Anderlecht-PSG (0-4), l'antisèche : Un petit Paris suffit pour un grand écart

Le PSG n'a pas vraiment joué un match de Coupe d'Europe. Dans l'intensité, dans l'agressivité et même dans la cohésion collective, il a été dominé par Anderlecht durant toute la première période. L'équipe d'Unai Emery n'a jamais vraiment donné l'impression de maîtriser son adversaire dans les 45 premières minutes. Pourtant elle avait déjà un break d'avance en poche au moment de regagner les vestiaires grâce à la qualité de ses individualités en attaque. Ce qui a considérablement facilité sa tâche pour gérer une seconde période. Paris a profité de la baisse de régime prévisible des Belges pour corser l'addition et signer, malgré sa suffisance, un très large succès.

On a retrouvé les hommes forts du match face au Bayern Munich. D'un côté du terrain, Alphonse Areola. Le portier parisien a été impeccable pour repousser les tentatives d'Anderlecht en première période. Et de l'autre, Kylian Mbappé. Le jeune prodige français a été décisif en ouvrant le score sur la première occasion parisienne avant de servir Cavani sur un plateau pour le but du break juste avant la pause. Dani Alves, diminué, a été mis en difficulté par Henry Onyekuru, très intéressant par sa vitesse même s'il a disparu après la pause. A Anderlecht, on a aussi apprécié l'activité de l'ancien Nantais Adrien Trebel, particulièrement en vue en première période.

C'est l'explication du paradoxe d'une première période bouclée avec une avance de deux buts pour le PSG alors qu'elle a été dominée par Anderlecht. Paris a été nettement plus réaliste que son adversaire en exploitant ses erreurs défensives et en marquant à des moments clés du match, après trois minutes de jeu et juste avant la pause. En face, les Mauves ont eu la maîtrise du ballon et plus de situations sur le but d'Alphonse Areola, mais ils ont été incapables de conclure leurs opportunités. En Ligue des champions, c'est ce qui fait toute la différence. Surtout face à ce PSG et ses individualités de classe mondiale en attaque.

Edinson Cavani est vraiment un sacré buteur. Grâce à son but face à Anderlecht, El Matador a désormais marqué lors de sept matches consécutifs en Ligue des champions. Seuls deux joueurs ont fait mieux dans l'histoire de la compétition, et non des moindres : Cristiano Ronaldo (8 matches consécutifs) et Ruud van Nistelrooy (9 matches consécutifs). S'il marque encore lors des trois prochains matches du PSG en Ligue des champions, l'Uruguayen sera seul dans la légende.

Paris n'avait pas besoin de faire un grand match pour battre Anderlecht tant la différence entre les deux équipes est monumentale. Le scénario de la première période a laissé croire le contraire dans le jeu mais pas au tableau d'affichage. Il n'y avait pas l'intensité d'un match européen et ce n'était pas forcément une surprise par rapport au niveau de l'adversaire, même s'il a affiché des qualités en première période, et avec la perspective du choc face à l'OM dimanche soir. En revanche, l'efficacité était là. C'est une qualité indispensable en Coupe d'Europe et Paris la possède avec ce trio d'attaque.

Les hommes d'Unai Emery l'avaient déjà prouvé face au Bayern dans un match où le scénario n'était pas si différent. Les Parisiens avaient rapidement trouvé l'ouverture avant de subir la domination de l'équipe bavaroise et de la punir en contre-attaque. Paris avait cependant mis davantage d'intensité. Il a aussi prouvé jusqu'ici une certaine capacité à s'adapter au niveau de son adversaire. Il lui faudra affronter une opposition plus relevée pour voir réellement où sont ses limites. Le retour face au Bayern à Munich devrait livrer des enseignements plus révélateurs dans cette optique.