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C1 : Pourquoi la Juventus ne figure toujours pas parmi les favoris

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 13/02/2018 à 18:15 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - La compétition reprend ses droits et le vice-champion d'Europe en titre, la Juventus, ouvre le bal des 8e de finale. Une équipe que beaucoup peinent encore à pronostiquer comme vainqueur final. A tort et à raison.

Gonzalo Higuain lors de Juventus - FC Barcelone en Ligue des Champions le 22 novembre 2017

Crédit: Getty Images

Le 11 décembre dernier, jour du tirage au sort des 8èmes de finale, la Juve restait sur un match nul contre l'Inter à domicile dans la lignée d'une première partie de saison faite de hauts et de bas (16 victoires en 23 matches). Depuis, elle a simplement remporté toutes ses rencontres, 11 d'affilée avec un seul but encaissé, renforçant un des classiques de cette compétition, à savoir les états de forme différents au moment du tirage de décembre et de la reprise de février. Suffisant pour convaincre les sceptiques sur ses chances de victoire finale ?

Une phase de poules laborieuse

Laissons de côté le Barca, qui, une fois de plus, a démontré que la fin de cycle "souhaité" n'était pas encore au programme de cette saison. Le petit point pris en une seule rencontre face aux blaugrana est ainsi concevable même si l'ampleur de la défaite au Camp Nou (0-3) a fait mauvais genre, surtout quelques mois après y avoir fait 0-0 en quart retour de la Ligue des champions. Mais soit. En revanche, les prestations face au Sporting et à l'Olympiakos ont été très décevantes avec des résultats obtenus dans la souffrance. Contre les Portugais, il a fallu attendre la 84ème à l'aller et la 79ème au retour pour obtenir respectivement une victoire et un match nul. Pas mieux face à des Grecs encore plus faibles. A Turin, la victoire s'est dessinée dans les vingt dernières minutes et au Pirée, Szczesny a dû sortir le grand jeu pour conserver le score, Bernardeschi inscrivant le but définitif du 2-0 dans les arrêts de jeu. Ça s'est donc joué sur le fil, en témoigne la différence de buts de +2 (7 buts marqués, 5 encaissés), seuls le Shakhtar et Séville (0) ont fait pire parmi les 16 qualifiés à la phase finale. Difficile à ce moment-là de miser les yeux fermés sur la Vieille Dame.
Massimiliano Allegri avant Juventus - FC Barcelone en Ligue des Champions le 22 novembre 2017

Les clichés sur son style de jeu

Seulement voilà, comme dit, l'état de forme a changé surtout d'un point de vue mental. Reste l'éternel débat sur son style de jeu, pour beaucoup incompatible avec une réussite sur la scène européenne. Un discours simpliste qui trouve évidemment vite ses limites au regard des récents résultats (deux finales donc) voire du parcours de son actuel concurrent pour le scudetto, ce Napoli légitimement loué pour la qualité de son jeu mais sorti en phase de poules et reversé en Ligue Europa. Devant la perméabilité de sa défense (22 pions encaissés lors des 18 premiers matches de la saison), Max Allegri a décidé de revenir aux fondamentaux en protégeant son arrière-garde. Cela s'est fait par l'abandon du 4231 "Cinq étoiles" pour un 433 plus équilibré grâce à l'insertion de Blaise Matuidi dans le onze de départ. L'imprévisibilité offensive s'en est forcément ressentie mais pas la productivité puisque la Vieille Dame possède la meilleure attaque de Serie A avec 61 buts inscrits en 24 journées. C'est bien là le plus important, bien plus que la fluidité de sa manœuvre. Reste maintenant à transposer ces chiffres sur la scène européenne.

Des top-players en dedans

Le collectif, la solidarité, l'altruisme, bref, appelez-le comme vous le voulez mais évitez de lui donner trop d'importance. Quoi qu'on en dise, on n'échappe pas au poids des individualités. Messi et Cristiano Ronaldo sont les fers de lance des derniers vainqueurs de la compétition, des "trascinatori" comme on dit ici. Or, les leaders techniques bianconeri sont bien loin de ce duo. Paulo Dybala commence à devenir un cas inquiétant : il file vers une année complète sans avoir inscrit le moindre but en C1, inadmissible pour un joueur ambitionnant ouvertement à prendre la relève du duo luso-argentin. Au vu de son début de saison dantesque en Serie A, c'est dans la tête que ça bloque. La Joya ne possède ni la placidité de Messi, ni la ténacité de Cristiano. Pour ne rien arranger, les pépins physiques sont venus s'en mêler et il sera absent contre Tottenham. Gonzalo Higuain n'est pas en reste même si c'est un poil mieux, mais ses deux buts en phase de poules font pâle figure par rapport au score des Ronaldo, Kane, Cavani ou encore Neymar. Manquer d'un joueur capable de faire seul la différence et régulièrement lors des affiches européennes est probablement la carence principale de cette Juve.
Paulo Dybala lors de Juventus - FC Barcelone en Ligue des champions le 22 novembre 2017

Sa réputation et celle de la Serie A

Attention, pas de victimisation mais juste la sensation que les dés du jeu des pronostics sont pipés malgré les bons arguments de la Juve. La série de cinq échecs en finale de Ligue des champions influe sur les jugements, à tort, à moins de croire en une sorte de malédiction du domaine de la magie noire. La formation turinoise paye aussi l'appartenance à son championnat, moins médiatisé que la Premier League, la Liga et maintenant la Bundesliga, pas apprécié à sa juste valeur malgré une tripotée d'équipes compétitives. Rien à faire, la considération n'est pas la même, et cela flirte parfois aussi le dédain. Un constat que l'on retrouve également, à moindre mesure, en Italie où l'herbe du voisin est toujours plus verte. Il s'agit d'un facteur abstrait mais à ne pas prendre à la légère dans cette réflexion globale, même si cela n'est pas près de vexer les Bianconeri qui se sont toujours trouvé très à l'aise dans le costume d'outsider.
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