Messi est en mission et ça tourne à la démonstration

"Que peut-on dire de Leo ? Il est d'une autre planète". Arturo Vidal a beau le côtoyer tous les jours, il reste bluffé. En toute logique. Année après année, Lionel Messi ne cesse de régaler le monde du football avec son talent hors du commun. Et ce mercredi soir, il a encore trouvé le moyen d'illuminer une soirée européenne. Une de plus. Son Barça a souffert, sans rompre, face à Liverpool. Et lui s'est tranquillement chargé de doucher les espoirs des Reds dans les 15 dernières minutes avec deux buts dont un coup franc somptueux pour se rapprocher encore un peu plus de la finale (3-0).

Après ce doublé, tous les chiffres qui circulent sur le quintuple Ballon d'Or donnent une nouvelle fois le tournis. Comme toujours avec Messi. Avec ses 599e et 600e buts inscrits pour le club catalan, il a ainsi passé un nouveau cap dans la légende des Blaugrana. Il a aussi encore répondu de la plus belles des manières à ceux qui se demandent s'il pouvait avoir le même rendement dans un autre championnat que la Liga. En Premier League notamment. Le voilà désormais avec 26 réalisations en 33 matches contre les représentants du Royaume en C1…

Deux images s’imposent à l’issue de cette soirée. Son coup franc bien sûr. C'est juste un bijou à voir et revoir. Mais ce qui reste aussi de cette demi-finale aller est ce constat qu'il semble en mission cette saison et peut-être encore plus dans cette Ligue des champions. Il l'a avoué. Frustré l'été dernier par son Mondial et depuis 2015 sur le Vieux Continent où le Real Madrid a tout raflé ces dernières saisons, il s'est mis comme objectif de reconquérir cette Coupe aux grandes oreilles "si belle et si désirée". Et en bon capitaine, il passe des paroles aux actes.

Déjà impressionnant en phase de poules avec six buts en quatre rencontres, il se charge maintenant de ramener sur terre les adversaires du Barça un à un dans cette phase à élimination directe. Son parcours est ainsi une succession de prouesses. Les huitièmes de finale ? Après le 0-0 ramené de Lyon, il a planté deux buts et délivré deux passes décisives au retour (5-1) pour renvoyer les Gones à leurs études. Et les quarts ? Rebelote avec un doublé au retour (3-0) pour vite éteindre le moindre espoir de Manchester United. Et cette fois, il n'a pas attendu le retour pour frapper. Il aurait même pu être encore plus décisif si ses coéquipiers n'avaient pas été maladroits (Vidal 64e, Suarez 68e, Dembélé 90e+5).

"Leo n'arrête pas de surprendre. C'est le capitaine. Le joueur qui donne le rythme comme il le souhaite. Il est de nouveau décisif. Et nous a guidés vers la victoire", a applaudi Ernesto Valverde, son entraîneur qui pourra lui dresser une statue si le Barça va au bout cette année. Car si le club catalan séduit moins et semble moins redoutable, Messi parcourt bien l'Europe tel un ogre à l'appétit jamais rassasié comme en témoigne le classement des buteurs de cette C1 qu'il survole (12 réalisations en 9 matches).

Economisé lors des derniers matches de Liga où les Catalans ont assuré le titre, Messi va en plus pouvoir se focaliser durant cette fin de saison sur cet objectif tant désiré qui peut lui permettre de mettre la main sur un 6e Ballon d'Or. "On l'a dit en début de saison, (cette coupe) on va la décrocher ensemble, a-t-il annoncé après son show au micro de la chaîne espagnole Movistar. Ce n'est pas le moment de critiquer les uns ou les autres, c'est le moment de se soutenir, d'aller de l'avant et d'aller chercher (le triplé) tous ensemble. Il reste peu de matches, il reste trois finales et nous allons y parvenir tous ensemble." Un discours de capitaine qui ne veut pas tirer la couverture à lui. Il n'a de toute manière pas besoin de le faire. Il prend déjà toute la lumière sur le terrain.