L'antisèche de PSG -Bayern (0-1) : Paris est vivant, et c'est déjà un miracle

Le PSG a bien trop tardé à dégager l'ambition de vouloir gagner le match. Peut-être n'en avait-il pas les moyens dans ses doutes actuels. Les Parisiens se sont attachés à faire le dos rond, subissant la domination d'un Bayern supérieur collectivement et techniquement. Mais cette équipe avait trop de lacunes défensives pour ne pas le payer. Le club bavarois a géré, sans vraiment accélérer, et a logiquement fini par faire la différence. Paris a fini par réagir après l'entrée en jeu de Kylian Mbappé, et n'a pas été loin d'égaliser. Mais sur la globalité du match, la supériorité du Bayern et sa victoire sont difficilement contestables.

Sans lui, Paris serait certainement resté d'une tristesse absolue jusqu'au bout. Kylian Mbappé a transfiguré le PSG à son entrée en jeu pour la dernière demi-heure avec cette capacité d'accélération et de changement de rythme qui faisaient défaut jusque-là. Il a même failli changer le cours d'un match où Sergio Ramos, impeccable en défense, a tenu son rang, contrairement à Leo Messi et Neymar. Gianluigi Donnarumma s'est bien rattrapé par la suite, mais sa faute de main coûte cher sur le but bavarois. Du côté du Bayern, Dayot Upamecano a été impérial et Kingsley Coman, très difficile à contenir, a une nouvelle fois crucifié son club formateur, comme lors de la finale en 2020.

Cela s'est finalement joué sur des petits détails. Quelques centimètres qui ont coûté le but égalisateur aux Parisiens, avec un hors-jeu très léger de Nuno Mendes avant son centre pour Kylian Mbappé. Ou le pied de Benjamin Pavard, toujours bien placé pour annihiler les occasions les plus tranchantes du PSG, notamment devant Neymar et Messi, mais aussi sur un autre centre de Nuno Mendes convoité par Mbappé. Le Bayern doit aussi son succès à une part de réussite, même si elle a été du côté parisien quand le poteau est venu sauver Donnarumma peu après l'heure de jeu.

Paris a donc subi trois défaites consécutives en l'espace d'une semaine, de sa défaite à Marseille en 8e de finale en Coupe de France à celle subie contre le Bayern ce mercredi, en passant par le revers à Monaco samedi en championnat. Une telle série ne lui était plus arrivée depuis le début de l'ère QSI, à l'automne 2011, quand il avait été battu successivement par Nancy (0-1) et Marseille (3-0) en championnat, puis Salzbourg en Ligue Europa (2-0). Le PSG a par ailleurs concédé sa 5e défaite en 2023, déjà une de plus que sur l'ensemble de l'année 2022.

Sa victoire n'a finalement pas tenu à grand-chose dans un dernier quart d'heure où Paris a eu les occasions d'égaliser. Et le Bayern ne peut pas cracher sur une victoire acquise à l'extérieur en 8e de finale aller de la Ligue des champions, même sur la plus petite des marges. Pourtant elle ne reflète pas vraiment l'écart criant entre les deux équipes. Seul le club allemand ressemblait à un prétendant au titre sur cette rencontre.

Mbappé n'a fait que cacher la misère. Il ne faisait aucun mystère que Paris avait deux visages totalement différents selon la présence ou non de son homme providentiel. Cela s'est confirmé de manière éclatante, sur un bout de match où l'international français était pourtant censé manquer de rythme avec seulement une séance et demi d'entraînement dans les jambes. Il a quand même été, de très loin, le seul ou presque à se montrer à la hauteur de l'événement. Cela en dit aussi long sur lui que sur son équipe.

Elle n'a pas montré quoi que ce soit. Elle n'a eu aucune autre ambition que celle de subir, comme un petit poucet qui affronterait une Ligue 1 en Coupe de France. Elle s'est contentée de se laisser porter par un joueur convalescent. Tactiquement, mentalement et physiquement, elle n'a jamais été au niveau du Bayern. Le club bavarois n'a pas réussi un match éblouissant. Il a probablement eu le tort de ne pas appuyer plus fort pour enfoncer le clou. Car Paris est encore en vie, même si cette impression repose uniquement sur Mbappé. Et ça, c'est le Bayern qui peut le regretter.