Monaco-Berne - L'antisèche : Il faudra (encore) compter sur Monaco cette saison

Une fois n'est pas coutume, et ce d'autant plus à l'extérieur et en Ligue des champions, Monaco a eu la possession du ballon pendant une bonne partie de la rencontre. Et cela ne lui a pas franchement réussi. Encore un peu tendres physiquement, les coéquipiers de Jérémy Toulalan ont fait tourner sans se montrer dangereux dans les trente derniers mètres.

Ils se sont surtout trop souvent exposés. En perdant, d'abord, un nombre inhabituel de ballons perdus, à l'instar de Pasalic qui a offert à Kubo une contre-attaque achevée sur le poteau (51e). En manquant également de fraîcheur physique pour encaisser les contre-attaques suisses. C'est finalement lorsque le match s'est emballé et les espaces multipliés que l'ASM a retrouvé de l'allant, s'engouffrant dans chaque brèche avec efficacité.

Leonardo Jardim avait misé sur l'expérience pour affronter Berne. Il a été partiellement conforté par les faits. Toulalan a été (une fois de plus) irréprochable, aussi bien dans son rôle de premier relanceur que lorsqu'il s'est agi de couper les transmissions helvètes. Cavaleiro s'est distingué par son activité sur le couloir gauche, bien aidé par un Kurzawa aussi décisif sur le plan défensif que dans les trente derniers mètres.

A l'inverse, Carvalho et Raggi ont été trop souvent mis en difficulté, par la puissance d'Hoarau comme par la vivacité de Sulejmani et Kubo. Une attaque suisse séduisante à côté de laquelle faisaient pâle figure les timides Martial et Dirar. Le premier n'a pas su se distinguer dans un match à sa portée, tandis que le Marocain a multiplié les pertes de balle et les gestes d'humeur. L'entrant Carrillo, lui, n'a pas nourri de complexes, faisant parler sa qualité de jeu de tête une minute après son entrée en jeu.

A l'heure de jeu, Sulejmani pénètre dans la défense monégasque, élimine Carvalho d'un petit pont spectaculaire mais sa frappe est repoussée par Subasic. Kubo reprend et frappe du plat du pied au milieu du but. Subasic est battu… mais Kurzawa s'arrache d'un tacle rageur et sauve le ballon sur la ligne. Deux minutes plus tard, c'est le latéral gauche de l'ASM qui ouvrira le score d'une superbe reprise de volée.

Comme le nombre de tirs cadrés de Monaco mardi soir. En face, les Young Boys de Berne ont tenté 11 tirs, dont 5 cadrés. Avec le résultat que l'on connaît.

Pour son premier match officiel de la saison, l'ASM avait une certaine curiosité à assouvir. Il s'agissait de savoir ce qu'allait donner cette équipe nouvelle version. De savoir, aussi, si la saison brillante de l'an passé (troisième de Ligue 1, quart de finaliste de la Ligue des champions, demi-finaliste de la Coupe de la Ligue…) avait plus à voir avec l'exploit ou à la recette efficace. S'il n'a pas répondu à toutes les questions, le déplacement bernois a esquissé quelques pistes, quelques promesses aussi.

Il a laissé entrevoir des cadres au rendez-vous, une identité sauvegardée et des recrues pleines de potentiel (Cavaleiro, Pasalic, Carrillo). Il est difficile de dire, au sortir de cette périlleuse victoire, si Monaco sera le tube de la saison à venir. Mais on sait, au moins, qu'il faudra compter sur le club de la Principauté, toujours vaillant et dirigé de main de maître par un Jardim encore inspiré.

Une assertion qui ne sera que plus vraie quand les Rouge et Blanc sera au point physiquement, quand Abdennour et Bernardo Silva seront de retour et quand les recrues comme El Shaarawy, Bahlouli ou Helder Costa monteront en puissance. A Berne, Monaco n'a joué que le premier épisode, avec ses approximations, ses acteurs pas encore rôdés et son scénario un peu balbutiant. Mais l'important était ailleurs. L'ASM nous a donné envie de voir la suite, et c'est déjà une belle victoire.