Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Lille- Chelsea : Comment Chelsea gère le quotidien après les sanctions contre Roman Abramovich

Cyril Morin

Mis à jour 16/03/2022 à 11:06 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS - En posture très favorable pour la qualification en quarts de finale avant le 8e de finale retour à Lille ce mercredi (21h), Chelsea entre dans une fin de saison aussi inédite qu’inquiétante. Malgré un processus de vente enclenché, le club vit au rythme des sanctions imposées à son propriétaire en déchéance, Roman Abramovich. Et il s’en accommode tant bien que mal.

"Chelsea peut être rayé de la carte aujourd’hui"

De football, il en fut peu question ce mardi lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-match. Si Thomas Tuchel s’est évertué à mettre en garde contre une équipe de Lille revancharde après le résultat aller (victoire 2-0 des Blues), l’intégralité des questions posées à l’entraîneur allemand ainsi qu’à Kai Havertz tournaient autour d’un seul sujet : que va devenir Chelsea ? A cette question, la réponse de l’Allemand est restée la même que le week-end passé : il n’en sait rien.
"Il n’y a pas de mise à jour, on est dans la même situation depuis quelques jours", a expliqué d’entrée l’Allemand, propulsé porte-parole contre son gré d’un club qui avance dans l’inconnu. "Je pense que quiconque vous donne des assurances ne doit pas être cru parce que personne ne sait, à mon avis, ce qui va se passer", avait-il avancé dimanche avant d’être conforté par un Petr Cech à la mine grave. "Il faut admettre que nous avançons au jour le jour parce que tout cela n'est pas entre nos mains, expliquait le directeur technique des Blues à Sky Sports. Les discussions se poursuivent pour que l'on puisse fonctionner d'une façon qui nous permette de finir la saison".

Hôtel, avion : il faut tout gérer tout seul

Sa fin de saison, justement, Chelsea va continuer de la dessiner dans cette semaine déjà charnière. A Lille, le champion d’Europe viendra dans la peau d’un favori tranquille mais pas insensible au contexte. Il est simple : désormais, les Blues ne peuvent plus dépenser que 24 000 euros pour leur déplacement. Pour arriver dans le Nord de la France, les Blues ont pu compter sur des billets d’avion et une réservation d’hôtel achetés avant l’apparition des sanctions envers Roman Abramovich, figeant les avoirs du club.
picture

A vendre, Chelsea va-t-il redevenir un club comme les autres ?

Un vrai luxe à écouter Thomas Tuchel qui ne sait pas vraiment comment ses Blues vont préparer l’autre rendez-vous de la semaine, face à Middlesbrough samedi en quart de finale de la Cup. "Il faut faire avec les restrictions, a-t-il expliqué avant de lister celles-ci. Il y des modifications à faire sur le nombre de membres du staff qui peuvent voyager, sur le nombre de chambres que nous avons à l’hôtel, il faut savoir comment on arrive aux matches. D’après ce que j’ai compris, tout est en place pour qu’on puisse arriver dans des conditions professionnelles".
Dans ce quotidien si étrange, où la logistique prend plus de place que le sportif, Thomas Tuchel a pris des casquettes qu’on ne lui connaissait pas et qu’il n’imaginait sûrement pas. Lui le coach FIFA de l’année 2021 est ainsi devenu intendant, comptable, porte-parole et ambassadeur à lui seul. Il avait même proposé, ironiquement, de devenir chauffeur du bus si son équipe en avait besoin.
picture

Thomas Tuchel

Crédit: Getty Images

Esprit de corps dans le vestiaire

"Je n'ai pas eu le choix de prendre aussi ce rôle je m'en serais bien passé, a-t-il cependant admis mardi. C'est comme ça en Angleterre, il n'y a que peu de gens qui ont le droit de prendre la parole dans un club. […] C'est plus ou moins moi qui parle à l'extérieur pour le club. Cela n'a pas toujours été confortable, mais j'essaye d'être honnête et de vous donner un aperçu de notre quotidien et des informations, mais toujours d'un point de vue de sportif et en m'exprimant avec mon cœur de coach. Mais je serai plus qu'heureux quand tout se calmera et qu'on parlera davantage de football".
Pour Kai Havertz aussi, l’atmosphère est lourde. "On est des professionnels, a expliqué l’Allemand au moment de définir l’état d’esprit des troupes. On sait tous que c’est une situation bizarre pour le club mais on est des joueurs avant tout, on doit rester concentré sur le foot et les matches". A l’écouter, tout le vestiaire est aligné. "S’il le fallait, je serais prêt à payer pour nos déplacements, sans souci, a-t-il avancé lorsqu’il fut interrogé sur cette possibilité. Ce n'est pas un gros problème pour nous. Il y a des choses plus importantes dans le monde actuellement que de savoir si nous allons prendre l’avion ou le bus pour nos matches à l’extérieur".
Alors, comme souvent à Chelsea, c’est le fighting-spirit qui règne à l’heure de la débrouille. En attendant de connaître l’identité d’un éventuel repreneur après l’annonce de la vente du club le 2 mars dernier, c’est une troupe en mission qui cherchera à rester en vie jusqu’à retrouver une forme de normalité, comme l’a promis Tuchel : "Tant qu'on a des maillots, qu'on est en vie, tant qu'on est en équipe, on sera compétitifs et on se battra pour l'emporter parce qu'on le doit aux gens qui nous supportent. C'est notre responsabilité".
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité