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Bayern-PSG : Paris ne doit plus avoir peur de grandir

Vincent Bregevin

Mis à jour 05/12/2017 à 10:34 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - Le PSG va défier le Bayern Munich mardi à l'Allianz Arena (20h45) avec l'objectif de terminer à la première place de son groupe. Mais c'est loin d'être le seul enjeu pour l'équipe d'Unai Emery qui se déplace chez un ténor européen pour la première fois depuis le traumatisme barcelonais.

Thiago Silva avec Edinson Cavani et Adrien Rabiot

Crédit: Getty Images

On aurait pu parler d'un travail à finir. Parce que c'est ça dans l'absolu, l'enjeu du match qui attend le PSG à l'Allianz Arena. L'équipe d'Unai Emery n'a pas d'autre objectif comptable à Munich que celui de ponctuer sa remarquable phase de poules en terminant en tête de son groupe devant le Bayern. Ce n'est jamais une formalité d'aller défier le géant bavarois. Mais avec les trois buts d'avance acquis à l'aller au Parc, Paris doit juste éviter une défaite par quatre buts d'écart. Avec tout le respect dû au FCB, c'est largement dans les cordes de ce PSG impressionnant en Ligue des champions. Normalement.
Depuis le 8 mars, il faut prendre des pincettes pour parler de normalité avec le PSG. Il n'avait pas trois mais quatre buts d'avance au moment de se rendre à Barcelone pour valider son billet pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Ce n'était qu'un travail à finir. Normalement. Mais Paris ne l'a pas fini, devenant la première équipe de l'histoire à se faire éliminer dans un tour à élimination directe en C1 après une victoire 4-0 à l'aller. Le dernier déplacement des Parisiens chez un ténor de l'Europe s'est soldé par une déroute historique que personne n'a oublié (6-1). A Paris et ailleurs.
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Thiago Silva et le PSG au fond du trou

Crédit: Panoramic

Il ne sera pas question d'effacer ce souvenir à Munich. Il restera impérissable. Mais les ambitions parisiennes de grandeur en avaient pris un sacré coup au Camp Nou. A Munich, il sera d'abord question de confirmer qu'elles restent intactes. Depuis l'humiliation barcelonaise, Paris s'est remis dans le droit chemin. A coup de centaines de millions d'euros pour renforcer une équipe qui a affiché une supériorité indéniable sur cette phase de poules de Ligue des champions. Y compris face à une référence de la compétition comme le Bayern. Le FCB a sombré au Parc. Comme Barcelone avant lui.

Le petit qui se soumet aux puissants

Mais à Munich, l'équipe d'Unai Emery sera loin de ce Parc où il maîtrise tant son sujet. Beaucoup mieux qu'à l'extérieur. Il y a eu Barcelone pour illustrer ce phénomène en Ligue des champions. Mais il y a eu d'autres cas pour confirmer les maux de ce PSG quand il doit se déplacer pour jouer un grand match. Comme la défaite à Nice (3-1) qui a condamné les derniers espoirs de titre des Parisiens la saison passée. Même le nul arraché en fin de match à Marseille (2-2) cette saison. Quand Paris se fait bouger, il n'arrive pas à s'exprimer. Et il faut s'attendre à ce que le PSG se fasse bouger à Munich, contre un Bayern qui n'aura rien à voir avec celui du match aller.
C'est ça, le véritable enjeu de son rendez-vous à l'Allianz Arena. Où la valeur du résultat ne sera pas uniquement liée à la première place. A Barcelone, Paris a perdu beaucoup de sa crédibilité en Europe. C'est ce qu'il doit retrouver à Munich. Au moins en partie, car il faudra bien plus qu'une performance marquante dans un match de poules, même si c'est sur le terrain du Bayern, pour redorer une image largement écornée en Catalogne. Le PSG ne doit viser rien d'autre qu'une victoire en Bavière. Battre une deuxième fois le Bayern, ce serait le signal le plus fort de sa rédemption.
Il ne s'agit pas seulement d'envoyer un message en Europe. Ce message, Paris doit d'abord se l'envoyer à lui-même. A Barcelone, il s'était sabordé tout seul. Il avait oublié sa domination du match aller. Il avait subi le jeu au lieu de jouer le sien au Camp Nou. Il s'était paralysé sans raison et avait donné une chance à laquelle le Barça n'osait même pas croire. Paris s'était laissé envahir par la peur et avait donné l'image inverse de celle que QSI essaie de bâtir depuis son arrivée dans la capitale : celle d'un petit qui se soumet à l'autorité des puissants.
Le PSG n'arrivera jamais au sommet s'il affiche encore cette peur de grandir. Dans le marasme, Unai Emery avait dit que Paris devait se servir de la très douloureuse expérience barcelonaise pour en retirer du positif. Son équipe ne trouve que trop rarement l'adversaire pour se prouver qu'elle a tiré les enseignements de ce traumatisme. Contre Nice ou Marseille, dans des contextes différents, elle a surtout montré qu'elle avait encore du chemin à faire pour parvenir à ses fins. A Munich, il ne s'agira pas d'un travail à finir. Mais bien d'un travail qui reste à faire.
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Unai Emery, l'entraîneur du PSG, lors du dernier entraînement avant le déplacement à Munich

Crédit: Getty Images

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