Liverpool - Real Madrid (2-5) - L'antisèche : Toujours aussi fascinant

Si vous aviez été déçu du premier choc de ces 8es de finale entre le PSG et le Bayern (0-1), ce mardi a dû marquer votre réconciliation avec la Ligue des champions. Il y eut absolument tous les ingrédients pour une soirée magique : un écrin de rêve, un scénario fou, une intensité éreintante et de purs talents dans un grand soir.

Dans leur 4-3-3 habituel, mais avec Darwin Nuñez ailier gauche comme depuis plusieurs semaines, les Reds ont d'abord pris à la gorge les Madrilènes, retrouvant le heavy-metal football cher à Jürgen Klopp. Après un quart d'heure de jeu, ils étaient devant et franchement dominateurs. Au bord de la rupture, à l'image d'un Edouardo Camavinga en pleine noyade, le Real a compté sur les fulgurances individuelles de Vinicius pour rester en vie. La suite : des incursions systématiquement létales pour une nouvelle remontada.

On a bien cru que la bourde de Thibaut Courtois était annonciatrice de la fin de l'état de grâce des patrons madrilènes. Ce fut un épiphénomène. A Anfield, c'est d'abord Vinicius qui s'est occupé de laisser les siens dans le match, avec un doublé plein de talent et d'entêtement. Puis, c'est Karim Benzema qui a retrouvé l'odeur du but en C1, au moment où cela compte le plus, avec un nouveau doublé plein de classe. Luka Modric, passeur décisif et à l'origine du dernier but, fut encore un régal constant, tout comme Federico Valverde.

Chez les Reds, Alisson s'est rendu coupable d'une erreur qui coûte cher tandis que Joe Gomez et Trent Alexander-Arnold n'ont jamais pu museler Vinicius. Aligné en pointe, Cody Gakpo a eu du mal à exister.

L'an passé, il était le détonateur tandis que Benzema était le sauveur. Ce mardi, il fut les deux à la fois. A l'heure où Madrid courbait l'échine, il fut celui par qui l'espoir revint. Son but pour réduire le score est le symbole du joueur qu'il est devenu, un crack enfin adapté aux exigences de telles affiches. Son deuxième but récompense une abnégation qui rappelle celle de KB9 face au PSG. Si le Real a regagné le vestiaire à la pause sur un score de parité, il ne le doit qu'à lui.

C'est bien simple, personne n'avait fait vivre ça au public d'Anfield. C'est la première fois de l'histoire que Liverpool encaisse quatre buts ou plus dans son antre mythique en Coupe d'Europe. Si vous aviez besoin d'une preuve de plus de la place à part qu'occupe le Real Madrid dans cette compétition...

"Cela s'écrit Real Madrid. Cela se prononce Remontada".

Que dire de plus, de nouveau ? Pas grand-chose. Après un quart d'heure de jeu, ce Real ressemblait à une équipe qui fait la saison de trop, celle qui n'a pas su se régénérer à temps pour rester au sommet de l'Europe. En retard, dépassés, auteurs d'erreurs grossières, les Madrilènes ont pris la marée. Une fois de plus. Pas la fois de trop. C'est par ses talents que Madrid a repris vie, par Vinicius, Benzema, Modric, Valverde. La suite fut plus simple pour tout le monde, permettant à Camavinga ou Militao de retrouver des repères et donc du mordant.

A force, la recette est connue mais n'est toujours pas éculée. C'est presque avec un malin plaisir que le Real s'est même permis d'encore faire mentir les statistiques, avec des expected goals largement en faveur des Reds. Alors, à l'heure d'analyser cette manche aller, on en revient au même constat que l'an passé : ce Real est increvable et donc toujours aussi fascinant.