Chefs d'œuvre, Camavinga, l'ombre d'Haaland, la veine de Carvajal : Les tops et flops de Real Madrid – Manchester City

Ce ne fut pas l'avalanche de buts annoncée mais les deux petits chefs d'œuvre de Vinicius et De Bruyne valent vraiment le détour. Deux mines géniales qui récompensent les deux meilleurs joueurs du match. Au-delà de leur but, ces deux-là ont fait passer la soirée dans la dimension que réclame ce genre d'affiches. Avec un Haaland en dedans, un Benzema effacé, un Modric moins décisif, heureusement que Vinicius et De Bruyne étaient, eux, au niveau où on les attendait.

On aurait aimé une course poursuite, un peu plus d'émotions, un déluge de buts. Mais le Real est tombé sur un très bon Ederson et Manchester sur un très grand Courtois. Les deux gardiens ont sorti les parades qu'il fallait. Les 20 premières minutes du portier belge ont maintenu dans le match un Real franchement dans les cordes. Ederson a sauvegardé l'essentiel sur une tête à bout portant de Benzema et un tir canon de Tchouaméni. Mais s'il ne fallait retenir qu'un arrêt, ce serait sans doute cette main incroyablement ferme de Courtois façon gardien de handball face à De Bruyne (52e). Brillant.

On allait voir ce qu'on allait voir : Benzema vs Haaland, De Bruyne vs Modric. Des attaquants géniaux, des créateurs inimitables. Mais ce mardi, ce sont aussi les défenseurs centraux qui ont fait le spectacle. Au-delà de la copie quasi parfaite d'un Antonio Rüdiger toujours aussi spectaculaire, deux gestes défensifs ont fait basculer la rencontre. D'abord un tacle en hyperextension de Ruben Dias devant un Karim Benzema qui ne demandait qu'à marquer dans le but vide (25e). Et, peut-être plus encore, ce retour diabolique de David Alaba devant un Erling Haaland servi sur un plateau (55e). Deux actions qui n'auront sans doute pas l'honneur des résumés mais qui ont assurément changé le cours de la rencontre.

Bien sûr, sa perte de balle sur le but de De Bruyne vient ternir son match. Mais la vue d'ensemble reste plus qu'honnête pour un joueur qui, rappelons-le, ne joue pas à son poste et a dû affronter l'intenable Bernardo Silva. Non seulement l'ancien Rennais a plutôt bien contenu le Portugais mais il a surtout déclenché l'action du but, enchaîné une course de 50 mètres et offert une passe décisive à Vinicius. Aucun Madrilène n'a touché plus de ballons que lui (78), voilà qui dit tout du volume de jeu et de l'influence du latéral gauche de fortune.

21 ballons, une toute petite occasion et pas grand-chose d'autre. Erling Haaland avait un sourire carnassier en entrant sur la pelouse du Bernabeu mais le Real et le duo Rüdiger-Alaba lui ont mis la muselière. Le Norvégien a vécu une soirée difficile pour sa première face à l'ogre madrilène. Il n'a pas su trouver d'espace et ne s'est jamais mis en position de tirs hormis lors d'un début de match qui annonçait sa mise en orbite. Mais les promesses n'ont pas été tenues.

Comment Dani Carvajal a-t-il pu rejoindre les vestiaires à la pause sans le moindre carton jaune ? Coupable de fautes grossières et de gestes d'antijeu, le latéral droit du Real a pris le bouillon durant les 45 premières minutes. Son duel avec Jack Grealish a fait des étincelles et le défenseur espagnol a souvent franchi la ligne jaune. Mais il a bénéficié de la mansuétude d'Artur Soares Dias. Un vrai coup de pouce pour le Real.