Real Madrid : Lucas Vazquez, le soldat de Zinedine Zidane

Il n'a pas le nom le plus ronflant de l'effectif XXL du Real Madrid, mais il a su devenir l'un des piliers de son entraîneur Zinedine Zidane. Lucas Vazquez ne cesse de passer les paliers avec son club formateur, cette saison. Et s'il prend peu la lumière (4 buts en Liga, 1 seul en C1 cette saison), il n'en est pas moins en train de devenir un titulaire à part entière. Il a ainsi débuté les cinq derniers matches de championnat, et Zidane lui a renouvelé sa confiance mercredi soir, face au Bayern Munich. Et comme à chaque fois qu'il est choisi d'entrée ou qu'il entre en jeu, l'Espagnol de 26 ans le lui a parfaitement rendu.

C'est presque passé inaperçu, d'ailleurs, mais il a été à l'origine des deux buts du Real, mercredi soir. Il est au départ de l'occasion qui signe l'égalisation de Marcelo. Et il a surtout offert un caviar à son compère Marco Asensio, dans un timing parfait, pour le but de la victoire. Mine de rien, ça fait déjà 4 passes décisives en C1 pour Vazquez, et 12 toutes compétitions confondues. Parmi les joueurs de Liga, seul Lionel Messi fait mieux. C'est dire.

Au-delà des statistiques, sur lesquelles Zinedine Zidane ne fonde pas vraiment ses choix, le technicien français apprécie surtout la discipline et le dévouement de son guerrier. Lucas Vazquez est un joueur qui défend, et qui ne déroge jamais à ses consignes. Une qualité qui le distingue nécessairement de ses concurrents Gareth Bale et Isco, beaucoup plus récalcitrants à l'idée de se replier. Mercredi, Zinedine Zidane l'a aligné à la droite de l'attaque, dans un 4-3-3, pour bloquer le couloir et apporter un soutien à Dani Carvajal, en grande difficulté face à Franck Ribéry.

Et ce n'est pas la première fois de la saison que le Galicien a pesé tactiquement sur un match. Face au PSG, en huitième de finale aller, son entrée en jeu à 1-1 et à dix minutes de la fin en compagnie de son pendant gauche Marco Asensio avait complètement changé le match. Le Real prenait le feu sur les côtés, et les deux hommes étaient entrés en jeu pour verrouiller les ailes, tout en alimentant les attaquants en centres. Résultat ? Le Real a repris le dessus dans le jeu, et a marqué deux buts sur... deux centres. Contre la Juve, alors que les Merengue étaient dans le dur (menés 2-0 à la pause au retour), Lucas Vazquez était sorti du banc à la pause et avait apporté de la stabilité tactique à son équipe, qui a collectivement mieux défendu. En plus de cela, c'était lui qui avait provoqué le penalty controversé qui a permis à Ronaldo d'envoyer le Real en demi-finale.

Face au Bayern, un fait de jeu a d'ailleurs parfaitement illustré la confiance sans limites que lui accorde Zinedine Zidane. On joue la 62e minute, et Daniel Carvajal, blessé, est obligé de laisser sa place. Plutôt que de faire entrer son couteau suisse Mateo Kovacic sur le côté droit de la défense ou de faire glisser Sergio Ramos à son ancien poste, Zinedine Zidane a redescendu Lucas Vazquez d'un cran. Lequel a joué toute la dernière demi-heure au poste de latéral sans broncher. Et avec une discipline sans faille. Son repositionnement a finalement coïncidé avec la baisse d'influence de Franck Ribéry.

A 26 ans, Lucas Vazquez est enfin en train de trouver sa place au Real. Il a su profiter du turnover incessant mis en place par Zinedine Zidane depuis son arrivée, pour gratter du temps de jeu. Il est même devenu un titulaire quasi automatique lorsque le Real est aligné en 4-4-2. C'est dans cette position de milieu droit qu'il a délivré, en Liga, 7 de ses 8 passes décisives. Ce qui ne l'empêche pas de briller, comme mercredi soir, dans une attaque à trois. L'Espagnol, malgré ses qualités évidentes de vitesse, n'a peut-être pas le même talent individuel qu'un Isco ou qu'un Bale. Mais il est plus fiable. Récemment, il a dit à quel point jouer pour Zidane était un plaisir. Pour le coach français, l'avoir dans son effectif est sans doute un soulagement.