ou le jeune Presnel Kimpembe, qui avait su répondre présent en défense central à Lorient, avant de sortir sonné à la mi-temps.

Le PSG peut vraiment regretter ce but concédé à Madrid (1-0) qui le condamne à terminer à la deuxième place du groupe A, et l'expose à un tirage potentiellement plus difficile en 8e de finale que s'il avait terminé premier. D'autant plus que c'est le seul but encaissé par la formation de Laurent Blanc dans cette phase de poules jusqu'ici. Paris possède ainsi la meilleure défense de la Ligue des champions, devant l'Atlético Madrid et la Juventus, qui ont concédé deux buts depuis le début de l'épreuve.

Il sera assuré de la conserver s'il préserve son but inviolé face au Shakhtar, pour la cinquième fois en six matches. Cela ne le consolera pas de la perte de la première place, mais ça validerait au moins les performances défensives remarquables de la formation de Laurent Blanc depuis le début de la saison. Et posséder la meilleure défense de la Ligue des champions reste un message fort envoyé à la concurrence avant les huitièmes de finale.

Le public du Parc des Princes était resté sur sa faim à l'issue du match face au Real Madrid (0-0). Il n'a pas eu à se plaindre depuis. Paris a systématiquement fait parler la poudre dans son stade après avoir été muet face au club merengue : quatre buts marqués face à Saint-Etienne (4-1) et Troyes (4-1), et cinq face à Toulouse (5-0). Avant cette série, l'équipe de Laurent Blanc n'avait jamais inscrit plus de trois buts à domicile cette saison.

Poursuivre cette série face au Shakhtar, dans une autre compétition, est à la portée des hommes de Laurent Blanc. Les Parisiens avaient marqué trois buts aux Ukrainiens lors du match aller (0-3), et ils restent sur un match abouti offensivement à Nice (0-3), même si les Aiglons ont été réduits à dix dès la fin de la première période. Reste à savoir, aussi, si les Parisiens sauront tenir ce rythme avec une équipe probablement remaniée.

Le PSG n'aura pas atteint son objectif du premier tour quel que soit son résultat face au Shakhtar Donetsk. L'équipe de Laurent Blanc a certes validé sa qualification, mais elle n'a pu empêcher le Real Madrid de terminer en tête du groupe A. Paris rumine encore cette défaite cruelle à Santiago-Bernabeu (1-0), marquée par une erreur de Kevin Trapp sur le but madrilène et un manque de réussite criant des Franciliens, avec trois tirs repoussés par les montants.

D'autant plus que, malgré le nul sans saveur concédé au Parc face au club merengue (0-0), ce revers à Madrid est la seule véritable fausse note du parcours des Parisiens lors de ce premier tour. Qu'il le reste sera l'un de leurs objectifs dans ce match sans enjeu comptable face au Shakhtar. "On ne peut pas galvauder un match de Ligue des champions, a par ailleurs rappelé Blanc à juste titre. Devant notre public, on se doit donc de gagner ce match pour bien finir cette phase (de poules)."

Voilà peut-être le point le plus important. En sixième position à l'indice UEFA, la France est dans une situation inconfortable. L'écart avec le cinquième, le Portugal, s'est creusé pour atteindre 0,866 points. Mais surtout, celui avec la Russie, 7e, a considérablement diminué. Mi-octobre, la France comptait près d'un point d'avance sur la Russie. Après la 4e journée, elle en comptait 0,567. Et après la 5e journée, plus que 0,2. Si la France passe en 7e position, elle n'aura plus, dans deux ans, qu'un représentant directement qualifié pour la phase de poules de la Ligue des champions.

L'indice français pâtit notamment des mauvaises performances de Lyon, bon dernier et sans victoire dans son groupe de Ligue des champions, et des résultats moyens des clubs français en Ligue Europa. Comme souvent ces dernières saisons, c'est donc le PSG qui sauve les meubles. Il lui appartient de continuer à le faire avec une victoire face au Shakhtar Donetsk pour éloigner la menace russe à l'indice UEFA.