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Finale Ligue des champions | Manchester City - Inter : L'Inter, géant du continent par intermittence

Maxime Dupuis

Mis à jour 09/06/2023 à 12:00 GMT+2

Samedi à Istanbul, l’Inter Milan défie Manchester City en finale de la Ligue des champions. Les Interistes vont tenter de décrocher une quatrième victoire en C1, ce qui ferait d’eux l’égal de l’Ajax. Malgré une riche histoire, l’autre club de Milan ne jouit pas de la reconnaissance qu’il mérite. Parce qu’il disparait de la scène régulièrement. Et parce qu’il œuvre dans l’ombre des Rossoneri.

Pourquoi l'Inter y croit dur comme fer : "l'équipe n'a jamais été autant en forme"

Pour vivre depuis plus d'un siècle dans l'ombre d'un voisin bruyant et des plus envahissants, de par sa réussite et l'aura presque éternelle qui en résulte, Manchester City ressemble, de près comme de loin, au patient parfait à l'heure de prendre place sur le divan et d'expliquer combien résider dans la même ville que les Red Devils est une gageure. Ça l'est moins ces derniers temps, eu égard aux accomplissements de l'un et de l'autre. Il n'empêche : si City a pris le dessus depuis une décennie et la retraite de l'éternel Sir Alex, United est dans l'ombre, mais certainement pas tombé au fond des oubliettes.
L'histoire est taquine et, samedi, elle va mettre aux prises Manchester City et un autre club qui connait des soucis de voisinage depuis belle lurette, l'Inter. Les "noir et bleu" contre les "rouge et noir", voici la rivalité résumée. L'Internazionale contre l'AC Milan. Trois Ligues des champions et 19 scudetti d'un côté, 7 C1 et… autant de titres en championnat de l'autre. Les Rossoneri font mieux que l'Inter mais le club créé en 1908 par des dissidents de l'AC Milan présente une carte de visite des plus fournies. Et dont se contenteraient volontiers 99% des clubs européens.

Six finales

Le poids de l'histoire et le déséquilibre n'est pas aussi patent à Milan qu'entre les deux clubs de Manchester. Si City a attendu les fonds d'Abu Dhabi pour prendre son envol et espérer (samedi soir) parvenir à ses fins, l'Inter a déjà vécu la grande vie.
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La Grande Inter 1964-65

Crédit: Eurosport

Alors, pourquoi l'Internazionale ne jouit-elle pas d'une reconnaissance à la hauteur de son palmarès ? Ne serait-ce qu'en Ligue des champions ? Le club aujourd'hui dirigé par Simone Inzaghi a pourtant remporté trois fois la C1 (1964, 1965 et 2010). Qui dit mieux ? Pas grand monde. Et que du beau : le Real Madrid, évidemment, l'AC Milan, aussi, le Bayern Munich, Liverpool, le FC Barcelone et l'Ajax Amsterdam, enfin. Ajoutez à cela que l'Inter disputera samedi à Istanbul sa sixième finale, soit une de plus que l'Ajax, par exemple.
On oublie vite l'Inter. Et depuis toujours. La faute à l'AC Milan, qui a fait main basse sur la ville durant les années 90 et une partie des 2000. La faute à l'Inter, aussi. Trop intermittent.

Des montagnes russes planquées derrière l’Everest

Si l'on se penche sur les années qui ont suivi le sacre de 2010, sacre historique mais surprise, l'Inter n'a pas réussi à donner le coup de collier qui l'aurait maintenu au sommet du continent. Après 2010 et le départ de Mourinho, et jusqu'à Istanbul, il y a eu un quart de Ligue des champions, en 2011. Et plus grand-chose. Voire rien, pendant des années de vaches maigres nationales.
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Simone Inzaghi, l'entraîneur de l'Inter, lors de la demi-finale de la Ligue des champions face à l'AC MIlan

Crédit: Getty Images

Des creux, l'Inter en a connu quelques autres. Des immenses, même. En Serie A, le plus emblématique est sans doute intervenu de 1989 à 2005. Années sans championnat gagné, à regarder le voisin rossonero puis la Juventus faire main basse sur le calcio, quand le club de la famille Moratti se faisait fort avec les plus faibles, en décrochant trois Coupes de l'UEFA en sept ans. Il fallut le Calciopoli puis la rétrogradation des Bianconeri pour retrouver l'Internazionale au sommet de la Botte. Un championnat 2006 gagné sur tapis vert et des joueurs débarqués en provenance de Turin (Zlatan, Vieira). De la real politik sauce football qui n’a pas beaucoup fait pour la popularité du club lombard.
Au fond, l'histoire de l'Inter est celle d'une montagne russe planquée derrière l'Everest. Les deux succès de 1964 et 1965 en Coupe des Champions n'ont pas laissé la même trace que le doublé de l'AC Milan de 1989 et 1990. Il est vrai que le temps a fait son œuvre et les images de la "Grande Inter" sont rares. Mais au catenaccio révolutionnaire d’Helenio Herrera, Arrigo Sacchi avait répondu par son chef d'œuvre tactique et un football plus ambitieux, salué et qui avait ringardisé l'image d'Epinal véhiculée par l'Italie. Et de l’Inter, par extension. Les Nerazzurri sont rarement parvenus à se faire apprécier à leur juste valeur. Samedi est une belle occasion d’y remédier.
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La fête à Istanbul : "Espérons que la finale Inter-City dépassera le Liverpool-Milan de 2005"

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